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    Bourges, préfecture du département du Cher était la capitale du Berry sous l'Ancien Régime. Elle est traversée par la rivière l'Yèvre et arbore un riche passé médiéval, comme en témoignent la cathédrale Saint-Étienne et l'art florissant sous l'impulsion de Jean de Berry.

    Gargouille du palais de Jacques Cœur, Bourges (Cher). © Michel Wal, <em>Wikimedia commons</em>, CC by-sa 3.0
    Gargouille du palais de Jacques Cœur, Bourges (Cher). © Michel Wal, Wikimedia commons, CC by-sa 3.0
    Chapiteaux sculptés surplombant les statues-colonnes d’un portail de la cathédrale Saint-Étienne de Bourges. © DP
    Chapiteaux sculptés surplombant les statues-colonnes d’un portail de la cathédrale Saint-Étienne de Bourges. © DP

    La cathédrale de Bourges, un trésor patrimonial

    Au Moyen Âge, la ville de Bourges était le siège d'un puissant archevêché, dont relevaient les diocèses d'Albi, Cahors, Clermont, Mende, du Puy-en-Velay, Rodez, Saint-Flour et Tulle. Le diocèse fut fondé vers le IVe siècle par saint Ursin, qui instaura le christianisme au IIIe siècle, aidé par la mission évangélisatrice de l'évêque de Tours, saint Martin. Les archevêques de Bourges eurent droit au titre de primat des Aquitaines et patriarche de l'Église romaine.

    Dès la période carolingienne, de nombreux édifices sont construits, signe d'une réorganisation complète du Royaume de France, tant au niveau social, politique que religieux. Les premières pierres de ce qui deviendra plus tard la cathédrale Saint-Étienne de Bourges sont posées : aujourd'hui, il ne subsiste de cette époque que la crypte mérovingienne.

    En 1101, Bourges devient la propriété de la Couronne en entrant dans le domaine royal. C'est alors qu'elle commence son « âge d'or » symbolisé par la constructionconstruction d'une nouvelle enceinte sous Philippe Auguste, et surtout de la cathédrale. De 1192 jusqu'au milieu du XVe siècle, ce chantier colossal ainsi que celui de la cathédrale vont monopoliser toutes les énergies de la ville.

    Les Très riches heures du duc de Berry

    Au XIVe siècle, Bourges devient la capitale du duché de Berry, qui est donné en apanage à Jean de Berry, troisième fils du roi de France Jean le Bon, et frère du roi Charles V. Ce seigneur va développer une cour fastueuse où les arts seront particulièrement florissants. En bon mécène, il lance la construction du grand palais ducal.

     Les <em>Très riches heures du duc de Berry</em> sont célèbres pour leur calendrier illustré en pleines pages. Présents dans tous les livres d’heures, les calendriers permettent au fidèle de prévoir ses prières en fonction du jour et du mois de l’année. Sur certaines miniatures, on peut identifier les personnages de l’époque, à l’instar de Jean de Berry de profil, sur le feuillet du mois de janvier. © DP
     Les Très riches heures du duc de Berry sont célèbres pour leur calendrier illustré en pleines pages. Présents dans tous les livres d’heures, les calendriers permettent au fidèle de prévoir ses prières en fonction du jour et du mois de l’année. Sur certaines miniatures, on peut identifier les personnages de l’époque, à l’instar de Jean de Berry de profil, sur le feuillet du mois de janvier. © DP

    D'autres éléments montrent le dynamisme de ce prince mécène pour Bourges, en particulier les célèbres Très riches heures du duc de Berry qu'il commande aux frères Limbourg, le plus beau manuscrit enluminé de l'époque.

    Sur cette vignette du mois de juin des <em>Très riches heures du duc de Berry</em>, sont représentés les travaux des champs en bord de Seine à Paris. À l’arrière-plan, on reconnaît le palais de la Cité et la Sainte-Chapelle, tels qu’imaginés et fantasmés à l’époque dans les enluminures. © DP
    Sur cette vignette du mois de juin des Très riches heures du duc de Berry, sont représentés les travaux des champs en bord de Seine à Paris. À l’arrière-plan, on reconnaît le palais de la Cité et la Sainte-Chapelle, tels qu’imaginés et fantasmés à l’époque dans les enluminures. © DP

    En 1404, il commande une sépulturesépulture qui prendra place dans la Sainte-Chapelle du palais ducal de Bourges. Ce gisant est porté par des sculptures de pleurants, dont le stylestyle est représentatif du savoir-faire et du raffinement extrême des sculpteurs de l'époque, influencé par le style bourguignon. Le musée du Louvre et le musée du Berry conservent plusieurs de ces pleurants en albâtre, véritables chefs-d'œuvre de l'histoire de l'art. On doit aussi à Jean du Berry l'horloge astronomique, la première de France, actuellement abritée dans la cathédrale Saint-Étienne.

    Le palais Jacques Cœur : entre gothique et Renaissance

    Jacques Cœur, fils d'un marchand drapier, sera un des habitants de Bourges les plus illustres. Sa vie est un vrai roman. Fils de marchand, il devient grand argentier, suscite nombre de jalousies, et finit en homme traqué qui se réfugie chez le Pape !

    L’hôtel Jacques Cœur à Bourges est l’un des plus beaux édifices de l’architecture civile du XV<sup>e </sup>siècle. Son architecture et l’organisation du corps de logis préfigurent les modèles des hôtels particuliers de la Renaissance. © DP
    L’hôtel Jacques Cœur à Bourges est l’un des plus beaux édifices de l’architecture civile du XVsiècle. Son architecture et l’organisation du corps de logis préfigurent les modèles des hôtels particuliers de la Renaissance. © DP

    Le palais Jacques Cœur, situé à Bourges, perle de l'architecture gothique tardive, naît de la volonté de ce marchand de bâtir une « grant'maison » dans sa ville. Toutefois, il n'y habita pas. Sa construction, commencée en 1443, s'achève en 1451. Ce bâtiment mêle au style gothique tardif des éléments annonçant la Renaissance.