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    À Marqueyssac, les quatre terrassesterrasses du XVIIe siècle ornées de tours carrées aux toiturestoitures de lauzeslauzes accueillent le visiteur avant d'entrer dans les jardins et le parc proprement dits. Les anciens bâtiments et dépendances constituent un ensemble homogène et rappellent que la principale activité du domaine de Marqueyssac était l'exploitation agricole et la production de vin et de tabac. Le site, avec son château, apparaît bien dégagé en bordure de la vallée.

    Vue des jardins et du bastion de Marqueyssac. © Rolf E. Staerk, Shutterstock

    Vue des jardins et du bastion de Marqueyssac. © Rolf E. Staerk, Shutterstock

    Le château, une villégiature aristocratique

    Dans sa forme actuelle, le château est une demeure d'agrément de la fin du XVIIIe siècle, bâtie à la veille de la Révolution, après la création du parc, sur l'emplacement d'une résidence plus ancienne dont seule subsistait la tour d'escalierescalier après un incendie. Construit avec beaucoup de simplicité, le château de Marqueyssac présente deux faces bien différentes.

    La face ouest, à la mode sarladaise, est flanquée d'une tour d'escalier. En contrastecontraste, la façade est, en « chartreuse », ou maison de plaisance qu'habitaient jadis les familles aristocratiques du Périgord, offre un caractère plus intimiste. Elle est recouverte d'un toittoit de lauzes de plus de 500 tonnes. La toiture en lauze, appelée aussi tuiletuile de pierre, est typique de la région. Les volets sont de la couleur des cyclamens de Naples, acclimatés par Julien de Cerval à son retour d'Italie. Du côté du parc, selon le goût des pays du Nord, les fenêtresfenêtres sont ornées de vitraux représentant les armoiries des différentes familles et de leurs alliances.

    Vue du château de Marqueyssac. © Laugery, DR

    Vue du château de Marqueyssac. © Laugery, DR

    L'intérieur du château

    Le salon, agrandi et réaménagé à la fin du XIXe siècle, est à la mode flamande avec son poêle en faïencefaïence et les portraits des ancêtres hollandais de la famille.

    Afin de recréer l'ambiance des années 1880, la chambre et le cabinet de toilette de l'aile sud du château ont été restaurés. Le mobilier en place, un lit à baldaquin et un bureau, est celui de la grande époque de Marqueyssac.

    Aménagé dans l'aile nord du château, le salon de thé est ouvert à la belle saisonsaison. Sur la terrasse panoramique, à l'ombre de la tonnelle, les visiteurs peuvent déguster restauration légère, pâtisseries, coupes glacées et rafraîchissements.

    La terrasse d'honneur et les plus beaux paysages du Périgord

    À l'ouest du château, les trois terrasses, dont le tracé régulier rappelle l'époque classique du domaine, contribuent à accentuer l'ampleur architecturale du lieu.

    Quiconque vient à Marqueyssac est aussitôt saisi par le paysage : la vue sur la vallée de la Dordogne et sur ses châteaux et villages médiévaux perchés sur les crêtes est un spectacle hors du commun. Le décor aux couleurs changeantes selon l'heure de la journée ou selon les saisons, baigné dans les brumesbrumes matinales ou automnales, argenté et givré en hiverhiver, flamboyant à l'arrière-saison, opulent en été, noirci par un ciel plombé par temps d'orageorage, tendre au printemps, est un enchantement.

    À Marqueyssac, la vue sur la vallée de la Dordogne est éblouissante. © Laugery, DR

    À Marqueyssac, la vue sur la vallée de la Dordogne est éblouissante. © Laugery, DR

    Depuis la terrasse d'honneur, on voit :

    • à gauche, la forteresse de Castelnaud et son village ;
    • en face, le château de Fayrac, restauré à la manière féodale ;
    • à droite, Beynac et son château surplombant un village dont les maisons s'égrènent sur la rive de la Dordogne.

    La simplicité des formes géométriques des motifs de broderie de la terrasse (les seules du parc) rappelle la symétrie des deux corps de bâtiment du château, élevés de part et d'autre de la tour.

    Le bastion, une folie de buis

    À l'arrière du château, côté sud, le bastion, magnifique constructionconstruction à flanc de falaise, domine de ses hauts mursmurs la plaine et les méandres de la Dordogne. Cette grande terrasse accueille le jardin d'agrément dominé par les buisbuis taillés.

    Buis taillés. © Laugery, DR

    Buis taillés. © Laugery, DR

    À Marqueyssac, le buis est mis en valeur avec une fantaisie pleine de mouvement, aux dépens de la symétrie et de la régularité. Le tracé du jardin aux allées sinueuses, les rondeurs et la taille moutonnante des buis confèrent à Marqueyssac douceur et romantisme et contribuent à la concordance des jardins avec les collines de la vallée de la Dordogne dont ils sont indissociables.

    Ce sont les formes libres des buis qui inspirent les jardiniers. Ils laissent parler leur imagination et se laissent guider par les végétaux. Et ils en tirent le meilleur parti.

    Le bastion est un enchantement après une pluie d'orage. La terre, subitement rafraîchie, diffuse une odeur forte qui se mêle au parfum vert des buis tout propres, régénérés, brillants et vernissés. Leurs formes fantaisistes, multiples et variées apparaissent encore mieux. Taillés en dôme, en boule, montés sur tige, déroulant des spirales, dessinant des ovales évoquant des médaillons : ils sont étonnants. Les cyprès structurent le paysage et rappellent la Toscane. On y retrouve aussi la clarté des lignes qui se découpent sur le ciel, la solide construction des perspectives et la poésie d'une œuvre de CorotCorot. L'ouverture sur le paysage de la vallée évoque la beauté paisible et lumineuse des paysages tant admirés par Stendhal lors de ses voyages en Italie.

    Le bastion de Marqueyssac. © Laugery, DR

    Le bastion de Marqueyssac. © Laugery, DR

    À Marqueyssac, l'eau est rare. Sept citernes ont été aménagées au temps de Julien de Cerval et du baron d'Erp. L'une d'elles se trouve sur le bastion, creusée dans une paroi rocheuse. Elle recueille l'eau de pluie utilisée ensuite pour l'arrosage. Les arbres de Judéearbres de Judée, aux fleurs rose-mauve au printemps, accompagnent les buis, en accord avec les volets cyclamen de la demeure.

    Un des paons (<em>Pavo cristatus</em>) des jardins de Marqueyssac. © Joseph Lazer, CC by-sa 2.5

    Un des paons (Pavo cristatus) des jardins de Marqueyssac. © Joseph Lazer, CC by-sa 2.5

    Les paons de Marqueyssac

    Parmi les buis du bastion, évoluent des paons aux plumes turquoise, brillantes et lumineuses. Ces oiseaux d'ornement (on les considère ainsi depuis l'Antiquité) vivent en liberté à Marqueyssac, au contraire des pigeons choisis pour la beauté ou l'originalité de leur plumage qui sont dans la volière en contrebas du bastion. Juste à côté de la volière, le « Pavillon de la Nature » présente une collection de dioramas réalisés entre 1848 et 1864 qui mettent en scène les animaux sauvages du Périgord.

    Depuis le théâtre de verdure situé au départ de l'allée des santolines, on a une très belle vue plongeante sur la « mer de buis » du bastion. Si Marqueyssac est un « jardin vert », chaque heure du jour et chaque saison offrent des couleurs et des lumières différentes que l'on peut découvrir de ce point haut.