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La pollution par l'ozone au cours de l'été 2003 : un phénomène européen
L'épisode de pollution à l'ozone qui s'est développé sur l'Europe de l'Ouest lors de la première quinzaine du mois d'août, revêt une importance particulière par son amplitude spatiale et par sa durée.L'ampleur de ce phénomène peut être visualisée par la première carte ci-dessous (issue d'un modèle numériquemodèle numérique) qui illustre la situation pour l'un des jours les plus pollués de la période, le 8 août 2003.
Situation au 8 Août 2003 (Copyright Ministère de l'Ecologie - Reproduction interdite.
Tout le pays est concerné par la vaguevague d'ozone. La pollution est forte (concentrations en ozone supérieures au seuil d'information de 180 µg/m3) en Ile de France, en région Centre et dans la région PACA. Le couloir rhodanien et l'Alsace subissent eux aussi une pollution élevée. De façon plus surprenante, la pollution affecte également la façade Ouest du pays, en particulier à Nantes, Bordeaux et Pau. Cette situation critique a concerné en fait l'Europe de l'Ouest dans son ensemble avec de forts niveaux de pollution observés au Sud du Royaume-Uni, sur la majeure partie de l'Allemagne, au Nord de la Suisse et l'Italie du Nord.
L'intensité de la pollution subie cet été apparaît bien sur le graphique ci-dessous qui représente la moyenne des valeurs maximales journalières d'ozone sur les quinze premiers jours d'août (ces graphiques ont été réalisés par l'INERIS à partir des valeurs calculées par le système PREV'AIR et non des valeurs mesurées.))
Du 1er au 14 Août 2003 (Copyright Ministère de l'Ecologie - Reproduction interdite)
Toute la France s'est trouvée concernée par des niveaux de pollution exceptionnels, puisque seules les régions montagneuses (Alpes, Pyrénées) sont relativement épargnées par les fortes concentrations. Trois zones paraissent particulièrement touchées par l'épisode de pollution : l'Ile de France et la région Centre, l'Alsace et la région PACA. Au cœur de chacune de ces trois zones, la moyenne des valeurs maximales atteint 220 µg/m3. En Europe, le Nord de
l'Italie, l'Allemagne, le Nord de la Suisse et dans une moindre mesure le Sud de l'Angleterre ont subi le même sort.
L'importance et l'amplitude temporelle du phénomène peuvent être visualisées grâce aux deux graphiques ci-dessous1 qui représentent le nombre d'heures de dépassement du seuil de 180µg/m3 pour le premier et du seuil de 240µg/m3 pour le second.
Nombre d'heures du dépassement - Du 1er au 14 Août (Copyright Ministère de l'Ecologie - Reproduction interdite) .
On constate que la valeur de 180µg/m3 a été dépassée sur quasiment toute la France. La durée et l'importance de l'épisode de pollution ont été particulièrement importants dans certaines régions, notamment dans la région PACA qui a enregistré des dépassements systématiques du seuil d'information chaque jour du 1er au 14 août.
(Copyright Ministère de l'Ecologie - Reproduction interdite).
L'analyse du nombre d'heures de dépassement du seuil de 240 µg/m3 montre que l'Ile de France et la région de Marseille ont été les plus touchées avec respectivement 30 et 20 heures environ de dépassement sur la période.
On peut constater que les zones où les pics de pollution ont été les plus importants et les plus persistants sont aussi des régions où les émissions de polluants précurseurs sont importantes, du fait de l'activité industrielle et du trafic routier (en France, l'agglomération parisienne et la région de Marseille, et en Europe, la région de Gênes, Londres et la zone de la Rhür).
Le seuil de 360µg/m3 n'a pas été dépassé en Europe, en dehors de situations très localisées et sur de courtes durées (comme en PACA par exemple). Il n'y a pas eu en France de mise en œuvre des mesures d'alerte liées à un dépassement du seuil d'alerte (360µg/m3) : des valeurs supérieures ont été mesurées à deux reprises en PACA (voir ci-dessous), mais, enregistrées sur un seul capteurcapteur, elles n'ont pas conduit au déclenchement de la procédure d'alerte (il aurait fallu que deux capteurs au moins mesurent plus de 360µg/m3).