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    Introduction

    Introduction

    Extrait du discours de Monsieur Jacques Chirac, Président de la République devant l'assemblée plénière du sommet mondial du développement durabledéveloppement durable - Johannesburg - Afrique du sud - Lundi 2 septembre 2002.

    Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. La nature, mutilée, surexploitée, ne parvient plus à se reconstituer et nous refusons de l'admettre. L'humanité souffre. Elle souffre de mal-développement, au Nord comme au Sud, et nous sommes indifférents. La terre et l'humanité sont en péril et nous en sommes tous responsables.

    Il est temps, je crois, d'ouvrir les yeuxyeux. Sur tous les continents, les signaux d'alerte s'allument. L'Europe est frappée par des catastrophes naturellescatastrophes naturelles et des crises sanitairescrises sanitaires. L'économie américaine, souvent boulimique en ressources naturelles, paraît atteinte d'une crise de confiance dans ses modes de régulation. L'Amérique latine est à nouveau secouée par la crise financière et donc sociale. En Asie, la multiplication des pollutions, dont témoigne le nuage brunnuage brun, s'étend et menace d'empoisonnement un continent tout entier. L'Afrique est accablée par les conflits, le SIDASIDA, la désertificationdésertification, la famine. Certains pays insulaires sont menacés de disparition par le réchauffement climatiqueréchauffement climatique.

    Copyright Cirad

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    Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas ! Prenons garde que le XXIème siècle ne devienne pas, pour les générations futures, celui d'un crime de l'humanité contre la vie.

    Notre responsabilité collective est engagée. Responsabilité premièredes pays développés. Première par l'histoire, première par la puissance, première par le niveau de leur consommation. Si l'humanité entière se comportait comme les pays du Nord, il faudrait deux planètes supplémentaires pour faire face à nos besoins. Responsabilité des pays en développement aussi. Nier les contraintes à long terme au nom de l'urgence n'a pas de sens. Ces pays doivent admettre qu'il n'est d'autre solution pour eux que d'inventer un mode de croissance moins polluant.

    Dix ans après Rio, nous n'avons pas de quoi être fiers. La mise en œuvre de l'agenda 21agenda 21 (le sommet de la terresommet de la terre de Rio, en juin 1992, a adopté les 2.500 recommandations de l'agenda 21, un programme pour le 21ème siècle) est laborieuse. La conscience de notre défaillance doit nous conduire ici, à Johannesburg, à conclure l'alliance mondiale pour le développement durable.

    Le Président de la République française montrait ainsi au monde entier qu'il se ralliait à la cause de ceux qui brandissent l'étendard du « développement durable » : n'est-ce pas le seul espoir qu'il nous reste pour nous sortir de ce drame écologique dans lequel nos sociétés se sont lamentablement laissées embourber ?