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    Quand il parle de son travail, de son café, de ses ventes, Santiago Mamani Guaranca parle toujours à la première personne du pluriel : ses compañeros et lui-même.

    Caféier en fleurs. © U.S. Fish and Wildlife Service Southeast Region, <em>Wikimedia commons,</em> CC by 2.0

    Caféier en fleurs. © U.S. Fish and Wildlife Service Southeast Region, Wikimedia commons, CC by 2.0

    Casquette à la Castro vissée sur le crânecrâne, cet admirateur d'Evo Morales voit Villa Oriente, sa coopérative, autant comme le moyen d'élever son niveau de vie que comme un horizon politique et social. La coopérative, c'est pour les producteurs ce qui permet de ne pas rester isolé face au marché. « Il y a une grande différence entre une société privée et une coopérative, souligne Santiago. L'une garde les bénéfices tandis que l'autre réinvestit le surplus d'argent pour développer des routes, des biens publics... » 

    Réunion de la Fédération des producteurs de café à Coroico, dans les Yungas, en Bolivie. Grâce aux effets combinés du commerce équitable et au projet d'appui au développement, les organisations de producteurs sont plus démocratiques et mieux gérées. Elles deviennent de vrais outils au service d'un développement autonome. © Max Haavelar - Photo Bruno Fert Tous droits réservés

    Réunion de la Fédération des producteurs de café à Coroico, dans les Yungas, en Bolivie. Grâce aux effets combinés du commerce équitable et au projet d'appui au développement, les organisations de producteurs sont plus démocratiques et mieux gérées. Elles deviennent de vrais outils au service d'un développement autonome. © Max Haavelar - Photo Bruno Fert Tous droits réservés

    Nouvelle génération

    A 26 ans, installé depuis seulement cinq ans, Santiago n'a pas connu le temps où les coopératives étaient trop souvent des structures creuses à la gestion déplorable. Dans les Yungas, les plus anciens se méfient encore. Ils ont trop d'exemples de présidents à vie, d'intendance douteuse et d'escroquerie. Santiago, lui, malgré les multiples pincettes qu'il prend pour rendre hommage à l'expérience de ses aînés, se pose en tenant de la nouvelle génération, celle des becarios, les lauréats d'une formation de 19 mois à l'administration, la gestion des organisations, la commercialisation et à la comptabilité. « Je me vois comme un chef d'entreprise, mais toujours au sein d'un collectif. Nous devons acquérir des compétences en tant que groupe. Si nous ne sommes pas unis, nous risquons d'échouer. »