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    Autrefois, Rosa travaillait à la ville où elle était victime de discriminations. Voyant que le café était payé un prix juste et stable, elle a décidé d'acheter de la terre près de celle de son père.

    Grains de café bio de Bolivie. © freefaithgraphics, Pixabay, DP

    Grains de café bio de Bolivie. © freefaithgraphics, Pixabay, DP

    Rosa Mamani, 29 ans, vient d'acheter six hectares de friches près des terres de son père. Dans trois ans, les petits caféiers qu'elle vient d'y planter devraient lui donner de quoi vivre correctement.

    Discriminations

    Rosa revient de La Paz où elle était montée à 18 ans pour faire des études qu'elle ne termina jamais. Dans une chocolaterie puis chez un tailleur, elle avait connu douze heures par jour des conditions de travail difficiles.  Quand elle évoque cette période, les larmeslarmes lui montent aux yeuxyeux : « Il n'y avait pas beaucoup de travail à La Paz, et quand j'en avais, j'étais exploitée et sous-payée. J'étais aussi victime de discriminations parce que je suis une femme et fille de paysans qui parle mal l'espagnol. »

    Rosa Mamani récolte les cerises de café. Autrefois, Rosa travaillait à La Paz, en Bolivie, où elle était victime de discriminations. Voyant que le café était payé un prix juste et stable, elle a choisi d’acheter de la terre près de celle de son père, dans la région des Yungas.<br />© Max Haavelar - Photo Bruno Fert - Tous droits réservés

    Rosa Mamani récolte les cerises de café. Autrefois, Rosa travaillait à La Paz, en Bolivie, où elle était victime de discriminations. Voyant que le café était payé un prix juste et stable, elle a choisi d’acheter de la terre près de celle de son père, dans la région des Yungas.
    © Max Haavelar - Photo Bruno Fert - Tous droits réservés

    Petite entrepreneuse

    L'an dernier, ayant réalisé que son père pouvait vendre entre 50 et 90 sacs au prix du commerce équitablecommerce équitable, qu'il pouvait investir pour l'avenir, elle s'est dit : « S'il peut le faire, pourquoi moi qui suis jeune ne pourrais-je pas le faire ? » Aujourd'hui, elle travaille en partie pour aider son père en retour de l'aide financière de celui-ci. Pendant ce temps, elle achève le défrichage de ses propres terres.

    Quand elle sera en capacité de produire vingt sacs en une récolte, elle pourra à son tour adhérer à la coopérative et vendre sur les marchés du commerce équitable. « Mon rêve, c'est de devenir une petite entrepreneuse », confie-t-elle.