Le fonctionnement de notre système climatique, s'il n'est plus mystérieux, reste encore mal connu. Il est encore difficile de décrire précisément tous les mécanismes qui entrent en jeu, toutes les rétroactions entre les diverses composantes du système. Les climatologues savent bien que si un nombre croissant de processus est pris en compte, tous les processus indispensables ne sont pas encore intégrés dans les modèles de prévision du climat.
D'après «Bilan 2001 des changements climatiques : les éléments scientifiques. Rapport du groupe de travail I du GIEC (Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat), 97p, téléchargeable à l'adresse www.ipcc.ch).
Le facteur d'incertitude sur les scénarios climatiques pour le siècle à venir est donc très grand (4,4°C) et on pourrait a priori douter de la réalité des changements annoncés pour la fin du 21ème siècle. Malgré ces incertitudes, on sait aujourd'hui de façon quasiment certaine que la température de notre planète a augmenté de 0,6°C pendant le 20ème siècle (figures 1 & 2).
D'après «Bilan 2001 des changements climatiques : les éléments scientifiques. Rapport du groupe de travail I du GIEC (Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat), 97p, téléchargeable à l'adresse www.ipcc.ch).
En France, l'effort de recherche de données anciennes et d'homogénéisation des longues séries de données climatologiques s'est accéléré depuis 1994 à Météo-France. On a pu ainsi constituer une base de séries mensuelles homogénéisées de températures (minimales et maximales) et de précipitations en France couvrant le XXe siècle. La hausse des températures moyennes au 20ème siècle est sensiblement plus marquée sur la France (+0,9°C) que celle établie par le GIEC au niveau planétaire. Des particularités régionales apparaissent : un réchauffement plus marqué pour les minimales sur l'ouest du territoire et un gradient nord-sud du réchauffement pour les maximales (figure 3).
On sait également aujourd'hui que les gaz à effet de serre ont eu leur part de responsabilité dans les variations paléoclimatiques ; que les concentrations actuelles de ces gaz dans notre atmosphère (le CO2 notamment) n'ont jamais été atteintes durant les 420 000 dernières années et probablement pas durant les 20 derniers millions d'années. En conséquence, et même s'il existe une forte incertitude, les différents scénarios climatiques (www.ipcc.fr) s'accordent pour prévoir que la terre se réchauffe et que ce réchauffement sera, à la fin du siècle, compris dans une fourchette de +1,4 à +5,8°C à l'échelle globale (figure 4).
D'après «Bilan 2001 des changements climatiques : les éléments scientifiques. Rapport du groupe de travail I du GIEC (Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat), 97p, téléchargeable à l'adresse www.ipcc.ch).
Les botanistes du 19ème, comme Alexander von Humboldt & Aimé de Bonpland (Essai sur la géographie des plantes 1807) ou Alphonse Louis Pierre Pyrame De Candolle (Géographie botanique raisonnée 1855) avaient déjà été observés que les végétaux tendent à se distribuer en fonction des climats.
Les études paléoécologiques (qui tentent de reconstituer et cartographier les paléovégétations et les paléoflores) ont confirmé que les dernières glaciations ont entraîné des disparitions massives d'espèces en Europe. L'INRA de Bordeaux a particulièrement étudié l'histoire génétique de la recolonisation postglaciaire de taxons forestiers européens à partir des zones refuges méridionales.
Enfin, plusieurs indices tendent à démontrer que quelques espèces auraient déjà répondu aux augmentations de températures observées au cours du 20ème siècle (le houx, le gui et des espèces herbacées montagnardes).
Puisque les changements climatiques anciens se sont toujours soldés par des migrations massives d'espèces, et puisque des changements climatiques majeurs sont annoncés d'ici à la fin du siècle, on peut s'interroger sur le devenir des aires de répartition des grandes espèces forestières françaises.