au sommaire


    Introduction

    Introduction

    Le fonctionnement de notre système climatique, s'il n'est plus mystérieux, reste encore mal connu. Il est encore difficile de décrire précisément tous les mécanismes qui entrent en jeu, toutes les rétroactionsrétroactions entre les diverses composantes du système. Les climatologuesclimatologues savent bien que si un nombre croissant de processus est pris en compte, tous les processus indispensables ne sont pas encore intégrés dans les modèles de prévision du climatclimat.

    <br />Figure 1 : Anomalies de températures calculées à l'échelle du millénaire par rapport aux températures observées de 1961 à 1990. La courbe rouge correspond à des données instrumentales. La courbe bleue correspond à des températures reconstituées à partir de la croissance des arbres, des coraux, de carottes glaciaires et de relevés historiques. Les courbes noire et gris clair correspondent à la version ajustée des données et aux écarts types.

    Figure 1 : Anomalies de températures calculées à l'échelle du millénaire par rapport aux températures observées de 1961 à 1990. La courbe rouge correspond à des données instrumentales. La courbe bleue correspond à des températures reconstituées à partir de la croissance des arbres, des coraux, de carottes glaciaires et de relevés historiques. Les courbes noire et gris clair correspondent à la version ajustée des données et aux écarts types.

    D'après «Bilan 2001 des changements climatiqueschangements climatiques : les éléments scientifiques. Rapport du groupe de travail I du GIECGIEC (Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat), 97p, téléchargeable à l'adresse www.ipcc.ch).

    Le facteur d'incertitude sur les scénarios climatiques pour le siècle à venir est donc très grand (4,4°C) et on pourrait a priori douter de la réalité des changements annoncés pour la fin du 21ème siècle. Malgré ces incertitudes, on sait aujourd'hui de façon quasiment certaine que la température de notre planète a augmenté de 0,6°C pendant le 20ème siècle (figures 1 & 2).

    <br />Figure 2 : Tendances de la température annuelle pour la période 1901-2000. Les tendances sont représentées par la surface des cercles, le rouge représentant une augmentation, le bleu une diminution et le vert un changement faible ou nul.

    Figure 2 : Tendances de la température annuelle pour la période 1901-2000. Les tendances sont représentées par la surface des cercles, le rouge représentant une augmentation, le bleu une diminution et le vert un changement faible ou nul.

    D'après «Bilan 2001 des changements climatiques : les éléments scientifiques. Rapport du groupe de travail I du GIEC (Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat), 97p, téléchargeable à l'adresse www.ipcc.ch).

    <br />Figure 3 : Cartographie des tendances 1901-2000 (en °C/siècle) de la température moyenne, à partir de 70 séries homogénéisées. D'après Moisselin J.M., Schneider M., Canellas C. & Mestre O., 2002. Les changements climatiques en France au 20ème siècle. Etude des longues séries homogénéisées de données de température et de précipitations. La Météorologie, n°38, août 2002, 45-56.

    Figure 3 : Cartographie des tendances 1901-2000 (en °C/siècle) de la température moyenne, à partir de 70 séries homogénéisées. D'après Moisselin J.M., Schneider M., Canellas C. & Mestre O., 2002. Les changements climatiques en France au 20ème siècle. Etude des longues séries homogénéisées de données de température et de précipitations. La Météorologie, n°38, août 2002, 45-56.

    En France, l'effort de recherche de données anciennes et d'homogénéisation des longues séries de données climatologiques s'est accéléré depuis 1994 à MétéoMétéo-France. On a pu ainsi constituer une base de séries mensuelles homogénéisées de températures (minimales et maximales) et de précipitationsprécipitations en France couvrant le XXe siècle. La hausse des températures moyennes au 20ème siècle est sensiblement plus marquée sur la France (+0,9°C) que celle établie par le GIEC au niveau planétaire. Des particularités régionales apparaissent : un réchauffement plus marqué pour les minimales sur l'ouest du territoire et un gradient nord-sud du réchauffement pour les maximales (figure 3).

    On sait également aujourd'hui que les gaz à effet de serregaz à effet de serre ont eu leur part de responsabilité dans les variations paléoclimatiques ; que les concentrations actuelles de ces gaz dans notre atmosphèreatmosphère (le CO2 notamment) n'ont jamais été atteintes durant les 420 000 dernières années et probablement pas durant les 20 derniers millions d'années. En conséquence, et même s'il existe une forte incertitude, les différents scénarios climatiques (www.ipcc.fr) s'accordent pour prévoir que la terre se réchauffe et que ce réchauffement sera, à la fin du siècle, compris dans une fourchette de +1,4 à +5,8°C à l'échelle globale (figure 4).

    <br />Figure 4 : Au 21ème siècle, le climat global dépendra des changements naturels et de la réaction du système climatique aux activités humaines.

    Figure 4 : Au 21ème siècle, le climat global dépendra des changements naturels et de la réaction du système climatique aux activités humaines.

    D'après «Bilan 2001 des changements climatiques : les éléments scientifiques. Rapport du groupe de travail I du GIEC (Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat), 97p, téléchargeable à l'adresse www.ipcc.ch).

    Les botanistesbotanistes du 19ème, comme Alexander von HumboldtAlexander von Humboldt & Aimé de Bonpland (Essai sur la géographie des plantes 1807) ou Alphonse Louis Pierre Pyrame De Candolle (Géographie botaniquebotanique raisonnée 1855) avaient déjà été observés que les végétaux tendent à se distribuer en fonction des climats.

    Les études paléoécologiques (qui tentent de reconstituer et cartographier les paléovégétations et les paléoflores) ont confirmé que les dernières glaciationsglaciations ont entraîné des disparitions massives d'espècesespèces en Europe. L'INRA de Bordeaux a particulièrement étudié l'histoire génétiquegénétique de la recolonisation postglaciaire de taxonstaxons forestiers européens à partir des zones refuges méridionales.

    Enfin, plusieurs indices tendent à démontrer que quelques espèces auraient déjà répondu aux augmentations de températures observées au cours du 20ème siècle (le houx, le guigui et des espèces herbacées montagnardes).

    Puisque les changements climatiques anciens se sont toujours soldés par des migrations massives d'espèces, et puisque des changements climatiques majeurs sont annoncés d'ici à la fin du siècle, on peut s'interroger sur le devenir des aires de répartitionaires de répartition des grandes espèces forestières françaises.