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    Le béribéribéribéri est une maladie causée par un déficit en vitamine B1vitamine B1 (malnutrition) qui provoque une insuffisance cardiaqueinsuffisance cardiaque et des troubles neurologiques. Les populations du tiers-monde sont particulièrement touchées car des aliments contenant de la vitamine B1 (manioc, poissonpoisson, riz rouge) ont été remplacés, pour des raisons économiques, par le poulet et le riz blanc : la vitamine B1 présente dans le péricarpe du grain de riz disparaît avec son enveloppe.

    Le nom « béribéri » provient du cinghalais « je ne peux pas, je ne peux pas » : en effet, une fatigue marquée est un des symptômessymptômes du béribéri.

    Quels sont les symptômes du béribéri et quels moyens de prévention existe-t-il pour lutter contre ? © Tashatuvango, Fotolia

    Quels sont les symptômes du béribéri et quels moyens de prévention existe-t-il pour lutter contre ? © Tashatuvango, Fotolia

    L'organisme humain n'est pas capable de produire de la vitamine B1 (aussi appelée thiamine) : il doit en trouver quotidiennement. De plus, la chair de certains poissons contient de la thiaminase, enzyme qui détruit la vitamine B1.

    Les populations du tiers-monde sont particulièrement touchées par le béribéri. En effet, des aliments contenant de la vitamine B1 (manioc, poisson, riz rouge) ont été remplacés, pour des raisons économiques, par le poulet et le riz blanc : la vitamine B1 présente dans le péricarpe du grain de riz disparaît avec son enveloppe.

    En 2004, Mayotte a été touchée par une épidémieépidémie de béribéri chez les nourrissons : déficit en vitamine B1 dans le lait maternellait maternel et carencescarences lors de la grossessegrossesse.

    Symptômes du béribéri

    Les symptômes du béribéri sont :

    • une asthénieasthénie (fatigue) ;
    • un amaigrissement ;
    • le béribéri sec touche les muscles et les nerfsnerfs, provoquant un engourdissement, une sensation de brûlure aux membres, une atrophieatrophie musculaire avec déficit moteur ;
    • le béribéri humide entraîne : une insuffisance cardiaque, une congestion veineuse, des œdèmesœdèmes des membres inférieurs.

    L'administration par injection, puis par voie orale, de vitamine B1 est suffisante pour venir à bout de cette pathologiepathologie. La guérisonguérison est le plus souvent rapide.

    Diagnostic du béribéri

    Dans le béribéri infantile aigu, la rapidité de l'évolution rend le diagnosticdiagnostic difficile, alors que, dans la forme chronique, la perte de la voix est le signe caractéristique. Dans les deux cas, il faut rechercher des signes de carence en thiamine.

    Le dosagedosage urinaire de thiamine est parfois utilisé. Cet examen permet d'apprécier le statut de la population en matière de thiamine. Cependant, pour un individu donné, la thiamine urinaire ne reflète que la consommation des dernières 48 heures et un résultat faible n'indique pas nécessairement une carence.

    Une autre méthode consiste à rechercher une élévation du pyruvatepyruvate sanguin après ingestioningestion de glucoseglucose. L'examen le plus sensible à ce jour consiste à mesurer l'activité de la transkétolase érythrocytaire, et on peut encore augmenter sa sensibilité en ajoutant du pyriphosphate de thiamine. Ces examens ne sont, bien entendu, réalisables que dans des laboratoires bien équipés.

    Prévention du béribéri

    Il faut encourager une alimentation variée et essayer de consommer des céréalescéréales moins raffinées et d'autres aliments riches en thiamine comme les noixnoix, les légumineuseslégumineuses (pois, haricots), le son de céréales ou bien des produits à base de levurelevure.

    La vente de riz blanc dépourvu de thiamine devrait être évitée grâce à la promotion de la consommation de riz ou d'autres céréales peu raffinées, tout comme une législation assurant que le riz mis en vente est peu raffiné.

    Il faut informer le public sur les meilleures façons de préparer et de cuire les aliments pour minimiser les pertes en thiamine.

    La thiamine devrait être administrée aux groupes vulnérables sous forme d'aliments comme la levure ou le son de riz ou en comprimés.

    L'éducation nutritionnelle doit mettre l'accent sur l'origine de la maladie et indiquer quels aliments consommer et comment limiter les pertes en thiamine lors de leur préparation. (Source FAOFAO.)

    Prévention chez les alcooliques

    Bien que le béribéri classique soit rare dans les pays industrialisés, le déficit en thiamine n'est pas une exception. Sa prévalenceprévalence est élevée dans les populations alcooliques. La prévalence de l'alcoolisme augmente et, avec elle, la polynévrite alcoolique, qui ressemble à la névrite du béribéri et résulte très probablement d'une carence en thiamine.

    Les alcooliques, dont l'apport énergétique vient des boissons alcoolisées, mangent trop peu et ont des carences en micronutriments, notamment en thiamine. Ils développent une névrite périphérique, motrice et sensitive, prédominant au niveau des membres inférieurs. Ces manifestations comportent : une fonte musculaire, une anomalieanomalie des réflexes, des douleursdouleurs et paresthésies. Ces symptômes répondent souvent à l'administration orale de thiamine ou d'un complexe de vitamines B.

    La carence en thiamine est à l'origine d'une autre affection chez les alcooliques, le syndromesyndrome de Wernicke-Korsakoff.

    La vitamine B1, ou thiamine

    La formule chimique de la vitamine B1 a été établie en 1931 par Robert R. Williams et Windaus ; sa synthèse a été réalisée par Andersag en 1936.

    Formule chimique de la vitamine B1. © DR

    Formule chimique de la vitamine B1. © DR

    Elle est le précurseur de la thiamine pyrophosphate, coenzymecoenzyme essentielle à certaines décarboxylases. Elle favorise la transformation des glucidesglucides en énergie et est nécessaire au fonctionnement des systèmes nerveux et musculaire. Elle facilite également la dégradation de l'acide pyruviqueacide pyruvique, toxique pour le système nerveux. La vitamine B1 est citée comme pouvant empêcher les piqûres de moustiquesmoustiques, mais cela n'a pas été établi scientifiquement.

    Besoins journaliers en vitamine B1 en milligrammes par jour :

    • Nourrissons : 0,2 ;
    • 1 à 3 ans : 0,4 ;
    • 4 à 6 ans : 0,6 ;
    • 7 à 9 ans : 0,8 ;
    • 10 à 12 ans : 1 ;
    • 13 à 15 ans :
      • garçons : 1,3 ;
      • filles : 1,1 ;
    • 16 à 19 ans :
      • hommes : 1,3 ;
      • femmes : 1,1 ;
    • Adultes :
      • hommes : 1,3 ;
      • femmes : 1,1 ;
    • Femmes enceintes ou allaitantes : 1,8.

    Voici des sources importantes de vitamine B1. Sont indiqués, le nom des aliments et la teneur en mg/100 g :

    • Levure de bière en paillettes : 30 à 35 ;
    • Graines de tournesoltournesol séchées : 2,3 ;
    • GermesGermes de bléblé : 2 ;
    • Levure de bière sèche : 1,8 ;
    • Graines de sojasoja : 1,3 ;
    • Levure de boulangerLevure de boulanger : 1 à 2 ;
    • Œufs de poisson : 1 à 1,2.