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    Il arrive que l'introduction d'une espèceespèce recherchée, cette fois, se passe mal et que l'espèce introduiteespèce introduite ne se développe pas du tout comme on l'espérait : un exemple avec l'introduction d'arbresarbres exotiquesexotiques en sylviculturesylviculture.

    Pinus strobus. © Johndan Johnson-Eilola, CC By 2.0
    Pinus strobus. © Johndan Johnson-Eilola, CC By 2.0

    La tendance est d'établir des plantations uniformes de conifères exotiques, car la demande se porteporte sur les boisbois résineux. L'Amérique du Nord est le seul continent ayant une variété d'espèces suffisante pour satisfaire toutes les demandes, et certains de ces conifères ont une croissance plus rapide que ceux des autres parties du monde.

    L'épicéa de Sitka a souffert d'un puceron. © planfor.fr
    L'épicéa de Sitka a souffert d'un puceron. © planfor.fr

    Parasites des espèces exotiques : les risques

    Il y a trois grands risques provenant des parasitesparasites des espèces exotiques :

    • un parasite peu nocif de l'essence exotique dans son habitat d'origine peut se trouver introduit avec elle et devenir très dangereux dans les conditions nouvelles ;
    • l'essence exotique peut aussi rencontrer, dans son nouveau milieu, un parasite vis-à-vis duquel elle n'a pas de résistancerésistance ;
    • un parasite d'une espèce exotique peut être introduit et être très nocif pour un arbre indigèneindigène

    Les introductions ratées en Europe

    • Le pin Weymouth, introduit en 1705. Promettant beaucoup, il a rencontré un agent pathogènepathogène - la rouille vésiculeuse - causée par Cronartium rubicola Fisch., provenant d'Asie, et l'arbre fut presque abandonné en Europe. Ces dernières années, il retrouve quelques faveurs car, dans certaines stations, il n'y a que peu ou pas de groseilliers ordinaires ou à maquereau (Ribes) si bien que l'arbre peut survivre. La variété de sols sur lesquels le Weymouth croît en Europe est impressionnante.
    • Le sapin de Douglassapin de Douglas fut planté dès 1918, sur de grandes surfaces, mais le bois s'est avéré médiocre. Citons Boyce : « Le premier agent pathogène fut le chancre à phomopsis causé par un champignonchampignon européen, Phomopsis pseudotsugae Wilson. (...) Le suivant fut le rouge des aiguilles causé par Rhabdocline pseudotsugae Sydow ; le champignon responsable venait du pays d'origine de l'arbre mais sa virulence fut apparemment accrue par l'humidité plus forte du climatclimat européen pendant la saisonsaison de végétation. [Mais] la forme verte qui croît sur la côte, celle qui présente une réelle valeur pour l'Europe, reste indemne. À peu près à la même époque, un aphide, Adelges Cooleyi Gill., attaquant la forme côtière, a causé quelque inquiétude, mais s'est révélé tolérable. La chute des aiguilles due à un adelopus, actuellement maladie dangereuse, causée apparemment par un champignon, Adelopus gäumanni Rohde, qui semble attaquer les trois formes de l'essence, a fait naître des doutes sur l'avenir du sapin de Douglas en Europe. La plantation de cette essence a été abandonnée dans beaucoup de régions de l'Allemagne méridionale, tandis qu'en Suisse elle est uniquement utilisée en mélange. »
    Le sapin de Douglas. En Europe, son introduction n'a pas réussi. © MPF <em>Creative Commons Attribution 3.0 United States license</em>
    Le sapin de Douglas. En Europe, son introduction n'a pas réussi. © MPF Creative Commons Attribution 3.0 United States license
    • L'épicéa de Sitka (Picea sitchensis Bong. Carr.) et un puceronpuceron ou aphide, Elatobium (Aphis) abietinum.
    • Le sapin de Vancouver (Abies grandis Lind.) considéré favorablement dans l'ouest de l'Europe, mais des peuplements, plantés en Suisse, meurent depuis 1945, à cause du pourridié causé par l'armillaire couleur de miel, Armillaria mellea... à la suite d'une sécheresse.
    • Le thuya géant (Thuja plicataThuja plicata D. Don.) a eu des difficultés au Royaume-Uni, avec le champignon du rouge des feuilles des cupressacées : Keithia thujina Durand, introduit d'Amérique du Nord avec les arbres, trouvant le climat humide à son goût.
    • Les pins de Banks, en Suède (Pinus banksiana Lam.) ont été attaqués par un champignon : Dasyscypha sp. qui provoque des chancres déprimésdéprimés sur la tige.
    • Le sapin du Caucase (Abies nordmannianaAbies nordmanniana [Steven] Spach.) fut suivi par un aphide : Adelges nüsslini Börher.

    Les introductions ratées aux États-Unis

    • Le pin sylvestre fut attaqué par une rouille vésiculeuse (Peridermium sp.).
    • Le pin de l'Himalaya (Pinus excelsa Wall.) a été si endommagé par un chancre auquel était associé Valsa superficialis Nitschke qu'une destruction totale de la plantation était certaine.
    • Le pin rouge du Japon (P. densiflora Sieb. et Zucc.) fut affecté par une descente des cimes causée par Cenangium abietis (Pers.) Rehm.
    • Le pin d'Autriche fut détruit par la rouille vésiculeuse, Cronartium comptoniae.

    Conclusion de l'article : « Les exotiques ne sont pas tous condamnés d'avance à l'échec mais, pour chacun d'entre eux, la chance d'insuccès semble beaucoup plus grande que celle de succès ».

    Vous pouvez trouver l'intégralité de cette communication sur : http://www.fao.org/docrep/x5370f/x5370f03.htm

    Source : FAOFAO, J. S. BOYCE, Professeur de pathologiepathologie forestière, Université de Yale (États-Unis).