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    Nous savons tous que les limaces et les escargots « adorent » les champignonschampignons, mais il y a plusieurs autres animaux qui « aiment » les champignons, les petits rongeursrongeurs par exemple. Nous parlerons ici surtout des insectesinsectes mycophages et des champignons.

    Champignons et animaux sont essentiels pour la forêt. Ici, <em>Coprinopsis atramentaria</em>. © Michael Palmer, CC by-sa 4.0

    Champignons et animaux sont essentiels pour la forêt. Ici, Coprinopsis atramentaria. © Michael Palmer, CC by-sa 4.0
    Un <em>Oxyporus rufus</em> sur une amanite vireuse. © Steinert, GNU FDL 1.2

    Un Oxyporus rufus sur une amanite vireuse. © Steinert, GNU FDL 1.2

    Les champignons abritent de nombreux insectes. L'insecte, à l'état de larvelarve surtout, est l'exploiteur par excellence des champignons.

    Le Polypore hérissé se fixe sur de vieux troncs d'arbre. © Igor, GNU FDL 1.2

    Le Polypore hérissé se fixe sur de vieux troncs d'arbre. © Igor, GNU FDL 1.2

    Les consommateurs de champignons

    Deux groupes de consommateurs sont à distinguer :

    • les uns les mangent réellement ;
    • les autres s'abreuvent après avoir au préalable converti leur nourriture en bouillon.

    Les premiers (ceux qui les mangent réellement) sont les moins nombreux :

    • quelques coléoptèrescoléoptères ;
    • la chenille d'une teigneteigne ;
    • modeste population, mais active et envahissante, la teigne surtout ;
    • le Staphylin (Oxyporus rufus LinLin.) fréquente l'Agaric du peuplier (Pholiota oegerita Fries) ; c'est un spécialiste à régime exclusif ;
    • encore deux coléoptères spécialistes, tous les deux de petite taille :
      • L'un est le triplax (Triplax russica Lin.), dont la larve exploite le polypore hérissé (Polyporus hispidus Bull.) fixé par le côté aux vieux troncs du mûrier, du noyer et de l'orme.
      • L'autre est l'anisotome (Leiodes cinnamomea [Panzer, 1793]), dont la larve vit exclusivement dans les truffes.
    <em>Leiodes cinnamomea,</em> ce petit coléoptère apprécie les truffes. © DP

    Leiodes cinnamomea, ce petit coléoptère apprécie les truffes. © DP

    Le bolbocère (Bolboceras gallicus Muls.) creuse à la recherche d'un champignon souterrain ; c'est un fervent amateur de truffes. Il creuse des terriers profonds de 8 à 10 cm et se nourrit des champignons hypogés des genres Tuber, Rhizopogon, Hydnocystis. Il cause parfois de gros dégâts aux truffes. Il vole au crépuscule, attiré par la lumière UVUV.

    <em>Bolbelasmus gallicus,</em> autre nom de <em>Bolboceras gallicus, </em>grand amateur de truffes.<em> ©</em> DP

    Bolbelasmus gallicus, autre nom de Bolboceras gallicus, grand amateur de truffes. © DP

    La chenille de la teigne et la limace

    La chenille de la teigne, vermisseau de cinq à six millimètres, blanc avec la tête noire et luisante, abonde en nombreuses colonies dans la plupart des champignons. Elle attaque le haut du stipe et se répand dans l'épaisseur du chapeau. C'est l'hôte des bolets, agarics, lactaires, russules.

    Le terme teigne désigne de nombreuses chenilles de l'ordre des lépidoptèreslépidoptères de familles et de genres différents.

    Les larves creusent des galeries dans les feuilles, les bourgeons des fleurs, parfois les fruits, les racines ou les tuberculestubercules, de nombreuses espècesespèces de plantes.

    Mentionnons encore l'arion (la limace), qui n'est pas un insecte mais un mollusquemollusque goulu qui s'attaque aussi à la plupart des champignons. Il y creuse des niches où il s'établit solitaire. Il a un vigoureux rabot qui fait de grands vides dans le champignon attaqué. Ses dégâts sont les plus apparents.

    <em>Arion rufus</em> est un mollusque qui fait de gros dégâts chez les champignons. © Siegmund, GNU FDL 1.2

    Arion rufus est un mollusque qui fait de gros dégâts chez les champignons. © Siegmund, GNU FDL 1.2

    Les liquéfacteurs : les asticots

    Les autres, les liquéfacteurs, travaillent en « chimistes », ils dissolvent la matière au moyen de réactifs. Tous sont des larves de diptères et appartiennent aux Muscidés : on les appelle « asticot ».

    La chair attaquée devient en peu de jours un « brouet » gluant puis liquide. Dans ce bouillon « barbotent » les asticots à l'image des liquéfacteurs de la viande comme l'asticot de la mouche bleue.

    Certains Coprins se liquéfient et se convertissent en liquide noir. L'un d'eux porteporte le nom bien expressif de Coprin atramentaire (Coprinus atramentarius Bull.)

    Coprin noir d'encre vieux. © Lascoux, GNU FDL 1.2

    Coprin noir d'encre vieux. © Lascoux, GNU FDL 1.2

    Soumis au travail des asticots, le bolet pourpre (Boletus purpureus Fries) donne les mêmes résultats : un brouet noir. Le nom de SatanSatan donné à un bolet témoigne de nos craintes quant à sa comestibilité mais la teigne et l'asticot sont d'un autre avis.

    <em>Boletus satanas</em> est un champignon toxique. © Archenzo, GNU FDL 1.2

    Boletus satanas est un champignon toxique. © Archenzo, GNU FDL 1.2

    Les oronges sont moins exploitées par les vers, mais le sont par un parasiteparasite cryptogamiquecryptogamique, le Mycogone rosea, qui s'y étale.

    Source : Souvenirs entomologiques, Jean-Henri FabreJean-Henri Fabre, 1907.