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    Le fourrage va devenir plus rare à cause des déficits ou excédents d'eau au printemps, et des caniculescanicules et des sécheressessécheresses l'été. C'est ainsi qu'en 2003, puis en 2011, les éleveurs ont manqué gravement de fourrage pour leurs ruminants et que, faute de mieux, les agriculteurs se sont solidarisés pour transporter des milliers de tonnes de paille issue des zones céréalières vers les zones d'élevage.

    Ballots de paille pour le fourrage. © Alicja, Pixabay, DP
    Ballots de paille pour le fourrage. © Alicja, Pixabay, DP

    Des rendements céréaliers en baisse

    La paille est un aliment pauvre en sucressucres solubles, en matières azotéesmatières azotées, en minérauxminéraux et en vitaminesvitamines. Elle est encombrante et peu digestible, cependant elle permet de faire face au plus pressé, en y ajoutant des compléments alimentaires. On a utilisé également au maximum les sous-produits de l'industrie agroalimentaire (pulpes de betteraves, lactosérum, drêches de brasserie, pommes, carottescarottes, pommes de terrepommes de terre), une pratique qui pourrait devenir courante. Fin juillet 2020, comme on le voit sur cette carte, la pousse cumulée n'était que de 44 % de la pousse annuelleannuelle de référence dans les Hauts de France et 51 % en Grand-Est. 

    D'après l'Académie américaine des sciences (PNAS),en moyenne mondiale chaque augmentation d'un degré Celsius de la température moyenne dans le monde réduit d'environ 6 % le rendement du bléblé, 3,2 % celui du riz et 7,4 % celui du maïsmaïs !

    En France, la réalité est que la progression des rendements du blé et du maïs a été amputée respectivement de 5,5 % et de 3,8 % entre 1980 et 2010, à cause des vaguesvagues de chaleur et de la modification des régimes pluviométriques.

    Cette baisse est moyenne ; elle est parfois catastrophique lors d'incidents climatiques forts. Concrètement par exemple la canicule de 2003 a provoqué une baisse de 8 millions de tonnes de la production de blé française (29 au lieu de 37 habituellement) ; des baisses similaires ont eu lieu à cause des incidents climatiques en 2001, 2007, 2016 et 2020, soit cinq très mauvaises années en 20 ans ! La production de maïs a elle aussi connu des chutes importantes ces mêmes années à cause des sécheresses estivales.

    Chaleur et pluviométrie ont modifié les rendements de blé tendre en France. © Bruno Parmentier, tous droits réservés
    Chaleur et pluviométrie ont modifié les rendements de blé tendre en France. © Bruno Parmentier, tous droits réservés

    Des extrêmes climatiques néfastes aux productions végétales

    En matière de productions fruitières, on a également enregistré d'importantes pertes de production consécutives à des extrêmes climatiques inédits ; par exemple au cours de l'été de la canicule 2003 ; ou en 2007 pour le cerisiercerisier et en 2008 pour l'abricotier.

    Peu de récoltes de cerises en 2007. © Skeeze, Pixabay, DP
    Peu de récoltes de cerises en 2007. © Skeeze, Pixabay, DP

    Des conditions climatiques défavorables (gelgel, températures élevées, pluviométrie excessive) peuvent advenir lors des phases déterminantes du cycle annuel des arbresarbres et provoquer de nombreuses dégradations affectant la récolte. 

    Par exemple : des besoins en refroidissement non satisfaits, des sécheresses persistantes, des orages de grêle plus fréquents et violents, un retard de la floraison pas forcément synchronesynchrone avec les pollinisateurs, une végétation moins développée, la présence de fruits doubles, des branches sans fruit, des défauts de coloration des fruits, une hétérogénéité des calibres, des modifications des caractéristiques gustatives, des équilibres entre sucre et acidité modifiés, des rendements altérés, un resserrement des périodes de récolte imposant une réorganisation du travail, la prévalenceprévalence de certains bio-agresseurs...