au sommaire


    Les batholites représentent d'énormes massifs granitiques intrusifs dans la croûte continentale. Lors d'un épisode magmatique produit par la fusion partielle en base de croûte continentale, il est rare que la totalité du magma arrive à s’extirper à la surface. Une grande partie est en effet piégée lors de sa remontée et va cristalliser en profondeur sous forme de plutonsplutons. On emploie le terme de batholite lorsque plusieurs plutons vont finir par fusionner à l'issue d'un épisode magmatique, formant ainsi une massemasse très importante de matériel granitique. La formation et l'évolution des batholites sont donc relativement complexes et polyphasées.

    De gigantesques intrusions magmatiques

    Les batholites se distinguent nettement des roches encaissantes par un contact discordant. Ils sont ainsi séparés de l'encaissant par une zone de transition assez restreinte composée de roches « recuites » par l'intrusion magmatique. Cette zone de transition est marquée par un mélange entre les minéraux du granite et les minérauxminéraux de la roche encaissante qui est, elle-même, transformée par la chaleurchaleur (métamorphisme de contact).

    Les batholites peuvent avoir une épaisseur de plusieurs kilomètres. Ils sont mis en place à des profondeurs très variables, leur toittoit pouvant se situer soit très proche de la surface (600 m par exemple), soit à grande profondeur dans la croûte continentale (6.000 mètres). Par la suite, ces grands complexes granitiques peuvent arriver à l'affleurement grâce à l'érosion des couches supérieures. On trouve ainsi des affleurements de batholite dépassant la centaine de kilomètres.

    La « Montagne qui Fume » qui culmine à 3.405 mètres d’altitude fait partie du batholite formant la chaine sud-patagonienne © Christoph Mayr, imaggeo.egu.eu
    La « Montagne qui Fume » qui culmine à 3.405 mètres d’altitude fait partie du batholite formant la chaine sud-patagonienne © Christoph Mayr, imaggeo.egu.eu

    Un corps granitique tentaculaire

    Des ramifications peuvent s'étendre dans toutes les directions à partir du corps principal d'un batholite. On parle alors de dyke si l'intrusion est verticale et de sillsill si elle est horizontale. Lors de la formation d'un batholite, des poches de roche encaissante peuvent également se retrouver piégées. On les désigne sous le terme d'enclaves.

    Diagramme montrant les différents types d’intrusions magmatiques. 1 : laccolite (pluton déformant la couche supérieure) ; 2 et 4 : dykes ; 3 : batholite ; 5 : sill ; 6 : cheminée volcanique ; 7 : lopolite (pluton déformant les couches inférieures). © Motilla, <em>Wikimedia Commons</em>, CC by-sa 3.0
    Diagramme montrant les différents types d’intrusions magmatiques. 1 : laccolite (pluton déformant la couche supérieure) ; 2 et 4 : dykes ; 3 : batholite ; 5 : sill ; 6 : cheminée volcanique ; 7 : lopolite (pluton déformant les couches inférieures). © Motilla, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0

    Les batholites de Sierra Nevada, en Californie, de Colombie britannique au Canada, du Pérou et du Chili sont les plus grands connus à ce jour et mesurent 2.000 km de long sur 200 km de large. Ils forment alors la majeure partie des montagnes auxquelles ils appartiennent. En France, les massifs de Huelgoat, Flamanville, Athis et Vire, dans le nord du Massif Armoricain, sont des batholites. Il s'agit d'intrusions relativement vieilles, d'âge hercynien et cadomien. Citons également le Mont Viso dans les Alpes, ou le bloc corso-sarde.