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    Le terme de pyrogazéification renvoie à un procédé ancien remis au goût du jour par les enjeux environnementaux auxquels fait aujourd'hui face notre société. On parle en effet de pyrogazéification lorsque l'on traite une ressource ou des déchets d'abord par pyrolysepyrolyse puis par gazéification.

    C'est par pyrogazéification que nos ancêtres ont produit le gazgaz de houille utilisé pour l'éclairage de nos villes au XIXe siècle. Dans les années 1980, des solutions de pyrogazéification ont commencé à être imaginées pour le traitement de nos déchets. Un peu plus tard encore, elles ont commencé à être envisagées comme des solutions de valorisation énergétique.

    Rappelons que la pyrolyse consiste en la décomposition thermique de matièrematière carbonée à haute température. Typiquement entre 400 et 1 500 °C. Le tout en absence d'oxygène. La pyrolyse produit une phase solidesolide -- du charbon, du char ou du cokecoke --, une phase liquideliquide -- de l'huile -- et une phase gazeuse. La gazéification, ensuite, transforme les parties carbonées solide et liquide en gaz de synthèse -- le syngas. Par apport d'une faible quantité d'un agent oxydantagent oxydant comme l'airair ou l'eau. Il ne reste alors que de faibles quantités de résidus minérauxminéraux et de carbonecarbone non transformés.

    Le schéma de principe de la pyrogazéification. © Club Pyrogazéification, Association technique énergie environnement
    Le schéma de principe de la pyrogazéification. © Club Pyrogazéification, Association technique énergie environnement

    Produire du biométhane

    La composition du produit de la pyrolyse dépend de la température à laquelle l'opération se déroule, du temps de séjour des matières dans le pyrolyseur, de la pressionpression de fonctionnement ou encore de la vitessevitesse de chauffage, notamment. Le syngaz obtenu en fin de processus dépend des conditions opératoires et de la nature des ressources pyrogazéifiées. On y trouve de l'hydrogènehydrogène (H2), du monoxyde de carbonemonoxyde de carbone (CO), du dioxyde de carbonedioxyde de carbone (CO2), de l'azoteazote (N2) et un peu de méthane (CH4). L'intérêt étant d'obtenir un gaz substituable au gaz fossilefossile.

    Ainsi, la pyrogazéification est aujourd'hui considérée comme l'un des procédés par lesquels on peut produire du biométhanebiométhane. À partir de déchets solides peu ou mal valorisés. Des déchets résiduels dits secs, jusqu'ici souvent destinés à l'enfouissement ou à l'incinération. Les experts parlent alors de biométhane de 2e génération qui complète la production par méthanisationméthanisation. Ils y voient une manière de valoriser, dans le cadre d'une économie circulaireéconomie circulaire locale, les ressources et les déchets non recyclables en produisant un gaz renouvelable susceptible de participer à la décarbonation de notre économie.

    En juin 2022, près de 50 projets de pyrogazéification pour injection sur le réseau avaient été recensés en France. Avec un potentiel de valorisation de près de 1,3 million de tonnes de déchets. Essentiellement des déchets du boisbois et de la biomasse dite propre (connexesconnexes de scierie, déchets verts, etc.).