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Dans le fjord Kolgrafafjörður, en Islande, des millions de harengs ont été retrouvés asphyxiés. Un barrage, construit à l'entrée du fjord, a modifié la circulation océanique. Il n'y a plus assez d'échanges entre l'océan large et l'eau du fjord, ce qui rend le milieu anoxique. © Ljósmynd, Róbert Arnar Stefánsson
Le décor est désolant. Le fjord Kolgrafafjörður, situé dans l'ouest de l'Islande, est recouvert de millions de poissons morts. Le 1er février, quelque 10.000 tonnes de harengs ont été asphyxiées. Elles viennent s'ajouter aux 30.000 tonnes déjà découvertes en décembre 2012. Les résultats préliminaires de l'Icelandic Marine Research Institute (Hafro)) rapportent que 10 % des harengs vivant dans le fjord auraient été décimés.
En vidéo, le paysage désolant du fjord Kolgrafafjörður, en Islande. Des milliers de tonnes de harengs ont été retrouvées asphyxiées et flottant dans la baie. © Robert Stefansson, YouTube
La majorité des harengs sont morts asphyxiés. Dans l'eau de mer du fjord, l'oxygène manquait. La constructionconstruction en décembre 2004 d'un pont pour passer d'une rive à l'autre est largement mise en cause. Si elle est pratique pour les habitants, cette structure resserre l'étau d'échange entre l'océan large et la baie. L'eau du fjord ne se renouvelle donc pas suffisamment. S'il n'y a pas de vent, elle stagne et le milieu devient anoxiqueanoxique.
La plupart des harengs ont fui la zone, mais d'autres reviendront rapidement. Ils sont attirés par les eaux à 2 °C en cette période de l'hiver, ce qui correspond à la température du fjord Kolgrafafjörður. Ils ont d'ailleurs dû arriver en massemasse dans la baie, qui n'était déjà probablement pas riche en oxygène.
Autre problème : la quantité de poissons morts en surface est telle que la décomposition des corps pourrait bien empêcher le processus d'oxygénation du fjord, pour des conditions de vie anoxique. En outre, l'événement risque de se reproduire : le fjord reste donc sous haute surveillance.