au sommaire
Les phoques barbus et annelés sont des animaux massifs qui ont élu domicile dans le cercle Arctique. Plus précisément, les phoques barbus se divisent en deux espèces : Erignathus barbatusErignathus barbatus barbatus, que l'on retrouve plutôt dans l'Atlantique nord et l'Arctique canadien, et Erignathus barbatus nauticus, qui cohabite avec le phoque anneléphoque annelé dans le détroit de Béring. Si ces deux espèces figurent sur la liste des préoccupations mineures de l'UICN, la NOAANOAA a pourtant classé quelques sous-espèces sur la liste des espèces en péril.
Le 21 décembre 2012, le service de pêche de la NOAA a en effet dévoilé sa décision finale pour la liste de l'Endangered Species Act, la loi fédérale américaine qui vise à protéger les espèces en voie de disparition. Quatre sous-espèces du phoque annelé et deux populations de phoques barbus sont concernées. La NOAA a ainsi listé comme espèces menacées les segments de populations de phoques barbus de Béringie et d'Okhotsk et les sous-espèces de phoques annelés de l'Arctique, d'Okhotsk et de la région balte. En outre, la sous-espèce de phoques annelés Pusa hispida ladogensis est répertoriée comme espèce en voie de disparition.
Les bébés phoques annelés vivent dans de petites grottes dans le cercle Arctique. Un phoque annelé peut vivre jusqu'à 25 ans, mais le changement climatique qui modifie l'étendue de la couverture de glace menace fortement ces populations animales. © Michael Cameron, NOAA, Alaska Fisheries Science Center
Pourquoi ces phoques en particulier sont-ils menacés ? La réponse n'est malheureusement que trop évidente. La survie des phoques annelés et barbus dépend de la couverture de glace et de neige. Or, même d'après les modèles les plus optimistes du Giec, la couverture de glace de l’Arctique est vouée à décliner dans un avenir proche. La NOAA clame qu'un tel déclin conduira à la disparition totale des espèces.
Le climat mis en cause dans la disparition des phoques
L'habitat de ces phoques est le cercle Arctique. Les femelles gardent leurs petits dans des cavités de glace qui les protègent des menaces extérieures. Ces animaux ont besoin de la glace de mer pendant de longues périodes durant la muemue. Enfin, ils vivent sur la glace de mer durant les périodes de reproduction, de mise basmise bas et d'allaitementallaitement.
Mais la glace de mer devrait diminuer à la fois en extension géographique et en duréedurée, ce qui est en inadéquation totale avec le mode de vie des animaux. Les cavités ne se formeront probablement plus, elles seront affaiblies par la formation tardive de glace à la fin de l'automneautomne. Et d'une manière générale, la mer de glace est en danger à cause d'événements de précipitationsprécipitations liquidesliquides sur la neige à la fin de l'hiverhiver plus fréquents ou de la dislocation précoce de la glace au printemps. Enfin, les épaisseurs de neige baissent et pourraient bien ne plus être assez profondes pour la formation des grottes.
L'inscription des phoques annelés et barbus sur la liste des espèces menacées ne changera évidement pas les activités humaines. Toutefois, si une agence fédérale monte un projet qui pourrait affecter ces espèces, elle doit se référer au service de pêche de la NOAA qui s'assurera que le projet ne nuise pas aux animaux. L'Endangered Species Act a néanmoins de sérieuses limites. La pêche des phoques par les autochtones d'Alaska ne sera pas réduite, car il s'agit d'une pratique qui est au cœur de la culture traditionnelle et de la nutrition chez de nombreuses communautés côtières.
Préparation d'un phoque annelé en Alaska. La pêche des phoques est traditionnelle chez beaucoup de communautés côtières du cercle Arctique. C'est une pêche néanmoins raisonnée, il ne s'agit que de subvenir aux besoins des membres des communautés. © Ansgar Walk, cc by sa 2.5
L’économie au centre du rapport de la NOAA
Les scientifiques se sont basés sur les données scientifiques et les données du trafic fluvial commercial. Les membres de la NOAA travaillent conjointement avec les populations et les autorités locales pour déterminer s'il existe des zones critiques pour les populations. C'est un travail difficile car il faut compiler toutes les données scientifiques et économiques. En effet, la détermination d'un habitat en danger doit prendre en compte de nombreux paramètres, en incluant l'impact économique. Le président de l'Ecological Society of America (Esa)) a formellement insisté sur le fait que les considérations économiques doivent prendre en compte l'impact sur l'emploi, éviter des charges inutiles et des coûts pour les États, les tribus et localités.
C'est beaucoup de contraintes. Si bien que la NOAA a publié son rapport avec un an de retard ! La loi sur les espèces en péril, l'Endangered Species Act, permet aux espèces inscrites comme espèces menacées de recevoir une entière protection qui vise à empêcher son extinction. Blesser, tuer, piéger, ou capturer est strictement interdit. Strictement ? Pas si sûr, s'il est impossible de déroger aux coutumes locales et de modifier l'impact économique.