Du bon sens et quelques deniers ? Ce sont, selon l'enquête de la revue médicale The Lancet publiée en mars, les principaux éléments qui suffiraient à faire chuter la mortalité néonatale dans le monde, laquelle, on s'en doute, frappe principalement les pays pauvres. Ainsi, il serait possible de sauver… 75% de ces nouveaux-nés !

au sommaire


    UNICEFUn bébé passé entre les gouttes... Nous pouvons à présent en sauver 3 millions par an !

    UNICEFUn bébé passé entre les gouttes... Nous pouvons à présent en sauver 3 millions par an !

    Des chiffres d'abord : 99% des décès néonataux dans le monde concernent les pays pauvres, et 1% les pays riches ! L'ensemble représente 4 millions de nourrissons, c'est-à-dire que chaque année dans le monde, tous ces bébés ne dépassent pas quatre semaines d'existence... À une échelle de temps plus petite, sur Terre, toutes les heures, il meurt ainsi 450 nouveaux-nés âgés de moins d'un mois, et la plupart pour des raisons qui auraient pu être évitées. Ce constat est inacceptable, voilà pourquoi les 191 états membres des Nations Unies se sont fixés l'ambitieux objectif de réduire cette mortalité de deux tiers d'ici 2015. Et il semble que ce soit faisable...

    Selon une première étude du Dr Jay Lawn, 10 pays comptent à eux seuls 2/3 de ces décès : l'Afghanistan, le Bangladesh, la Chine, la République du Congo, l'Ethiopie, l'Inde, l'Indonésie, le Nigeria, le Pakistan, et la Tanzanie. Rien d'étonnant alors à ce que les pays développés perdent 4 nouveaux-nés sur 1000 naissances, contre 33 pour 1000 dans les états les plus pauvres ou en voie de développement. La pauvreté est bien évidemment un facteur aggravant car bien souvent, les mères, qui souffrent de malnutrition, sont elles-mêmes en mauvaise santé et donnent naissance à des enfants dont le poids ne leur permet pas d'affronter sereinement leurs premiers jours de vie. Cependant, les auteurs proposent 16 interventions simples et peu onéreuses pour réduire cette mortalité excessive.

    Des exemples ? Former davantage les sages-femmessages-femmes et le personnel soignant, alimenter les nouveaux-nés avec le lait maternellait maternel, apporter des traitements antibiotiquesantibiotiques de base aux bébés qui en ont besoin, vacciner les femmes enceintes contre le tétanostétanos -sachant qu'une seule injection ne coûte que 20 cents américains, ce petit investissement pourrait déjà sauver la vie des 500 000 bébés qui meurent chaque année de cette pathologiepathologie- améliorer les conditions d'hygiène, etc. Ceci devrait permettre de lutter efficacement contre les infections, naissances prématurées et asphyxieasphyxie qui sont les trois grandes causes de décès (avec loin derrière, les pneumoniespneumonies et les diarrhéesdiarrhées). Efficacement ? Il faut le croire. En augmentant de 4,1 milliards de dollars les dépenses annuelles pour la santé publique dans le monde -soit moins d'un dollar par 'terrien'- si l'on écoute, pour une fois, les précieux conseils des chercheurs, on pourra sauver 3 millions d'enfants sur les 4 millions condamnés d'avance ! Une grosse somme pensez-vous ? A titre de comparaison, si Paris est retenue pour les JO en 2012, le coût global de l'évènement en France devrait s'élever à 4,1 milliards d'euros...