Une étude sur des milliers d'espèces aquatiques vient de montrer que 90 % de la vie marine sera menacée d'extinction d'ici 2100 si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas réduites. 


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    En 2015, lors de la signature des Accords de Paris sur le climat, l'objectif était de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C par rapport à l'ère industrielle. Mais aujourd'hui, alors que nous avons déjà atteint +1,1 °C, même les 2 °C paraissent inatteignables. Pour ça, il faut réduire drastiquement les émissionsémissions de gaz à effet de serre (GESGES), réduction qui n'est pour l'instant que très peu entamée. Mais quelles seraient concrètement les conséquences sur la biodiversité ? Elles sont nombreuses. Sur la terre, mais pas seulement. Car les mers et les océans se réchauffent avec, baissant leur oxygénation, mais aussi s'acidifient.

    Une publication dans la revue Nature Climate Change s'est penchée plus particulièrement sur l'avenir de la vie marine. Pour cela, les chercheurs ont étudié près de 25.000 espèces, dont « des poissons, des bactériesbactéries, des plantes et des protozoairesprotozoaires vivant dans les 100 premiers mètres des océans du monde », explique un communiqué. Ils ont ensuite modélisé leur évolution selon les différents scénarios émis par le Giec, qui envisagent jusqu'à 5 °C de réchauffement.

    Quel est l'avenir proche de la vie marine ? Des chercheurs alertent sur l'urgence de réduire nos émissions de GES. © Alekss, Adobe Stock
    Quel est l'avenir proche de la vie marine ? Des chercheurs alertent sur l'urgence de réduire nos émissions de GES. © Alekss, Adobe Stock

    Au-delà de 3 °C d'augmentation de la température, près de 90 % de la vie marine disparaîtra

    Les résultats sont alarmants. Dans les cas où l'on dépasse les 3 °C de réchauffement, 87 % de la vie des océans disparaîtra d'ici la fin du siècle. Mais si la limitation à moins de 2 °C est atteinte, alors ce risque d'extinction diminuera de 98 %. De quoi alerter sur l'urgence de réduire les émissions de GES. Parmi ces espèces qui disparaîtraient, ce sont les grands prédateurs les plus à risque, et les poissons situés dans les zones où la pêchepêche est intensément pratiquée. À l'inverse, les poissons à courte duréedurée de vie, et de petite taille, pourraient bien survivre à de telles conditions climatiques.

    Les chercheurs comparent cette possible extinction massive à celle du Permien-Trias il y a 252 millions d'années, la plus majeure que la Terre ait connue durant laquelle 95 % des espèces marines et 70 % des vertébrésvertébrés terrestres ont été éradiqués. Selon eux, l'extinction à venir pourrait y être comparable, bien que beaucoup plus rapide.