Un premier cas de contamination d'une plante par la bactérie Xylella fastidiosa vient d'être répertorié, fin juillet, en Corse. La menace est prise très au sérieux sachant que l'agent pathogène peut causer de graves dégâts sur différentes espèces nourricières telles que l'olivier, les agrumes, la vigne ou encore certains arbres fruitiers.

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    La cicadelle pisseuse (Homalodisca vitripennis), venue des États-Unis, est un vecteur très efficace de certaines souches phytopathogènes pour la vigne de la bactérie Xylella fastidiosa. © Russ Ottens, University of Georgia, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0

    La cicadelle pisseuse (Homalodisca vitripennis), venue des États-Unis, est un vecteur très efficace de certaines souches phytopathogènes pour la vigne de la bactérie Xylella fastidiosa. © Russ Ottens, University of Georgia, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0

    En Corse-du-Sud, plusieurs plants de polygales à feuilles de myrte (Polygala myrtifolia) se sont révélés infectés par la bactériebactérie Xylella fastidiosa, indique un communiqué de la préfecture locale. Les individus ont été recensés dans une zone commerciale de la commune de Propriano à l'occasion de prélèvements initiés par l'État depuis 2014 en vue de prévenir l'introduction de cet organisme nuisible sur le territoire français.

    La bactérie porteporte la réputation de « tueuse d'oliviers » et fait actuellement des ravages dans le sud de l'Italie sur des milliers d'hectares. Chez certaines espèces végétales, comme la vigne, Xylella fastidiosa assoiffe et finit par tuer, parfois en quelques mois, ses hôtes en bloquant les vaisseaux conducteurs qui alimentent en eau les parties végétales supérieures.

    Certaines souches de la bactérie <em>Xylella fastidiosa</em> sont responsables de maladies mortelles chez diverses espèces de plantes cultivées d'intérêt commercial. Sous la forme d'un dessèchement du bord des feuilles qui s’étend peu à peu au reste de la plante (ici, sur du laurier-rose), les symptômes discrets ne facilitent pas le diagnostic de la pathologie. © Pompilid, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0

    Certaines souches de la bactérie Xylella fastidiosa sont responsables de maladies mortelles chez diverses espèces de plantes cultivées d'intérêt commercial. Sous la forme d'un dessèchement du bord des feuilles qui s’étend peu à peu au reste de la plante (ici, sur du laurier-rose), les symptômes discrets ne facilitent pas le diagnostic de la pathologie. © Pompilid, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0

    Aucun moyen d'éradication de l'agent pathogène

    Il est encore trop tôt pour savoir comment les bactéries se sont introduites en Corse : « Il semble que le ou les plants infectés étaient plantés sur le parking du centre commercial depuis plusieurs années mais cela ne renseigne pas sur l'origine de la contaminationcontamination, indique Thierry Candresse, directeur de l'unité biologie du fruit et pathologiepathologie de l'institut national de la Recherche agronomique, à Bordeaux. Ils ont très bien pu être importés en étant déjà contaminés, poursuit-il. On n'est pas non plus à l'abri d'une contamination ancienne en Corse. Tous les scénarios sont ouverts ». Pour l'heure, autour du foyer infectieux, aucun olivier ni aucune culture commerciale ne semblent concernés.

    Le premier cas de contamination par la bactérie <em>Xylella fastidiosa</em> a été recensé à Propriano, en Corse-du-Sud. © idé

    Le premier cas de contamination par la bactérie Xylella fastidiosa a été recensé à Propriano, en Corse-du-Sud. © idé

    Au moins deux espèces d'insectes, des cicadelles très communes en Europe, sont vecteurs de la maladie. Elles transmettent la bactérie, présente dans leur œsophageœsophage, lorsqu'elles se nourrissent de sève. « La cigale est soupçonnée de faire de même, mais cela reste à démontrer », ajoute Thierry Candresse.

    Il n'existe à l'heure actuelle aucun moyen d'éradication de la bactérie et « le scénario catastrophe serait qu'elle soit présente depuis longtemps sur l'île et qu'il s'agisse d'une souche capable d'infecter plusieurs espèces végétales, comme la vigne et l'olivier », note Thierry Candresse. Pour éviter toute propagation de l'agent pathogènepathogène en Corse et sur le reste du territoire, les plants malades détectés seront arrachés et la zone désinsectisée. Une enquête épidémiologique sera également mise en œuvre.