Voilà sept mois que le barrage de Kakhovka a explosé. Inondations, destruction d’habitats sauvages, mortalité en masse de certaines espèces, certaines très rares…, les scientifiques ukrainiens commencent à dresser le bilan écologique dramatique de cet épisode de la guerre.


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    Malgré les bombes, ils sont là, sur la ligne de front, à réaliser observations et prélèvements, les pieds dans l'eau. Les chercheurs ukrainiens n'ont en effet pas abandonné, en dépit des risques les plus fous. Leur objectif ? Essayer de déterminer l'impact de la destruction du barrage de Kakhovka sur les écosystèmes du DnieprDniepr et de ses rives.

    Un immense lac de barrage vidangé en quelques jours

    Le 6 juin 2023, l'armée russe fait sauter l'immense barrage hydroélectrique qui barre le fleuve à proximité de NovaNova Kakhovka, en Ukraine. En quelques heures, le vaste lac qu'il retient se vidange, inondant les terres en aval et faisant craindre une défaillance du système de refroidissement de la centrale nucléaire de Zaporijjia. Fort heureusement, celle-ci tiendra bon. Mais si l'accidentaccident nucléaire a été évité, le drame écologique est quant à lui bien réel.

    Ce sont en effet 18 km3 d'eau qui se sont déversés en aval du barrage, inondant plus de 620 km2 de terres agricoles, de zones habitées et de réserves naturelles. En quelques jours, le fleuve a donc retrouvé son cours naturel, non sans impacter sévèrement les écosystèmes qui avaient au fil des dernières décennies élu domicile sur ses rives.

    500 000 tonnes de moules en train de se décomposer

    Sur le terrain et malgré la menace, les chercheurs ukrainiens tentent de comprendre. Première constatation, la mort massive des organismes lacustreslacustres qui peuplaient le lac de barrage. Des milliards de moules d'eau douce se sont en effet brusquement retrouvées à l'airair libre. Quelque 500 000 tonnes de coquillages seraient ainsi en train de se décomposer sur le fond asséché de l'ancien lac. Disparus aussi les esturgeons sauvages remontant le fleuve pour se reproduire juste en aval du barrage. C'est là d'ailleurs qu'une station expérimentale permettait la reproduction d'autres espèces, notamment les esturgeons du Danube, en danger critique d'extinction.

    Le lac de barrage de Kakhovka aujourd'hui largement asséché. © image satellite de la Nasa, eu4waterdata.eu
    Le lac de barrage de Kakhovka aujourd'hui largement asséché. © image satellite de la Nasa, eu4waterdata.eu

    Cette déferlante a également été fatale à de nombreuses espèces vivant dans les estuaires qui marquent la rencontre entre le Dniepr et la mer Noiremer Noire ainsi que sur les rives du fleuve. Ce sont ainsi de multiples écosystèmes qui ont été brusquement balayés.

    Reconstruire… ou pas ?

    Des pertes importantes mais qui doivent être nuancées par le fait que le retour à l'état naturel du fleuve devrait à terme entraîner le retour de nombreuses espèces attirées par ces nouvelles et vastes zones humideszones humides. Alors que le gouvernement ukrainien a promis de reconstruire le barrage à la fin de la guerre, le journal Science relaye la parole de certains experts qui suggèrent, eux, de reconstruire différemment, voire pas du tout, et de profiter de cette situation pour laisser la nature sauvage reconquérir du territoire. Il ne faut cependant pas oublier que le barrage joue un rôle majeur dans l'économie du pays, notamment en permettant le bon fonctionnement de la centrale nucléairecentrale nucléaire et l'apport en eau potable de plusieurs régions.

    Une pollution chimique bien présente

    Si la faunefaune devrait rapidement être de retour sur les rives du Dniepr, un autre point soulève l'inquiétude des scientifiques. Il s'agit de la pollution chimique de l’eau et des sols causée par la rupture du barrage de Kakhovka. Les analyses d'eau et de sédimentssédiments ont en effet révélé la présence de nombreux polluants, comme des métauxmétaux lourds et des PCB (polychlorobiphénylespolychlorobiphényles). Accumulés depuis 50 ans dans les sédiments du lac, la rupture du barrage a entraîné leur dispersion sur des centaines de kilomètres en aval. Or, ces particules qui ne se dégradent que très lentement dans l'environnement sont très toxiques. La qualité de l'eau est d'ailleurs toujours médiocre et la perte des colonies de moules ne va pas aider à son rétablissement. Celles-ci jouaient en effet un rôle de filtration de l’eau.

    Bien sûr, le conflit ne permet pas actuellement d'avoir une vision précise de la situation environnementale, mais une chose est sûre : le barrage de Kakhovka n'est qu'un exemple parmi d'autres de la catastrophe écologique que produit cette guerre.


    Destruction du barrage de Kakhovka : il faudra des années pour s’en remettre

    Article de Nathalie MayerNathalie Mayer, publié le 12 juin 2023

    Près d'une semaine après l'explosion du barrage de Kakhovka, en Ukraine, les dommages immédiats sont nombreux. Ils apparaissent clairement sur les images de la région vue du ciel. Mais les experts préviennent, les conséquences à long terme seront encore plus terribles.

    Au matin du 6 juin 2023, un barrage construit dans les années 1950 en Ukraine, le barrage de Kakhovska, était détruit. Et des milliers de tonnes d'eau se déversaient alors sur la région. Un drame humain. Des victimes -- dont le nombre exact demeure incertain -- sont à déplorer. Des milliers de personnes ont dû fuir les inondations. Alors que l'approvisionnement en électricité et en eau potable -- et même en gazgaz -- de plusieurs centaines de milliers était mis en péril.

    Effectivement, quelques jours plus tard, le niveau de l'eau dans le réservoir de Kakhovka est descendu sous le seuil des 12 mètres. Celui que les responsables ukrainiens qualifient de « zone morte ». Parce qu'en dessous de ce seuil, la retenue ne peut plus alimenter les systèmes de canaux qui apportent de l'eau dans la région. De l'eau potable, de l'eau aux industries et de l'eau aux systèmes d'irrigationirrigation. De quoi, craignent certains, après avoir inondé des dizaines de milliers d'hectares de terres agricoles, transformer en désertdésert, cette région où l'on produit traditionnellement une bonne part du bléblé consommé dans le monde.

    Autre crainte immédiate pour les populations, le risque de contaminationcontamination des eaux. Par des produits chimiques issus des usines situées en aval de la réserve de Kakhovka. Mais aussi par des eaux usées ou par des animaux morts. Faisant planer le spectrespectre d'une catastrophe sanitaire. D'une épidémieépidémie de choléracholéra, notamment.

    La biodiversité impactée pour plusieurs années

    Au total, une zone de l'ordre de 5 000 km2 a été touchée par les inondationsinondations. Selon le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) en Ukraine, « une vingtaine d'espèces végétales ont été complètement submergées ». Et plusieurs espèces locales comme le pin de Crimée ou l'acacia blanc n'apprécient guère d'être plongées dans l'eau de manière prolongée. Elles pourraient dépérir.

    Concernant les animaux, il faudra un peu plus de temps pour évaluer les dégâts. Mais les experts prévoient que de petites espèces de poissonpoisson pourraient disparaître. Les frayèresfrayères et les aires d'alimentation pourraient être perturbées sur le long terme. Plus généralement, aussi bien pour les poissons que pour les oiseaux -- le réservoir de Kakhovka était prisé des oiseaux migrateursmigrateurs --, il faudra une décennie pour restaurer les populations. Pour qu'elles réussissent à s'adapter à une nouvelle réalité.

    Il y a peu de temps encore, la biodiversité s’épanouissait sur les bords du réservoir du barrage de Kakhovka, en Ukraine. © Tetiana, Adobe Stock
    Il y a peu de temps encore, la biodiversité s’épanouissait sur les bords du réservoir du barrage de Kakhovka, en Ukraine. © Tetiana, Adobe Stock

    Une situation rendue encore plus critique parce que la région abrite bon nombre de forêts et de réserves. Les spécialistes estiment que 80 000 hectares de zones protégées sont aujourd'hui menacés de destruction. Parmi elles, des zones humides d'importance internationale. Selon les écologistes locaux, la réserve de biosphèreréserve de biosphère de la mer Noire et la réserve des SablesSables d'Oleshky pourraient être les plus touchées. Parce que les inondations vont y transporter toutes sortes de polluants et de substances toxiques. Une vingtaine d'installations industrielles se situent en effet dans des zones à haut risque d'inondation. Et la zone portuaire de la ville de Kherson -- dans laquelle sont stockés des engrais et des produits chimiques -- pourrait être à l'origine d'une importante pollution.

    Les impacts pourraient même aller jusqu'à une modification du climatclimat local. Due à la perte d'une grande massemasse d'eau qui pourrait libérer des poussières et des particules de contaminants dans l'air.

    La centrale nucléaire de Zaporijia retient son souffle

    Autre inquiétude, celle d'un impact sur la centrale nucléaire de Zaporijia. Car rappelons-le, celle-ci puise, en principe, son eau de refroidissement dans le réservoir de Kakhovka. Plus exactement, elle utilise la réserve pour remplir son bassin de rétention. Au lendemain de l'annonce de l'explosion du barrage, les spécialistes s'étaient montrés rassurants. Depuis, Energoatom, l'opérateur ukrainien de la centrale nucléaire de Zaporijia, publie quotidiennement une carte de la situation. Le niveau du réservoir de Kakhovka a depuis longtemps dépassé le niveau « critique » qu'évoquait l'Agence internationale de l'énergieénergie atomique (AIEA) il y a quelques jours. Et il continue de baisser. Le niveau dans le bassin de rétention de la centrale, quant à lui, semble vouloir rester stable.

    L'ennui, c'est qu'à force de différence de niveaux, le bassin de rétention de la centrale pourrait souffrir d'une surpression. La digue aurait été conçue pour tenir à une hauteur du niveau du Dniepr d'une dizaine de mètres. Et les exploitants pourraient alors être contraints de vidanger au moins une partie de leur bassin. Resterait malgré tout encore la solution des bassins-fontaines pour continuer d'assurer le refroidissement.

    En parallèle, Energoatom a demandé la mise en arrêt à froidarrêt à froid du dernier des six réacteurs de la centrale qui continuait à produire de la vapeur pour soutenir les processus contribuant à la sûreté de le centrale nucléaire. Une opération qui nécessiterait la mise en service d'une chaudière à vapeur indépendante pour le remplacer. Tout en notant que le niveau à l'entrée de la centrale reste suffisamment haut -- un mystère que l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) compte éclaircir en se rendant sur place -- pour que l'eau puisse toujours être pompée. Plus de 11 mètres ce dimanche 11 juin 2023 au matin contre tout de même près de 17 mètres avant la rupture du barrage de Kakhovka.


    La destruction du barrage de Kakhovka en Ukraine a déjà de terribles conséquences sur les humains et la nature

    Il y a un peu de plus de 24 heures maintenant, le monde apprenait, stupéfait, que le barrage de Kakhovka, construit sur le fleuve Dniepr, en Ukraine, venait d'exploser. En quelques heures, l'eau retenue dans son immense réservoir s'est déversée sur la région. Avec des conséquences importantes.

    Article de Nathalie Mayer paru le 07/06/2023

    Le barrage de Kakhovka a explosé. L’eau du réservoir situé en arrière-plan s’écoule actuellement par un trou béant sur la région. © Artemka, Wikipédia, CC by-SA 4.0
    Le barrage de Kakhovka a explosé. L’eau du réservoir situé en arrière-plan s’écoule actuellement par un trou béant sur la région. © Artemka, Wikipédia, CC by-SA 4.0

    La centrale hydroélectrique de Kakhovka a été mise en service en 1956. Exploitant depuis, le cours du Dniepr, un fleuve qui coule dans la région de Kherson, en Ukraine.

    Il y a plus d'un an maintenant, dans le cadre de leur « opération militaire spéciale », les forces armées russes en prenaient le contrôle. Et ce mardi 6 juin 2023 au petit matin, le commandement des forces ukrainiennes annonçait que le barrage rattaché à cette centrale venait d'être « complètement détruit ».

    Rappelons que le barrage en question ne mesurait pas moins de 3 200 mètres de long et 30 mètres de haut. L'une des plus grandes infrastructures du genre en Ukraine. Destiné à produire de l'électricité, mais aussi à alimenter le canal de Crimée du Nord. Et à refroidir la centrale nucléaire de Zaporijia qui puise son eau dans la retenue de Kakhovka, un réservoir de près de 20 000 millions de litres.

    La destruction du barrage de Kakhovka ne serait autre que le résultat d'un acte de terrorisme orchestré de l'intérieur par les Russes pour les uns. Ou de multiples frappes ukrainiennes pour les autres. Les Conventions de Genève interdisent pourtant de cibler les barrages en temps de guerre. En raison du danger que cela représente pour les populations. Et effectivement, pour des raisons de sécurité, les autorités ont immédiatement commencé à couper les alimentations en électricité et en gaz des villages proches. Y compris de Kherson, à une trentaine de kilomètres de là. Et des évacuations ont été ordonnées alors que plusieurs localités étaient menacées d'inondation. Car en quelques heures, le niveau de l'eau est parfois monté de plusieurs mètres.

    Du côté des observateurs, on s'attend à de lourdes conséquences. La Société nationale ukrainienne de production d'énergie hydroélectriqueénergie hydroélectrique annonce d'ores et déjà que « la centrale de Kakhovka ne pourra pas être restaurée ». L'Ukraine se voit ainsi privée de plus de 350 mégawatts de capacité de production électrique.

    Un risque pour la centrale nucléaire de Zaporijia ?

    Dans les instants qui ont suivi l'annonce de la destruction du barrage de Kakhovka, Energoatom, l'opérateur ukrainien de la centrale nucléaire de Zaporijia - située à plus d'une centaine de kilomètres de là - se montrait quant à lui plutôt rassurant en rapportant une « situation sous contrôle ». Il reconnaissait tout de même : « La baisse du niveau d'eau dans le réservoir de Kakhovka constitue une menace pour la centrale. » Car soyons clairs, pas de risque d'inondation du côté de la centrale Zaporijia comme cela a pu être le cas à Fukushima. Cependant bel et bien la crainte qu'une « source froide » s'appauvrisse et que le refroidissement de la centrale nucléaire soit mis en péril. Toutefois, les responsables d'Energoatom estiment pour l'heure que le niveau reste « suffisant pour les besoins de l'installation ».

    Pour bien comprendre la configuration du site de la centrale nucléaire de Zaporijia : la position des réacteurs à côté d’un réservoir de refroidissement <em>(cooling pond)</em> actuellement plein et du réservoir plus vaste dépendant du barrage de Kakhovka. © Société française d’énergie nucléaire
    Pour bien comprendre la configuration du site de la centrale nucléaire de Zaporijia : la position des réacteurs à côté d’un réservoir de refroidissement (cooling pond) actuellement plein et du réservoir plus vaste dépendant du barrage de Kakhovka. © Société française d’énergie nucléaire

    Selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), ce n'est que si le niveau de l'eau dans le réservoir de Kakhovka descendait sous les 12,7 mètres que des mesures d'urgence devraient commencer à entrer en vigueur du côté de la centrale de Zaporijia. Or les experts ont mesuré qu'entre 10 heures et 20 heures locales hier, le niveau a certes chuté de 83 centimètres, mais la hauteur de l'eau reste de 15,44 mètres. Ainsi, l'AIEA confirmait dans la soirée sa première évaluation « qu'il n'y a pas de risque immédiat pour la sécurité de la centrale ». D'autant que des mesures de réduction des consommations d'eau non essentielles ont tout de même été prises. Et que les experts soulignent qu'il existe bien sur place des sources alternatives. Un grand bassin de refroidissement notamment qui, comme les réacteurs sont à l'arrêt depuis longtemps maintenant, devrait suffire à fournir de l'eau pour le refroidissement de la centrale pendant quelques mois. Même si cela reste à confirmer.

    Pour l'American Nuclear Society aussi, « il y a suffisamment d'eau à la centrale nucléaire de Zaporijia pour refroidir ses six réacteurs à l'arrêt, même si le barrage de Kakhovka en aval est rompu et que le réservoir adjacent est vidé ». Avec des réacteurs à l’arrêt depuis plus de six mois, les experts américains jugent en effet les besoins « relativement faibles ». Le combustiblecombustible, lui, ne produirait « pas suffisamment de chaleurchaleur pour provoquer des rejets radiologiques susceptibles d'affecter le public ». Mais le statut opérationnel de la centrale nucléaire de Zaporijia à long terme serait « compromis ».

    Vers une catastrophe environnementale ?

    Si la situation du côté de la centrale nucléaire de Zaporijia semble sous contrôle, dès les premières heures après l'annonce de la destruction du barrage de Kakhovka, l'entourage proche de Volodymyr Zelensky entrevoyait « une catastrophe écologique (...), des milliers d'animaux morts et des écosystèmes détruits ». Le Président ukrainien, lui-même, évoquait « la plus grande catastrophe environnementale causée par l'homme en Europe depuis des décennies ». Les services de renseignement militaires ukrainiens, quant à eux, estimaient que « l'ampleur de la catastrophe pourrait aller bien au-delà des frontières du pays et affecter toute la région de la mer Noire ».

    La conséquence directe des inondations, d'abord. Sur TwitterTwitter, les défenseurs de la cause animale partagent des images d'un zoo. L'un des premiers à avoir été touché par les inondations. Les responsables du zoo rapportent n'avoir pu sauver aucun des quelque 260 animaux encore sur les lieux. À la triste exception des cygnes et des canards.

    Les responsables ukrainiens évoquent aussi des centaines de tonnes d'huile à moteur qui se déverseraient en ce moment même dans les eaux du fleuve Dniepr. Près de l'endroit où il se jette dans la mer Noire. Avec les conséquences sur la faune et la flore que l'on peut imaginer.

    Un désastre humanitaire ?

    Ce sont évidemment aussi les populations vivant à proximité directe de l'installation qui ont été les premières touchées. Forcées d'évacuer par dizaines de milliers pour échapper à la montée des eaux. Plus de 20 localités étaient inondées ce mercredi matin. Et même si le pic du flot devait être atteint dès aujourd'hui, les officiels prévoient que l'eau pourrait continuer à s'écouler du réservoir pendant trois à quatre jours. L'Organisation des Nations unies (ONU) évoque des évacuations massives - 17 000 dans la zone ukrainienne et 25 000 dans la zone occupée par la Russie - et une « dévastation généralisée ».

    Il faut savoir, par ailleurs, que trois régions ukrainiennes dépendent, pour leur approvisionnement en eau douce, de la retenue de Kakhovka. La région de Zaporijia, celle de Dnipro et celle de Kherson. Et la destruction du barrage devrait faire baisser le niveau dans le canal de Crimée qui fournit 85 % de son eau à la région annexée par la Russie il y a presque 10 ans. Une eau utilisée tant pour l'eau potable que pour l'industrie ou encore l'agricultureagriculture.

    Et justement, alors que les projecteursprojecteurs sont braqués - et c'est bien normal - sur les conséquences immédiates, certains envisagent déjà les dommages à long terme que la destruction du barrage de Kakhovka pourrait causer. Sur le secteur agricole, notamment. Car de nombreuses exploitations du sud de l'Ukraine dépendent, pour leur approvisionnement en eau, de canaux qui arrivent du réservoir, désormais percé, de Kakhovka. Un réservoir aussi utilisé pour l'élevage de poissons.