La côte est australienne a subi des pluies diluviennes ces derniers jours, provoquant des inondations massives et faisant au moins une dizaine de victimes. Ces pluies records sont la conséquence du phénomène La Niña, probablement accentué par le changement climatique.


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    Les pluies ont commencé à s'intensifier depuis la fin de semaine dernière sur le Queensland et La Nouvelle GallesGalles du Sud. Ce mardi 28 février 2022, les autorités ont décréter l'évacuation de 40.000 personnes en raison des précipitations records sur les côtes situées à proximité de Brisbane. 300.000 autres australiens se trouvent actuellement dans des zones encore à risque. 1.000 personnes ont été secourues en l'espace d'une seule journée, souvent bloquées sur leur toittoit, voiturevoiture ou sur des ponts au milieu des villes inondées. Plus de 15.000 habitations et entreprises seraient submergées par les eaux, selon les premières estimations. Une dizaine de morts est déjà à déplorer, mais le bilan n'est pas définitif. Selon les experts météométéo australiens, il s'agirait de la plus grande catastrophe climatique depuis 2011. Rappelons que les inondations historiques qui se sont produites au Queensland en décembre 2010 et janvier 2011 avaient à l'époque été considérées comme « un événement qui ne se produit qu'une seule fois par siècle ». Or, ces inondations, à nouveau historiques, de 2022 prouvent qu'un tel événement peut se reproduire.  

    Même si de fortes pluies étaient bien prévues sur la zone depuis plusieurs jours, les météorologuesmétéorologues australiens ont été surpris par la duréedurée du phénomène : si la caractéristique intense du phénomène était parfaitement envisagée, sa durée avait été sous-estimée. Les pluies diluviennes ont stagné plus longtemps que prévu sur le Queensland, conduisant à cette situation dramatique. Sur les zones les plus touchées, on a enregistré entre 200 et près de 400 mm en l'espace de 24 heures. En l'espace de 3 jours, la ville de Brisbane a reçu 80 % de ses précipitations annuelles. La rivière de Brisbane s'est d'ailleurs subitement élevée à une hauteur de 4 mètres entre ce lundi soir et ce mardi matin. À Lismore, l'une des zones les plus touchées, la rivière a atteint un pic de 14 mètres lundi soir, un record absolu. Dans certaines villes, la quantité d'eau reçue en une journée dépasse carrément le cumul moyen sur une année ! Les pluies ne sont pas terminées et se décalent entre ce mardi et mercredi plus au sud, en direction de Sydney.   

    Carte des précipitations enregistrées ces dernières 24 heures : en rouge, les zones où il est tombé plus de 100 mm © Australian Governement - Bureau of Meteorology
    Carte des précipitations enregistrées ces dernières 24 heures : en rouge, les zones où il est tombé plus de 100 mm © Australian Governement - Bureau of Meteorology

    Le phénomène La Niña en cause ?

    Le phénomène La NiñaLa Niña se prolonge pour la deuxième année consécutive. La Niña et El NiñoEl Niño sont deux phénomènes climatiques qui sont caractérisés par une anomalieanomalie de température d'une partie des eaux de l'océan pacifique : La Niña se produit lorsque l'eau est plus froide que la moyenne, à l'inverse on parle d' El Niño lorsque l'eau est plus chaude que la moyenne. Ces anomalies thermiques de l'eau, associées à d'autres paramètres climatiques, ont des conséquences sur le climat des mois suivants, principalement en Amérique, Asie, Afrique et Australie. L'année 2010-2011 avait par exemple été marquée par un phénomène La Niña très fort et ses conséquences avaient été catastrophiques sur plusieurs pays, dont l'Australie avec des inondations sans précédent. En 2021-2022, les conséquences de La Niña étaient bien prévues : une sécheresse et une chaleurchaleur hivernale exceptionnelle dans le sud des États-Unis qui se sont confirmées,  et des pluies plus importantes que la normale sur l'Australie, entre autres. L'intensité des conséquences de La Niña n'est par contre pas prévisible et varie d'une année à l'autre, mais il est fortement probable que le réchauffement climatiqueréchauffement climatique aggrave le phénomène.    

    Les plus fortes inondations se sont d'ailleurs produites le jour de la sortie du dernier rapport du GIEC, dont le but était de mettre en garde les dirigeants de la Planète sur les conséquences extrêmes du réchauffement climatique, dont des inondations sans précédent.