Notre Terre se réchauffe. Toujours un peu plus. 2020 a encore été l’une des années les plus chaudes jamais enregistrées. Alors, certains cherchent des responsables. Du côté de l’industrie ou dans le secteur des transports. La réalité, c’est que nous sommes tous un peu responsables. Mais la bonne nouvelle, c’est que de fait, nous avons tous la possibilité de faire évoluer la situation dans le bon sens.


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    L'information a été confirmée début janvier 2021. La décennie 2011-2020 s'est avérée la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. En 2020, la température moyenne mondiale a atteint environ 14,9 °C, soit 1,2 °C de plus que durant la période préindustrielle. En cause, nous le savons désormais : nos émissionsémissions de gaz à effet de serre. Ce que nous avons encore plus de mal à cerner, c'est dans quelle mesure ces émissions affectent notre climat.

    Mais des chercheurs de l’université Concordia (Canada) nous précisent que si nous voulons garder entre une chance sur deux et une chance sur trois de maintenir le réchauffement climatique sous la barre des 1,5 °C fixée par l'Accord de Paris, notre « budget carbonecarbone restant » s'inscrit quelque part entre 230 et 440 milliards de tonnes de CO2. C'est l'équivalent de six à onze ans de nos émissions actuelles. Ils notent tout de même qu'il y a une « chance » sur six pour que nous ayons déjà dépassé notre « budget carbone restant ».

    Voir aussi

    10 % de l’humanité est responsable de plus de 50 % des émissions de CO2

    Ces calculs tiennent compte des incertitudes liées à notre compréhension limitée de la machine climatique. Mais ils ont plus de mal à intégrer les incertitudes socioéconomiques. Car les décisions que nous prenons peuvent avoir - dans un sens ou dans l'autre - d'importantes conséquences.

    Selon les Nations unies, depuis 2010, la Chine, les États-Unis, l’Union européenne et l’Inde émettent plus de la moitié du CO<sub>2</sub> mondial. © ryanking999, Adobe Stock
    Selon les Nations unies, depuis 2010, la Chine, les États-Unis, l’Union européenne et l’Inde émettent plus de la moitié du CO2 mondial. © ryanking999, Adobe Stock

    Entrer dans le cercle vertueux

    S'agissant de réduction des émissions de gaz à effet de serre, des politiques aux citoyens en passant par les industriels, « nous avons tous un rôle à jouer », nous assure Michael Webber, responsable science et technologie chez Engie. Les politiques, d'abord, car ce sont eux qui « fixent les règles du jeu ». Les textes qu'ils adoptent ont le pouvoir d'encourager aux comportements responsables.

    Les industriels - au sens large -, eux, sont en première ligne des émissions de CO2. Les producteurs d'électricité endossent la responsabilité de plus de 40 % des émissions du secteur de l'énergieénergie dans le monde (Agence internationale de l'énergie, 2020). Et plus généralement, de 25 % des émissions de CO2 (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climatGroupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, 2014). L'agriculture et l'industrie comptent respectivement pour 24 et 21 % des émissions. Ces secteurs peuvent donc directement et fortement agir sur les émissions de CO2.

    Mais, en tant que consommateurs, les citoyens ont aussi un rôle à jouer. Dans leurs comportements au quotidien. Les plus engagés peuvent exiger une production d’électricité plus propre. Une production de biens et de services plus respectueuse de l'environnement. Et ce faisant, faire baisser les coûts de ces technologies plus vertes et les rendre plus attractives aux autres. Encourageant ainsi, avant même l'écriture de textes officiels, la transition écologique des industries. La belle histoire du cercle vertueux, en somme...