Le réchauffement climatique anthropique, Donald Trump n’y croit pas. Il le dit haut et fort depuis des années maintenant. Pourtant, certains points de son discours laissent penser que ce pourrait être là son plus grand mensonge !


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    Personne aujourd'hui ne doute que Donald Trump, qui vient de prendre ses fonctions en tant que 47e président des États-Unis, est climatosceptique. Comprenez qu'il doute des théories qui font consensus dans la communauté scientifique concernant le réchauffement climatique. Tout dans son discours le confirme. Fut un temps, il affirmait même que le réchauffement climatique avait été inventé par la Chine pour mettre à mal son pays. Désormais, il semble vouloir reconnaître, en creux, qu'il se passe quelque chose. Mais il reste convaincu que nous n'en sommes en rien responsables. Et que les choses vont rentrer dans l'ordre d'elles-mêmes.

    Pour preuve, à peine de retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a signé un décret qui sort à nouveau les États-Unis de l'accord de Paris sur le climat. Il a aussi ordonné le rejet des engagements financiers pris en matièrematière de climat par son prédécesseur et la fin des aides à l'achat de véhicules électriques. Il est revenu sur les interdictions de forage dans plusieurs régions. Et a également décrété un moratoire sur le développement des parcs éoliens.

    Une ambition basée sur l’authenticité du réchauffement climatique

    Pourtant, un petit indice pourrait laisser penser que Donald Trump ment concernant ce qu'il pense réellement du réchauffement climatique. Et il faut aller le chercher, notamment dans ses prétentions concernant le Groenland. Parce que sa volonté de mettre la main sur cette région pourrait bien cacher une volonté de se mettre au maximum à l'abri dans un monde frappé par les effets de nos émissionsémissions incontrôlées de gaz à effet de serre.

    La fontefonte des glaces de l'Arctique - que, pour rappel, nous devons au réchauffement climatique anthropique - a en effet lancé une véritable course à de précieuses ressources qui seront bientôt plus accessibles dans la région. Elle promet aussi d'ouvrir de nouvelles routes maritimes, plus courtes que celles empruntées aujourd'hui pour relier l'Asie à l'Europe ou à l'Amérique du Nord. Sachant que 80 % du commerce mondial se fait par la mer. Vous commencez à voir où Donald Trump veut réellement en venir ?

    Le Danemark, un pays riche en ressources

    Car le Groenland occupe une position stratégique dans l'Arctique. Il pourrait ainsi prendre la main sur plusieurs routes maritimes dans l'Arctique lorsque les glaces auront fondu. Le passage dans la baie de Baffin, par exemple, pourrait bien se retrouver soumis à son autorisation.

    Le sous-sol du Groenland regorge par ailleurs de ressources diverses. On y trouve du cuivrecuivre, de l'uraniumuranium, de l'or, du ferfer ou encore du plombplomb. Au total, 25 des 34 matières premières définies comme essentielles par l'Union européenne. Parmi lesquelles, les fameuses terres rares (pas si rares), ces éléments indispensables au développement de nos économies modernes. Puisqu'elles servent à fabriquer nos panneaux solaires, nos voitures électriquesvoitures électriques ou même nos ordinateursordinateurs et nos téléphones portables. L'United States Geological Survey (USGS) évalue ses réserves à 1 % des réserves mondiales. Cela peut sembler peu. Mais elles pourraient rapidement être multipliées par huit et supplanter ainsi largement... celles des États-Unis !

    Et au Groenland, la fonte des glaces pourrait aussi ouvrir un accès à une autre ressource cruciale : le sablesable. Nous en avons besoin pour nos bâtiments, mais aussi pour plein d'autres applicationsapplications. La fabrication du verre, par exemple. Et les scientifiques estiment que dans le contexte de réchauffement climatique, le Groenland pourrait en générer un volumevolume colossal de près de 900 millions de tonnes par an !

    En parallèle, les experts estiment aussi que 13 % du pétrolepétrole et 30 % du gaz fossilefossile non encore découvert à ce jour se cachent sous l'Arctique. Dont une belle partie au Groenland. Où la prospection est pour l'heure interdite.

    En attendant les élections au Groenland

    Alors, véritable ambition d'annexion ? Ou coup de poker pour obtenir finalement que l'essentiel des ressources minières du Groenland libéré par la fonte des glaces soit réservé aux États-Unis ? Pour l'heure, seul Donald Trump peut répondre. Mais on peut s'aventurer à lire entre les lignes que le 47e président des États-Unis croit bien en la véracité du réchauffement climatique et, a minima, dans le fait que les températures vont, au moins dans l'immédiat, continuer d'augmenter - pour libérer les routes et les ressources de l'Arctique - et que le monde aura besoin de ces ressources qui se cachent au Groenland pour opérer une transition salvatrice.

    Le saviez-vous ?

    Dans l’histoire, les États-Unis ont largement agrandi leur territoire en faisant l'acquisition de régions entières à d’autres pays. En 1867, les États-Unis avaient ainsi déjà proposé d’acheter le Groenland et l’Islande. Le Danemark avait refusé. Nouvelle proposition en 1946 à hauteur de 100 millions de dollars. Nouveau refus. Après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis avaient finalement obtenu l’autorisation d’y installer une base militaire. En 2019, Donald Trump avait, une fois de plus offert de racheter le Groenland. Le Danemark n’avait, une fois de plus, pas hésité quant à sa réponse.

    Ce qui semble certain en revanche, c'est que l'enjeu est également d'éviter que le Groenland ne tombe sous la coupe de la Russie ou de la Chine. Car chacune de ces grandes puissances a d'ores et déjà avancé quelques billes sur le territoire. La Russie a assis un peu plus sa domination militaire sur l'Arctique en y installant de nouvelles bases. Et sa flotte de brise-glace suit de près l'évolution de la fonte qui ouvrira la route maritime du nord. Une route au cœur du projet chinois de « Route de la soie polaire » annoncé il y a quelques années. Alors même que la Chine a commencé à investir sur place dans des projets d'exploration minière.

    C'est dans cette ambiance tendue que des élections se préparent au Groenland. Pencheront-elles en faveur de cette part de la population qui voit dans l'industrie minière un levier de croissance, une opportunité pour prendre son indépendance ? Ou plutôt du côté des peuples inuits engagés dans la protection de l'environnement ? Il semblerait aujourd'hui que leur résultat puisse avoir des répercussions à bien plus grande échelle.

    Le Canada aussi convoité

    Pour ceux qui auraient besoin d'un peu plus de points de confirmation, notons que les enjeux sont similaires au Canada. Si Donald Trump a annoncé son souhait d'en faire un nouvel États de son pays, ce n'est pas par hasard. Là aussi, le président des États-Unis sait parfaitement que les territoires du nord du Canada sont rendus de plus en plus accessibles avec le réchauffement. Des routes maritimes deviennent plus accessibles. Les sous-sols sont riches en ressources. Y compris des ressources fossiles.

    La petite différence, peut-être, avec la situation du Groenland, c'est que le temps presse un peu, du côté de l'Amérique du nord. Car il y a un an, le Canada a décidé d'enclencher une démarche de transfert du contrôle de deux millions de kilomètres carrés de ces précieuses terresterres au gouvernement du Nunavut. D'ici peu, les Inuits auront donc aussi leur mot à dire sur qui pourra exploiter leurs ressources.