Avec le réchauffement climatique, les sécheresses sont de plus en plus nombreuses et sévères. Mais qu’en est-il des mégasécheresses ? Celles qui durent plusieurs années ? Des chercheurs nous livrent aujourd’hui une réponse inquiétante.
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Une sécheresse sans précédent dans la région de l’Amazonie qui met des centaines de milliers d'enfants en danger. Une sécheresse marquée dans la région de Los Angeles qui aggrave les incendies déclenchés il y a quelques jours. Ce ne sont que deux exemples récents et médiatisés d'un phénomène bien plus large. Des chercheurs de l'Institut fédéral suisse de recherche sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) et de l'Institut autrichien des sciences et technologies (ISTA) révèlent en effet une augmentation inquiétante des sécheresses pluriannuelles qui sont devenues plus longues, plus fréquentes et plus extrêmes, couvrant davantage de terres.
Les sécheresses pluriannuelles se multiplient
Des sécheresses pluriannuelles ? Oui, et les scientifiques les appellent des mégasécheresses. À l'image de celle qui frappe le Chili depuis... 15 ans ! La plus longue depuis un millénaire. Tellement longue qu'elle en vient à affecter la production minière du pays. Et l'objectif des chercheurs européens, c'est de mettre au jour les éventuels effets à long terme de ces sécheresses pour éclairer les politiques publiques d'adaptation aujourd'hui encore concentrées sur des événements attendus comme saisonniers, voire annuels.
Les chercheurs ont même découvert des sécheresses extrêmes qui étaient « passées sous les radars ». Comme celle qui a touché la forêt tropicale du Congo de 2010 à 2018. Ils avancent ainsi que chaque année depuis 1980, les zones touchées par la sécheresse se sont étendues de 50 000 kilomètres carrés en moyenne - soit à peu près la superficie de la Slovaquie -, causant d'énormes dommages aux écosystèmes, à l'agriculture et à la production d'énergieénergie.
Des impacts sur les écosystèmes
C'est sur les impacts de ces sécheresses sur les écosystèmes que les chercheurs se sont ensuite concentrés. Et ils rapportent que les prairies tempérées sont celles qui ont pour l'heure le plus souffert. Les forêts tropicalesforêts tropicales semblent encore pouvoir compenser la baisse des précipitationsprécipitations grâce aux réserves d'eau à leur disposition. Les forêts boréalesforêts boréales, elles, restent dopées par l'élévation des températures sans, jusqu'ici, souffrir d'une indisponibilité en eau. « Mais en cas de pénuries d'eau extrêmes à long terme, les arbresarbres des régions tropicales et boréales peuvent mourir, entraînant des dommages durables à ces écosystèmes. En particulier, la végétation boréale mettra probablement le plus de temps à se remettre d'une telle catastrophe climatique », concluent les chercheurs.