Les émissions de gaz à effet de serre ont piégé 49 % plus de chaleur en 2021 qu'en 1990 selon les analyses de la NOAA. En première ligne, le dioxyde de carbone et le méthane, qui ont atteint des niveaux records.


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    Chaque année, la NOAA, l'administration américaine de l'atmosphère et des océans, utilise un outil précis pour étudier l'influence des émissionsémissions de gaz à effet de serre issues de l'activité humaine sur le réchauffement climatique : l'Index annuel des gaz à effet de serre. Parmi les gaz à effet de serre pris en compte, le dioxyde de carbone, le méthane, le protoxyde d'azoteprotoxyde d'azote, les chlorofluorocarbures et 16 autres polluants. L'index de la NOAANOAA permet de mesurer la quantité de chaleurchaleur piégée dans l'atmosphère chaque année, et de la comparer aux années précédentes, mais aussi de comprendre quel gaz a le plus d'influence sur la hausse des températures. Comment mesure-t-on la quantité de gaz à effet de serre émis chaque année ? Par le biais de capteurscapteurs répartis partout dans le monde, qui analysent des échantillons. Bien évidemment, ces capteurs ne sont pas présents dans chaque recoin de la Planète, mais dans des zones de référence, la NOAA précise donc qu'il s'agit d'une moyenne qui mérite encore d'être affinée. Comme il s'agit d'une préoccupation assez récente, les premières données ne remontent pas avant 1990, année où ces analyses ont débuté suite au Protocole de Kyoto et au premier rapport du Giec.

    En 2021, l'Index s'est élevé à 1,49, ce qui signifie que les gaz à effet de serre ont piégé 49 % plus de chaleur dans l'atmosphère qu'au cours de l'année 1990. Rappelons que les gaz à effet de serre forment un « couvercle » qui empêche la chaleur de s'échapper comme elle le devrait.

    Le dioxyde de carbone : responsable à 80 % du réchauffement

    La NOAA estime que les cinq gaz principaux (dioxyde de carbone, méthane, protoxyde d'azote, le CFCCFC-12 et le CFC-11) sont responsables de 96 % du réchauffement climatiqueréchauffement climatique depuis 1750. Le dioxyde de carbone (CO2) est de très loin le gaz le plus émis dans l'atmosphère par les activités humaines : 36 milliards de tonnes métriques sont émises chaque année par le transport, l'électricité, l'industrie, la déforestationdéforestation et l'agricultureagriculture, entre autres. Une partie de ce CO2 restera dans l'atmosphère et les océans pendant des milliers d'années. L'augmentation moyenne du CO2 en 2021 a été légèrement supérieure à la moyenne 2010-2020, mais beaucoup plus élevée que la moyenne 2000-2009. Le dioxyde de carbone serait responsable de 80 % de la hausse des températures depuis 2000, et la NOAA précise « qu'éliminer la pollution au CO2 devrait être notre priorité absolue ».

    L'augmentation des principaux gaz à effet de serre depuis 1975. © NOAA
    L'augmentation des principaux gaz à effet de serre depuis 1975. © NOAA

    Le méthane a subi une hausse de 162 %

    Qu'en est-il du méthane, ce gaz qui a connu une augmentation record en 2021 ? Il s'agit du second gaz le plus impactant pour le réchauffement climatique, après le dioxyde de carbone. Le niveau du méthane émis dans l'atmosphère est actuellement 162 % plus élevé qu'avant la Révolution industrielle. Le taux de méthane relevé en 2021 est 15 % plus élevé que la moyenne 1984-2006. Mais si les causes de l'augmentation du CO2 sont bien connues, celles du méthane après 2007, beaucoup moins. Selon la NOAA, des sources microbiennes issues d'une dégradation des zones humideszones humides, des champs agricoles mais aussi des décharges, pourraient avoir largement contribué à cette augmentation. Les énergies fossilesénergies fossiles auraient, a priori, un impact faible, mais tout de même réel, sur l'augmentation des émissions de méthane.

    Le troisième gaz à effet de serre le plus impactant est le protoxyde d'azote, principalement issu des engrais agricoles : avec une population mondiale en expansion et une demande en nourriture qui est vouée à exploser, il sera très difficile de limiter le protoxyde d'azote, selon la NOAA. Les chercheurs conseillent ainsi de se focaliser sur la réduction du dioxyde de carbone, plus facilement contrôlable : cela passera donc forcément par des restrictions en matièrematière de transport, d'industrie, d'urbanisation et de consommation d'énergie.