En absorbant une part du dioxyde de carbone (CO2) que nous émettons dans l’atmosphère, les plantes nous aident à lutter contre le réchauffement climatique. Mais elles réémettent aussi une part de ce CO2, limitant ainsi leur efficacité en tant que puits de carbone. D’où l’importance de comprendre comment les plantes décident combien de CO2 elles vont stocker.


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    Les plantes utilisent la lumièrelumière du soleilsoleil et l'eau pour transformer le dioxyde de carbone (CO2) de l'atmosphère en oxygène (02) et en énergieénergie. C'est le principe bien connu de la photosynthèse par lequel les plantes absorbent du CO2. Et participent à la lutte contre le réchauffement climatique. Ce qui est peut-être un peu moins connu, c'est que les plantes respirent également. Ce faisant, elles émettent jusqu'à la moitié du CO2 absorbé. Ce qui limite leurs capacités à nous aider à lutter contre le réchauffement climatique.

    Aujourd'hui, des chercheurs de l’université d’Australie-Occidentale nous apprennent comment les plantes décident quand et combien de CO2 elles vont libérer dans l'atmosphère. Le secret semble caché au cœur des mitochondries, des organitesorganites impliqués dans de nombreux processus cellulaires.

    Les chercheurs de l’université d’Australie-Occidentale travaillent déjà à trouver de meilleures façons d’utiliser l’énergie de la respiration afin de rediriger le carbone vers la biomasse sans limiter la capacité d’une plante à se développer et à se protéger des agents pathogènes ou des environnements difficiles. © prosign, Adobe Stock
    Les chercheurs de l’université d’Australie-Occidentale travaillent déjà à trouver de meilleures façons d’utiliser l’énergie de la respiration afin de rediriger le carbone vers la biomasse sans limiter la capacité d’une plante à se développer et à se protéger des agents pathogènes ou des environnements difficiles. © prosign, Adobe Stock

    Encourager les plantes à absorber plus de CO2

    Le mécanisme impliqué restait jusque-là inconnu des scientifiques. Mais ceux-là ont découvert un canal métabolique rattaché aux mitochondriesmitochondries qui dirige un produit de la transformation du sucresucre - que les chercheurs connaissent sous le nom de pyruvatepyruvate - vers la respiration. Avec pour résultat, donc, de libérer du CO2. Le pyruvate fabriqué par d'autres moyens est, quant à lui, conservé par les cellules végétales pour produire de la biomasse. Lorsque le canal métabolique est fermé, ce pyruvate-là est alors aussi utilisé pour la respiration.

    Ainsi la plante semble pouvoir choisir une source de pyruvate plutôt qu'une autre à utiliser pour la libération de CO2. « Comprendre le secret de la respiration de la plante qui donne la priorité à la libération de carbone plutôt qu'à sa conservation pour fabriquer de la biomasse offre une nouvelle opportunité d'influencer la décision au dernier moment », envisage le professeur Harvey Millar, dans un communiqué de l’université d’Australie-Occidentale. « En limitant ce canal vers la respiration ou en créant de nouveaux canaux pour diriger le carbone à l'intérieur des mitochondries vers la production de biomasse et ainsi limiter la libération de CO2 par les plantes. Cela montre que les discussions actuelles sur le zéro émission nette et le rôle que peuvent jouer les cultures, les forêts et les prairies devraient également inclure des conversations sur ce qui se passe à l'intérieur des plantes. »