Selon les Nations unies, il existe cinq principaux problèmes émergents en matière d’environnement. Le dégel des tourbières à pergélisol est l’un d’eux. Et des chercheurs nous apprennent aujourd’hui que cet écosystème particulier pourrait être plus proche de son point de non-retour qu’ils ne le pensaient jusque-là.


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    Les tourbières à pergélisol de l'Europe et de la Sibérie occidentale stockent, à elles seules, près de 40 milliards de tonnes de carbonecarbone. Le double de ce qui est stocké dans les forêts de notre continent. Elles aident ainsi à réguler le taux de dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère. Mais, selon des chercheurs de l’université de Leeds (Royaume-Uni), nous serions sur le point de perdre à jamais ces alliées précieuses dans la lutte contre le réchauffement climatique anthropique. D'ici 2040, les climats dans les régions d'Europe du Nord pourraient, en effet, ne plus être assez froids et secs pour maintenir les tourbières à pergélisol.

    Ce que les chercheurs nous apprennent surtout c'est que désormais, les tourbières à pergélisol sont proches du point de non-retour. Même des efforts d'atténuation modérés ne suffiraient pas à arrêter leur dégel. Avec le risque de voir tout le carbone stocké dans ces écosystèmesécosystèmes au fil des millénaires s'échapper alors dans l'atmosphère. Accélérant encore un peu plus de rythme du réchauffement climatique anthropique.

    Les tourbières à pergélisol stockent plus d’un tiers du carbone présent plus largement dans le pergélisol. Elles représentent la densité de carbone la plus élevée des écosystèmes arctiques et subarctiques. Ici, à gauche, la couverture des tourbières. Et à droite, celle des tourbières à pergélisol. © Hugelius, PNAS, 2020
    Les tourbières à pergélisol stockent plus d’un tiers du carbone présent plus largement dans le pergélisol. Elles représentent la densité de carbone la plus élevée des écosystèmes arctiques et subarctiques. Ici, à gauche, la couverture des tourbières. Et à droite, celle des tourbières à pergélisol. © Hugelius, PNAS, 2020

    Mieux comprendre les tourbières de pergélisol

    Ce qui a jusqu'ici rendu les estimations difficiles aux chercheurs, c'est le fait que les tourbières à pergélisol ne réagissent pas comme les sols minérauxminéraux à pergélisol. Et ces nouveaux travaux montrent à quel point il est important de mieux comprendre ces écosystèmes particuliers. Des écosystèmes fragiles et sensibles au réchauffement climatique.

    Voir aussi

    La bombe climatique du « thermokarst », ou l’effondrement brutal du pergélisol à cause des incendies

    Les chercheurs envisagent déjà de travailler plus précisément sur la question. Par des analyses de données de télédétection ou par des campagnes de relevés sur le terrain. Notamment dans les régions où les données font encore défaut aujourd'hui. Avec pour ambition de proposer une modélisationmodélisation à l'échelle de l'hémisphère nordhémisphère nord tout entier. Mais quoi qu'il en soit, si nous voulons sauver les tourbières à pergélisol, il va falloir prendre des mesures fortes de réduction de nos émissions de gaz à effet de serre.