Depuis sa formation, notre planète subit un bombardement continu de météorites dont la grande majorité trouvent leur origine dans la ceinture d'astéroïdes située entre les orbites de Mars et Jupiter. Cependant, certaines d'entre elles proviennent de la surface d'autres planètes du Système solaire, dont elles ont été arrachées suite à l'impact violent d'un astéroïde ou d'un gros noyau cométaire, avant d'errer dans l'espace et finalement terminer leur course sur le premier obstacle venu, dont la Terre.

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    Exemple de coloration atypique du sol lunaire, indice possible d'une origine météoritique. Apollo 17.

    Exemple de coloration atypique du sol lunaire, indice possible d'une origine météoritique. Apollo 17.

    On trouve ainsi partout de ces fragments, et si leur nature n'a pas toujours été connue, les caractéristiques parfois singulières des matériaux qui les composent, notamment le ferfer et le nickelnickel, les ont quelquefois fait rechercher pour en fabriquer certains objets, notamment des lames d'épée ou de dagues.

    Mais la Terre elle-même a pu enfanter de tels projectiles, et les traces d'impacts importants ne manquent pas. Ainsi, une théorie parfaitement crédible soutient que la fin du règne des dinosaures aurait été provoquée par la chute d'un astéroïdeastéroïde il y a 65 millions d'années, dont le dégagement d'énergie cinétiqueénergie cinétique aurait amplement suffi pour arracher une grande quantité de roches sédimentaires et les projeter dans l'espace. Selon toute probabilité, une partie non négligeable d'entre elles aurait pu aboutir sur une autre planète, ou la LuneLune. Comme tous les matériaux terrestres de surface, ceux-ci contenaient en grande quantité des micro-organismesmicro-organismes, des bactériesbactéries, des végétaux, ou même des fragments de petits animaux.

    Lorsqu'une météoritemétéorite dépassant quelques dizaines de grammes traverse l'atmosphère d'une planète, ses parties profondes sont généralement suffisamment protégées pour en conserver intacte la structure interne. Mais les échantillons qui aboutiraient sur la Lune bénéficieraient en plus de l'effet protecteur de l'absence d'atmosphère ainsi que d'un milieu froid et stérile dépourvu de toute pollution, contribuant à les conserver intacts sur de très longues périodes.

    Paysage lunaire durant la mission Apollo 17.

    Paysage lunaire durant la mission Apollo 17.

    Récupérer ces fossiles en particulier sur la Lune ne présente pas beaucoup d'intérêt, excepté peut-être pour mieux comprendre la dynamique céleste et les possibilités de contaminationcontamination d'une planète par une autre. Mais il en est autrement si on arrive à récupérer des matériaux qui auraient été arrachés à la Terre beaucoup plus tôt, au cours de son premier milliard d'années d'existence.

    Alors que l'âge de la Terre est estimé à 4,5 milliards d'années, les plus anciennes traces de vie détectées datent d'environ 3,5 milliards d'années. Divers indices incitent les chercheurs à penser que la vie aurait pu apparaître 300 à 400 millions d'années plus tôt, malheureusement, la quasi totalité des roches sédimentaires de cette époque reculée ont été détruites, broyées par la tectonique des plaquestectonique des plaques ou le volcanismevolcanisme important caractérisant ces premiers âges géologiques.

    Et c'est peut-être la Lune qui nous fournira la clé de l'origine et de la nature des premières formes de vie terrestres. La répartition et la nature des cratères d'impact démontre que notre satellite a été copieusement bombardé par des objets de toutes tailles au début de sa formation. Suivant les chercheurs ayant travaillé sur les 380 kgkg d'échantillons lunaires ramenés par les missions ApolloApollo, environ 1% d'entre eux se révèle de provenance étrangère. Il est donc hautement probable qu'une petite fraction du sol lunaire soit d'origine terrestre et que le régoliterégolite lunaire renferme quelques fossiles datant de la toute jeune Terre.

    Grains de régolite lunaire. Apollo 17.

    Grains de régolite lunaire. Apollo 17.

    Autre type de régolite lunaire, Apollo 17.

    Autre type de régolite lunaire, Apollo 17.

    Devra-t-on attendre que l'Homme s'établisse à nouveau sur la Lune pour entamer ce type de recherche ? Pas forcément, car plusieurs projets de missions automatiques vers notre satellite naturel avec retour d'échantillons existent, et rien ne s'oppose à ce que des moyens d'analyse spectroscopique y soient prévus pour différencier une roche dont la composition s'écarterait du modèle type du régolite lunaire.

    L'âge de cette roche lunaire de 128 grammes collectée lors de la mission Apollo 16 a été estimé à 3,9 milliards d'années, ce qui est plus ancien que 99,99% des sédiments de surface terrestres. L'environnement de notre satellite, dépourvu d'atmosphère et de tectonique, a permis de conserver de tels témoins du passé.

    L'âge de cette roche lunaire de 128 grammes collectée lors de la mission Apollo 16 a été estimé à 3,9 milliards d'années, ce qui est plus ancien que 99,99% des sédiments de surface terrestres. L'environnement de notre satellite, dépourvu d'atmosphère et de tectonique, a permis de conserver de tels témoins du passé.