L’incroyable diversité des espèces est en déclin et le commerce légal et illégal vient faire grossir les chiffres. Selon une récente étude parue dans la revue Science, le commerce de faune sauvage touche une espèce vertébrée terrestre sur cinq, une estimation supérieure de 40 % à 60 % à celles des études précédentes.


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    Plus de 5.500 espèces d'oiseaux, de mammifères, d'amphibiensamphibiens et de reptilesreptiles font l'objet de commerce légal ou illégal dans le monde, soit 18 % des espèces vertébrées terrestres, un chiffre plus élevé de moitié que les estimations précédentes, selon une étude parue jeudi dans la revue Science. Les espèces les plus visées sont souvent celles qui sont les plus vulnérables ou menacées d'extinction, ont calculé les chercheurs des universités de Floride et de Sheffield.

    Pour les mammifères, 27 % des espèces sont touchées, principalement pour en tirer des produits, comme c'est le cas pour les pangolins, tués pour leurs écailles et leur viande. Amphibiens et reptiles sont plus souvent vendus comme des animaux de compagnie ou pour des zoos, des cirques ou des expositions. 23 % des espèces d'oiseaux sont achetées et vendues, à la fois comme animaux de compagnie et pour en extraire des produits (trophées, médicaments...). Le grand calao à casque rond est par exemple chassé pour son casque dur en forme de bosse.

    Le calao à casque rond, qui vit en Asie et en Afrique, fait partie des espèces menacées. © Doug Janson, CC by-sa 3.0
    Le calao à casque rond, qui vit en Asie et en Afrique, fait partie des espèces menacées. © Doug Janson, CC by-sa 3.0

    Même les espèces abondantes sont en danger

    Les auteurs notent que leur estimation du nombre d'espèces concernées est supérieure de 40 à 60 % à celles d'études précédentes. Et ils prévoient que les commerces futurs, légaux et illégaux, ajouteront entre 317 et 3.196 espèces supplémentaires à la liste, principalement les espèces proches des espèces déjà chassées, ou celles d'animaux relativement gros, plus prisés.

    Leur conclusion, « l'attention doit être portée non seulement sur les espèces déjà cibles de commerces, mais également sur celles qui ont la plus forte probabilité d'être ciblées à l'avenir ». Ils donnent l'exemple du trafic de pangolinspangolins d'Afrique, qui a commencé à remplacer le pangolin d'Asie après que celui-ci a commencé à décliner. « Les espèces abondantes ne sont pas forcément à l'abri, préviennent les auteurs. Les espèces sont souvent ajoutées aux listes de protection après qu'un déclin important a été observé. »