Avec l'acidification croissante des océans, la planète s'apprête à franchir de façon « inévitable » un nouveau seuil d'alerte contribuant à affecter la stabilité terrestre, sa capacité de résilience et son habitabilité, selon un rapport du Postdam Institute for climate impact research.


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    Les scientifiques ont défini il y a 15 ans neuf « limites planétaires », des seuils physiquesphysiques que l'humanité ne devrait pas dépasser si elle veut rester dans une « zone de fonctionnement sûre ».

    Sous l'effet des activités humaines, six de ces « limites » ont déjà été franchies ces dernières années. Selon le Planetary Health Check, nouveau bilan publié lundi qui sera désormais actualisé chaque année, une septième limite, l'acidification des océans, s'apprête à être franchie « dans un avenir proche ».

    État de santé de la planète prenant en compte les neuf limites planétaires. Première zone verte, environnement sûr. Deuxième zone, risque accru. Au-delà, zone à haut risque. © <em>Planetary Health Check</em> 2024. Design: Globaia
    État de santé de la planète prenant en compte les neuf limites planétaires. Première zone verte, environnement sûr. Deuxième zone, risque accru. Au-delà, zone à haut risque. © Planetary Health Check 2024. Design: Globaia

    Le coupable : l'excès de dioxyde de carbone

    Alors que les émissionsémissions de gaz à effet de serre ne cessent de croître, la quantité de dioxyde de carbone (CO2)) absorbée par les océans ne fait qu'augmenter. Sur la totalité du dioxyde de carbone produit, 30 % est absorbé par les océans. Résultat, l'eau de mer voit son pH diminuer et devient nocive pour de nombreux organismes (coraux, coquillages, plancton...) et in fine toute la chaîne alimentaire marine, un phénomène qui réduit aussi en retour la capacité d'absorptionabsorption du CO2.

    « Nous nous suicidons avec des surdoses de produits chimiques, la destruction de la nature, la montée en flèche des températures et l'augmentation de la pollution. Il est impératif d'inverser ce déclin. »

    Le taux de COdans l’atmosphère est aujourd'hui environ 50 % supérieur aux niveaux pré-industriels. « Même si l'on réduit rapidement les émissions, un certain niveau d'acidification continue peut être inéluctable du fait du CO2 déjà émis et du temps de réponse du système océanique, explique Boris Sakschewski, un des auteurs principaux du Planetary Health Check. Dès lors, dépasser la "limite" de l'acidification océanique semble inévitable ces prochaines années », ajoute le chercheur du PIK.

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    Neuf limites planétaires qui sont interconnectées

    En règle générale, les défis environnementaux tels que le changement climatique, la perte de biodiversité et la pollution ont été abordés séparément, mais ces neuf limites planétaires sont interconnectées et ont un impact collectif sur la santé de notre Planète.

    Les six limites déjà largement dépassées concernent le changement climatiquechangement climatique, la déforestation, la perte de biodiversité, la quantité de produits chimiques synthétiques (dont les plastiquesplastiques), la raréfaction de l'eau douce et l'équilibre du cycle de l'azote (intrantsintrants agricoles). Et leur situation continue de se dégrader, souligne le Planetary Health Check, appelant à reconnaître la nécessité d'une approche globale de la TerreTerre pour assurer l'avenir de l'humanité.