Dans les stations de ski, on commence à se désespérer de voir tomber la neige. À tel point que des chercheurs se sont penchés sur la question. Combien de temps encore pourrons-nous espérer skier à Noël ? La réponse risque de ne pas plaire à tout le monde…


au sommaire


    Dans le contexte de changement climatique anthropique, les modèles actuels prédisent qu'il y aura plus de précipitations en hiver au cours des prochaines décennies. Ils annoncent aussi qu'elles tomberont sous forme de pluie au lieu de neige. Qu'à cela ne tienne, répondent les stations de ski, nous avons des canons à neige. « Mais beaucoup de gens ne réalisent pas que pour faire de la neige, vous avez toujours besoin de conditions météorologiques favorables », prévient Erika Hiltbrunner, chercheur à l'université de Bâle (Suisse), dans un communiqué.

    Voir aussi

    Il n’y a presque plus de neige en montagne et la situation ne va pas s’améliorer

    Avec son équipe, elle a étudié pour combien de temps encore la région de Sedrun (Suisse) pourra garantir aux amateurs de ski des pistes enneigées pour Noël. Et en la matièrematière, le temps semble compté. Même pour ces stations qui investissent des millions d'euros dans des canons à neige.

    Pas de neige et trop peu d’eau

    « À Noël et au cours des semaines qui précèdent, il fait de plus en plus souvent trop chaud et trop humide pour que l'eau pulvérisée par les canons gèle dans l'airair et retombe sous forme de neige », explique Erika Hiltbrunner. Ainsi, si les stations au-dessus de 1 800 mètres pourraient réussir à garder une centaine de jours d'enneigement jusqu'à la fin de ce siècle au moins, cela s'annonce beaucoup plus compliqué pour les autres. Voir techniquement impossible. « Les lois de la physiquephysique nous fixent ici des limites assez claires. »

    L'autre souci, c'est la consommation d'eau que cela suppose. Quelque 540 millions de litres par saison pour la seule station d'Andermatt-Sedrun-Disentis d'ici 2100 contre 300 millions de litres aujourd'hui. Des chiffres qui restent « modestes » face à ceux prévus pour d'autres stations. Pour certaines, les chercheurs évoquent une augmentation de la consommation d'eau d'un facteur pouvant aller jusqu'à 5 ! De quoi d'ores et déjà promettre quelques conflits liés à l’utilisation de cette eau...