Les saints de glace ont lieu chaque année les 11, 12 et 13 mai : cette période est redoutée des jardiniers et agriculteurs car elle est associée à un coup de froid destructeur. Découvrez les prévisions pour les saints de glace 2022 et les origines scientifiques de la croyance.


au sommaire


    « Mamert, Pancrace, Boniface sont les trois saints de glaces, mais saint Urbain les tient tous dans sa main » : ce dicton populaire est associé à la période du 11 au 13 mai. Selon la légende, ces trois jours correspondraient aux dernières gelées de la saison, capables de ravager les plantations et les récoltes. Un dernier saint de glace était autrefois célébré le 25 mai dans les régions les plus au nord de la France, il s'agit de saint Urbain.

    Les saints de glace 2022 risquent de fondre au soleil

    Cette semaine, un dôme de chaleur se met en place sur une grande partie de la France, avec une remontée d'airair chaud en provenance du Sahara entre ce lundi et mercredi : autant dire que les saints de glace 2022 seront inexistants. Ce mercredi 11 mai sera même marqué par un pic de chaleurchaleur généralisé, pour le premier jour des saints de glace, avec des températures matinales comprises entre 10 et 16 °C et 25 à 30 °C l'après-midi ! À partir du jeudi 12 mai, deuxième jour des saints de glace, le temps va changer, et de l'air plus frais va envahir le pays. Très localement, les températures descendront à 6/7 °C sur le nord de la France mais, sur la plupart des grandes villes, le mercuremercure ne descendra pas plus bas que 10 °C le matin. Le troisième jour des saints de glace, vendredi 13 mai, sera à nouveau marqué par un temps doux, mais plus nuageux.

    Le premier jour des saints de glace 2022 aura lieu sous un pic de chaleur ! © praewpailyn, Adobe Stock
    Le premier jour des saints de glace 2022 aura lieu sous un pic de chaleur ! © praewpailyn, Adobe Stock

    Un fond de vérité derrière la légende

    La croyance des saints de glace est très ancienne et remonterait au début du IIe millénaire. Comme beaucoup de dictons populaires issus des terroirs, derrière celui-ci se cachent plusieurs fondements scientifiques. Son origine est parfois associée à une explication astronomique : autour du 12, 13 mai, l'orbiteorbite de la Terre serait amenée à traverser un nuage de poussières dans le Système solaireSystème solaire. Pendant quelques heures, la poussière ferait très légèrement obstacle aux rayonnements solaires, et provoquerait donc un temps plus froid.

    Cette explication n'a jamais été confirmée par les astronomesastronomes qui ne connaissent aucun nuage de poussière de ce type sur la trajectoire de la Terre à cette période-là. De plus, le passage en 1582 du calendrier juliencalendrier julien au calendrier grégoriencalendrier grégorien a provoqué un décalage de quelques jours. Les saints de glace des 11, 12 et 13 mai du calendrier julien correspondraient en fait aux 16, 17 et 18 mai de notre calendrier actuel. De plus, les saints de glace sont connus uniquement en Europe, et pas sur le reste de l'hémisphère Nord.

    Les saints de glace n'ont pas d'explication astronomique, contrairement à ce que certains croient. © 3dsculptor, Adobe Stock
    Les saints de glace n'ont pas d'explication astronomique, contrairement à ce que certains croient. © 3dsculptor, Adobe Stock

    Au niveau météorologique, on peut comprendre ce dicton de deux manières différentes : soit il s'agit de la période à partir de laquelle il n'y a plus de risque de gelée, soit il s'agit des dernières gelées de l'année. À l'époque où la croyance est apparue, une mini vague de froid printanier apparaissait une année sur deux, au cours du mois de mai, au nord de la Méditerranée. Le mois de mai est en effet marqué par la diminution de la circulation des descentes d'air polaire.

    Cependant, de l'air froid peut encore envahir la France en mai, et sous des conditions anticycloniques bien dégagées, les températures peuvent encore chuter la nuit. Au printemps, il est normal que les températures oscillent d'une semaine à l'autre, de la douceur printanière et même parfois estivale, au retour de conditions hivernales l'espace de quelques jours. Cependant, les études de Météo France ont montré que le gelgel lors des saints de glace a été peu fréquent ces 15 dernières années : seuls les saints de glace 2010 ont été marqués par de véritables gelées (jusqu'à -3 °C dans l'Orne le 13 mai 2010). 

    Mais, rappelons qu'il n'est pas impossible d'avoir des gelées en plaine début juin, même si c'est très rare. Au niveau scientifique, il ne s'agit donc pas d'une période où l'on doit spécialement craindre un coup de froid mais plutôt de la période à partir de laquelle le risque de gelée devient très faible.