Le BRGM, le service géologique national, vient de publier son point sur l'état des nappes phréatiques en France : les fortes pluies de mars n'ont pas permis d'améliorer la situation de sécheresse profonde et cela aura des conséquences sur les ressources en eau cet été.


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    Après un temps anormalement sec en février, le mois de mars a été marqué par le passage de fortes perturbations pluvieuses. « Les précipitations ont été abondantes et généralement excédentaires, excepté sur le pourtour méditerranéen et près des Pyrénées où la pluviométrie est restée déficitaire. Le déficit a également perduré sur la Corse », précise Météo France dans son dernier bulletin de situation hydrologique.

    Si la sécheressesécheresse de surface (agricole) a disparu sur la quasi-totalité du pays, sauf dans le Sud-Est, les niveaux des nappes phréatiques restent sous les normales pour 75 % d'entre elles, annonce le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) dans son rapport de début avril, contre 58 % en mars 2022. Or, notre eau potable provient en grande partie de ces nappes phréatiques. Un manque d'eau sur certains départements est donc fortement envisageable, cela s'était produit l'été dernier.

    Parmi les nappes présentant les niveaux les plus bas, le BRGM cite la nappe inertielle de la craiecraie champenoise, celle du couloir Rhône-Saône, ainsi que « les nappes de l'aquifère multicouche du Roussillon qui connaissent une situation inédite depuis l'instauration de seuils de gestion, avec des niveaux bas à très bas ». Quelques nappes ont pu bénéficier des pluies pour se recharger, comme celle du socle du Massif armoricain, celles du  sud de la Vendée, du Périgord et des Causses du Quercy ou encore la  nappe du Plio-Quaternaire aquitain.

    La situation devrait continuer à se dégrader jusqu'à l'automne

    « À partir du mois d'avril, la hausse des températures, la reprise de la végétation et donc l'augmentation de l'évapotranspiration vont limiter nettement l'infiltration des pluies vers les nappes, précise le BRGM. En l'absence de précipitations suffisantes, la vidange devrait se généraliser à l'ensemble des nappes courant avril. Les niveaux devraient alors rester en baisse jusqu'à l'automne. En conséquence, la situation devrait se dégrader, rapidement sur les nappes les plus réactives et les plus sollicitées par des prélèvements et lentement sur les nappes inertielles et peu exploitées ».

    Par conséquent, le risque de sécheresse au cours de l'été est donc jugé comme « très fort » sur le bassin parisien, une partie du centre et du pourtour méditerranéen.