Il y a 25 ans, la France était confrontée à un événement inédit dans l’histoire de la météorologie de notre pays. « La tempête du siècle » regroupe en fait deux tempêtes d’une violence extrême qui se sont succédé les 26 et 27 décembre 1999 : Lothar et Martin.


au sommaire


    Après une année 1999 très perturbée, marquée des épisodes de vents forts fréquents, des pluies abondantes et des inondations, une dépression explosive a abordé la France. Les météorologuesmétéorologues avaient bien envisagé l'arrivée de vents tempétueux sur la moitié nord de la France, mais à cette époque, les alertes météométéo n'existaient pas et les prévisions n'étaient pas aussi fines. En cette période de Noël, beaucoup de Français n'avaient pas suivi les « actualités » à la télévision (Internet n'en était qu'à ses débuts, sans être encore populaire). La tempêtetempête Lothar a donc été une terrible surprise pour beaucoup de Français : le vent a soufflé à plus de 100 km/h sur quasiment l'ensemble de la France, et jusqu'à 180 km/h localement. La région parisienne a vécu un véritable cauchemar : 173 km/h à Orly et 169 km/h à Paris, impensable !

    À quelques jours de l'an 2000, certains Français ont avoué avoir cru assister... à la fin du monde. Les forêts du nord de la France ont été dévastées et de nombreuses écoles et entreprises ont dû fermer plusieurs semaines. Lothar a provoqué la mort de 30 personnes.

    Une deuxième tempête à plus de 200 km/h

    Mais les derniers jours de l'année 1999 ont pris une tournure encore plus incroyable : le lendemain, une seconde tempête, Martin, frappe le pays. Cette fois-ci, c'est la moitié sud qui est davantage touchée. La tempête frappe tout d'abord la Bretagne, puis descend vers le sud-ouest. Les vents sont dignes de ceux d'un ouragan de catégorie 3 : 150 à plus de 200 km/h. On a relevé 205 km/h à Mandelieu-La-Napoule et 198 km/h à l'île d'Oléron. Au total, 92 personnes ont perdu la vie lors de ces deux tempêtes.

    Un documentaire de l'INA sur les deux tempêtes de 1999. © INA Société

    Bien que prévus par Météo France, les vents ont largement été sous-estimés : les prévisions envisageaient 130 à 150 km/h. Météo France a dû faire face à de sévères accusations et avoue, à l'époque, que le « développement explosif des dépressions a été sous-estimée » : le jet-stream était surpuissant au moment des deux dépressions et a provoqué une accélération inédite des vents.

    Cette catastrophe météo reste la plus meurtrière survenue en France métropolitaine, en dehors de la canicule de 2003. C'est à la suite de ces « tempêtes du siècle » que les premières alertes météo ont été créées en France, avec l'arrivée des vigilances de Météo France dès 2001. Si les alertes météo avaient existé à l'époque, quasiment toute la moitié nord aurait été placée en vigilance rouge le 26 décembre, et quasiment toute la moitié sud le 27 décembre.

    Les dégâts n'auraient pas été empêchés, mais le bilan humain aurait sans doute été bien différent.