Découvrez les grandes femmes de science qui ont révolutionné la météorologie avec leurs découvertes en France et dans le monde : pilotes pour l'armée, observatrices météo, physiciennes, spécialistes des orages et ouragans, ou encore développeuses d'instruments de mesures.


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    En matièrematière de météorologie, la plupart connaissent les grands hommes qui ont façonné l'Histoire de cette science souvent controversée, et encore aujourd'hui sujette à de nombreux débats : Léonard de VinciLéonard de Vinci est bien connu pour être l'inventeur de la girouette en 1500, Torricelli reste célèbre pour avoir imaginé le baromètrebaromètre en 1643, et David Atlas est un des pionniers dans la création des premiers radars. Mais la météo n'est pas qu'une affaire d'hommes. Si les femmes sont très présentes à la télévision pour communiquer sur les prévisions météo, on oublie trop souvent que des femmes de science sont également responsables de grandes découvertes météorologiques, comme le précise un dossier de Météo France.

    Les débuts de la météorologie : des femmes dans la controverse

    Si dans le passé, la météorologie avait bien du mal à être considérée comme une véritable science, la place des femmes dans ce domaine de recherche était particulièrement difficile. Travaillant souvent dans l'ombre de leur époux, plusieurs d'entre elles ont pourtant eu un impact énorme sur les avancées scientifiques.

    Émilie du ChâteletÉmilie du Châtelet (1706-1749) était davantage connue comme étant la compagne de Voltaire, que pour ses travaux scientifiques. Elle est l'auteur de Institutions de physiquephysique, initialement destiné à son fils, un ouvrage qui fait le point sur les connaissances actuelles en matière de sciences de l'atmosphère. Ce livre, publié en 1741, provoque une polémique avec le secrétaire de l'Académie des sciences, une organisation dont les conférences sont interdites aux femmes.

    Émilie du Châtelet, une physicienne en avance sur son temps. © gallica.bnf.fr
    Émilie du Châtelet, une physicienne en avance sur son temps. © gallica.bnf.fr

    Claudine Picardet (1735-1820) est considérée comme la première femme météorologuemétéorologue, et s'est fait remarquer pour ses observations météo. Météo France précise qu'elle « relève les données de pressionpression trois fois par jour entre 1785 et 1787 » pour son mari, directeur du Jardin botanique de Dijon. Après avoir traduit plusieurs ouvrages, elle devient elle-même auteur d'ouvrages sur la physique, la chimiechimie et la géologie.

    Dans les années 1900, les femmes enfin considérées comme des spécialistes

    Les femmes de la météo ont commencé à sortir de l'ombre il y a une centaine d'années seulement, en devenant officiellement des spécialistes faisant office de référence dans des domaines précis. L'Américaine Florence Van Straten (1913-1992) est l'une des plus célèbres météorologues de l'Armée américaine. À partir de 1946, elle devient responsable du développement d'instruments comme la fuséefusée-sonde et la bouée météorologique utilisées par l'Armée. Elle contribue aussi à l'amélioration des radars météo, et plus encore : elle aide la Navy à utiliser les conditions météorologiques à leur avantage, pour gagner certaines batailles, notamment contre les Japonais.

    Florence Van Straten, météorologue de l'Armée américaine. © www.librarything.com
    Florence Van Straten, météorologue de l'Armée américaine. © www.librarything.com

    Joanne Simpson (1923-2000) est connue comme la première femme spécialiste des oragesorages, mais aussi la première femme à obtenir un doctorat en météorologie aux États-Unis. Cette chercheuse émérite à la NasaNasa forme les météorologues des forces armées de la Seconde Guerre mondiale. Elle publie de nombreuses études sur les cyclonescyclones tropicaux et développe « le premier modèle numériquemodèle numérique de simulation de la vie d'un nuagenuage grâce aux données recueillies lors de vols dans un hydravionhydravion », précise Météo France.

    Joanne Simpson, 1<sup>re</sup> femme spécialiste des orages et ouragans. © Joanne Simpson and the Schlesinger Library
    Joanne Simpson, 1re femme spécialiste des orages et ouragans. © Joanne Simpson and the Schlesinger Library

    L'aviation française aussi a eu recours aux savoirs météorologiques des femmes : Jacqueline Auriol (1917-2000) est la première Européenne à franchir le mur du sonmur du son. Elle est la première femme présidente de la Société météorologique de France et Météo France précise qu'elle « fait considérablement avancer la recherche aéronautique ».

    Autre référence en France, Arlette Vassy-Tournaire (1993-2000), chercheuse au CNRS, est à l'origine de découvertes importantes sur l'ozoneozone atmosphérique et l'absorptionabsorption des UVUV. Elle a dirigé le laboratoire de recherches sur la haute atmosphère, mais également l'Observatoire du Midi avec son mari.

     Arlette Vassy-Tournaire, chercheuse sur l'ozone et les UV. © OMP-PATRIMOINE-IC/OMP-PATRIMOINE-OPM
     Arlette Vassy-Tournaire, chercheuse sur l'ozone et les UV. © OMP-PATRIMOINE-IC/OMP-PATRIMOINE-OPM

    De nos jours, les femmes restent malgré tout minoritaires dans les postes d'ingénieurs météo, comme dans ceux consacrés à l'étude de l'atmosphère. L'Organisation météorologique mondiale a d'ailleurs lancé un programme pour inciter davantage de femmes à se tourner vers la météorologie et permettre un accès plus égal à l'enseignement scientifique.