Des scientifiques ont découvert la preuve que les mammouths laineux étaient sensibles à une maladie commune chez les humains. Aurait-elle participé à l'extinction de leur espèce ?
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L'extinction des mammouths laineux (MammuthusMammuthus primigenius)) fait partie des sujets qui font l'objet de débats constants parmi les chercheurs. Depuis que les scientifiques se sont penchés sur la question, plusieurs théories ont été proposées pour expliquer la disparition de ces animaux emblématiques. ConsanguinitéConsanguinité, réchauffement climatique, changement d'environnement, chasse par les premiers Hommes... Parmi les théories qui dominent actuellement, la plus commune reste l'accumulation de plusieurs facteurs.
Un nouveau coupable : le rhume des foins
Une nouvelle étude publiée dans la revue Earth History and Biodiversity propose un coupable inattendu pour expliquer l'extinction de l'espèce : la rhiniterhinite allergique, ou « rhume des foins », une maladie qui touche environ 20 % de la population française aujourd'hui. Chez les humains, ces réactions allergiques se manifestent par des symptômessymptômes tels que des éternuements, le neznez qui coule, les yeuxyeux larmoyants et des démangeaisonsdémangeaisons. Ils disparaissent généralement rapidement avec un traitement adapté. Cependant, chez les mammouths, une telle allergieallergie aurait pu avoir des conséquences bien plus graves.
Dans le monde animal, l'odoratodorat est étroitement lié à la recherche de nourriture et d'un partenaire sexuel, de l'orientation lors des migrations et de la protection contre les ennemis, écrivent les chercheurs. Selon eux, une altération de l'odorat à cause d'allergies aurait pu compromettre ces fonctions essentielles. Les mammouths laineux auraient alors eu des difficultés à se repérer, à trouver des partenaires lors des périodes de reproduction et, à terme, cela aurait entraîné une diminution du taux de natalité. Cette baisse progressive de la reproduction aurait ainsi contribué à l'extinction de l'espèce.
Les éléphants, proches cousins des mammouths avec lesquels ils partagent un ancêtre commun, possèdent aujourd'hui un odorat extrêmement développé. © Mauricio Antón, CC BY, Wikimedia Commons
Des preuves trouvées dans les anticorps de mammouths dégelés
Pour développer cette hypothèse, une équipe internationale de scientifiques a analysé des échantillons de tissus de mammouths laineux retrouvés dans le pergélisol du nord-est de la Sibérie. Les chercheurs y ont découvert la présence d'anticorpsanticorps, des protéinesprotéines produites par le système immunitairesystème immunitaire pour combattre les agents pathogènespathogènes. Ils y ont également retrouvé des traces de pollens et de plantes allergènesallergènes. Les résultats de la comparaison des immunoglobulinesimmunoglobulines avec les allergènes présents suggèrent la présence de maladies allergiques chez les individus étudiés.
Mais les plantes allergènes ne sont apparues qu'à la fin de la dernière période de glaciationglaciation, lorsque l'atmosphère s'est réchauffée. C'est à ce moment que beaucoup de plantes dont certaines, hautement allergènes, ont peuplé les terres fraîchement dégelées. Les mammouths laineux étaient alors encore présents sur Terre et, selon l'étude, ils auraient développé ces allergies qui auraient participé à l'extinction totale de l'espèce.