Même les prédateurs les plus redoutables de l'océan n'échappent pas à la pression de l'activité humaine. Selon les rapports d'autopsie réalisés sur une cinquantaine d'orques, les interactions avec l'humain se révèlent mortelles pour une part non négligeable d'entre elles.


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    Les orques (Orcinus orcaOrcinus orca) sont tout en haut de la chaîne alimentairechaîne alimentaire et n'ont pas de prédateurs directs. Malgré tout, elles souffrent directement de l'activité humaine. Un groupe de biologistes marins et spécialistes des orques a réalisé l'autopsieautopsie de 52 orques qui se sont échouées entre 2004 et 2013 dans le Pacifique nord et à Hawaï, ainsi que neuf orques de la population résidente du Pacifique nord-est. Selon leurs conclusions, parues dans Plos One, de nombreux animaux sont morts des suites d'une rencontre avec l'Homme.

    Ce mâle de 18 ans, J34, est mort des suites d'une blessure sérieuse à l'occasion d'une collision avec un bateau en 2016. © Paul Cottrell, Fisheries and Oceans, Canada
    Ce mâle de 18 ans, J34, est mort des suites d'une blessure sérieuse à l'occasion d'une collision avec un bateau en 2016. © Paul Cottrell, Fisheries and Oceans, Canada

    Des rencontres avec l'humain parfois mortelles pour les baleines tueuses

    Les causes de la mort des orques autopsiées sont nombreuses, mais avec un facteur commun : l'interaction avec l'être humain. Par exemple, une jeune orque est morte d'une septicémiesepticémie causée par une blessure faite par un harpon, deux autres sont mortes des suites d'une entaille profonde à l'occasion d'une collision avec un bateau. 

    « Un individu de cette espèce iconique est mort d'une infection secondaire lors d'un balisage satellite », déplore Stephen Raverty, premier auteur de l'étude et vétérinairevétérinaire au Ministère de l'agriculture de Colombie-Britannique. Selon le scientifique, la moitié des orques résidentes de cette partie du Pacifique nord-est, étudiée ici, sont mortes à cause d'une interaction avec l'Homme. Les plus jeunes ont plus tendance à mourir des suites de la malnutrition ou d'une malformation congénitalemalformation congénitale.

    Le statut de conservation des orques n'est pas déterminé à l'échelle de l'espèce, mais la population résidente au large du Canada, de l'Oregon et de l'État de Washington est considérée comme menacée.

    « Personne n'aime penser que nous blessons directement des animaux. Mais c'est important de réaliser que nous ne les blessons pas qu'indirectement en épuisement de saumon, en les dérangeant avec des bateaux ou avec la pollution. Il y a aussi les collisions avec les bateaux et les hameçons de pêche. Le fait que les humains tuent directement des orques dans toutes les classes d'âge est significatif, ça signifie que nous pouvons en faire plus », a déclaré Joe Gaydos, coauteur de l'étude et vétérinaire à l'Université UC Davis.