C’est grâce à d’étonnantes capacités d’adaptation à de nouveaux environnements que le moustique-tigre a si facilement envahi le monde ces dernières années. Une nouvelle étude confirme aujourd’hui le rôle essentiel dans ce mécanisme de la capacité des œufs de ce moustique à retarder leur développement.


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    Le moustique-tigre est originaire du Sud-Est asiatique. Depuis son arrivée en Europe et aux États-Unis, notamment, la vitessevitesse à laquelle il colonise des contrées de plus en plus au nord étonne. Mais des chercheurs de l'université de Washington à Saint-Louis (États-Unis) entrevoient peut-être une explication. Les moustiques qui vivent à la limite nord de leur aire de répartition actuelle semblent recourir pour survivre à des œufs d'un genre particulier.

    Des œufs à développement retardé. Ceux-ci contiennent des embryonsembryons fécondés en état de quasi-hibernation. Les scientifiques parlent de diapause. Une technique pas vraiment nouvelle, mais que les moustiques-tigresmoustiques-tigres semblent tout particulièrement maîtriser. Ainsi de précédents travaux avaient déjà montré que les moustiques du Nord pondent plus d’œufs que les moustiques du Sud.

    La progression du moustique-tigre inquiète, car celui-ci est reconnu comme porteur de nombreux agents pathogènes tels que les virus de la dengue, le virus Zika ou encore le virus Chikungunya. Pour mieux comprendre, des chercheurs ont envoyé des lots d’œufs de moustiques vivre de vrais hivers dans quatre endroits différents. © Katie M. Westby, <em>Tyson Research Center</em>
    La progression du moustique-tigre inquiète, car celui-ci est reconnu comme porteur de nombreux agents pathogènes tels que les virus de la dengue, le virus Zika ou encore le virus Chikungunya. Pour mieux comprendre, des chercheurs ont envoyé des lots d’œufs de moustiques vivre de vrais hivers dans quatre endroits différents. © Katie M. Westby, Tyson Research Center

    Une étonnante capacité d’adaptation

    Cette fois, observant des moustiques et leurs œufs issus de divers endroits des États-Unis, ils ont découvert que les œufs pondus par les moustiques du Nord apparaissent plus résistants au froid que ceux pondus par les moustiques du Sud. Dans une certaine limite tout de même. Car ils n'ont tout de même pas survécu aux conditions hivernales qui règnent bien plus au nord de leur habitat actuel.

    « Nous pensions que les populations à la limite de leur zone de répartition étaient plus fragiles et fragmentées. Pour le moustique-tigre au moins, cela semble être le contraire », note Kim Medley, chercheur au Tyson Research Center (États-Unis). Car non seulement ceux qui vivent le plus au nord se sont adaptés au froid, mais en plus, ils se montrent tout aussi capables que les autres de redescendre vers le sud. De quoi penser que pour éradiquer le moustique-tigre, mieux vaut s'attaquer en priorité aux populations les plus au nord.