La crise du coronavirus a détourné l’attention des feux de forêt qui ont ravagé l’Australie il y a quelques mois. Mais les chercheurs continuent à en étudier les conséquences. Ils ont découvert que les fumées qu’ils ont émises ont parfois atteint des altitudes records dans notre atmosphère. Avec, peut-être, des conséquences pour notre couche d’ozone.


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    L'hiver dernier, de violents feux de forêt ont ravagé l'Australie. La fumée dégagée par ces méga-incendies aurait été responsable de près de 450 morts et de plus de 4.000 hospitalisations. Et selon des chercheurs de l’université de Harvard (États-Unis), elle a atteint, dans l'atmosphère, des altitudes records.

    Ce sont notamment les feux de forêt qui ont embrasé le sud-est de l'Australie entre le 29 décembre 2019 et le 4 janvier 2020 qui ont surpris les chercheurs. Ils ont stimulé la formation d'énormes pyrocumulonimbus et envoyés vers la stratosphère entre 300 et 900.000 tonnes de fumées. L'un de ces panaches a même atteint une altitude record. En moins de deux mois, il est passé de 15 kilomètres d'altitude à plus de 31 ! Il s'est étendu sur quelque 1.000 kilomètres de diamètre et cinq kilomètres d'épaisseur et ne s'est toujours pas totalement dissipé.

    Un énorme panache de fumée – ici vu au nord de la Nouvelle-Zélande le 6 janvier 2020 – issu des incendies en Australie a atteint la stratosphère. Il s’est élevé à quelque 31 kilomètres d’altitude. © <em>PyroCB blog</em>, <em>Space science and engineering center</em>, Université du Wisconsin
    Un énorme panache de fumée – ici vu au nord de la Nouvelle-Zélande le 6 janvier 2020 – issu des incendies en Australie a atteint la stratosphère. Il s’est élevé à quelque 31 kilomètres d’altitude. © PyroCB blog, Space science and engineering center, Université du Wisconsin

    Des conséquences pour la couche d’ozone ?

    Les chercheurs l'expliquent par un phénomène d'élévation autoentretenue qu'ils ont déjà pu observer - dans une bien moindre mesure - après des incendies dans le nord-ouest du Pacifique en 2017. Les particules sombres qui composent la fumée absorbent la lumière du soleil et chauffent ainsi le panache, le faisant monter, encore et encore. Et des ventsvents tourbillonnants - que les chercheurs n'expliquent pas encore - créés autour du panache semblent avoir contribué à ralentir le mélange des fumées avec l'atmosphère.

    L'ennui, c'est que toute perturbation de la stratosphère a des implications pour l'ozone stratosphérique - celui qui compose la fameuse couche d'ozonecouche d'ozone. D'abord parce que ce type de fumées a tendance à déplacer cet ozone. Ensuite parce que les gazgaz qui constituent ces fumées peuvent potentiellement déclencher des réactions chimiquesréactions chimiques qui détruisent l'ozone. Des mesures par satellite ou par ballon-sonde seront nécessaires pour en apprendre plus sur les réelles conséquences pour notre Planète et son atmosphère de la dernière saisonsaison de feux de forêt en Australie.