Le tremblement de terre de Tohoku qui avait provoqué la catastrophe de Fukushima n'était-il que le début d'une longue série ? L'étude des failles en cause dans ce séisme et ceux, moins importants, qui ont suivi, indique que de nouveaux épisodes sismiques pourraient avoir lieu très près de Fukushima.

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    Le séisme de Tohoku et le tsunami qui a suivi ont entraîné la mort de plus de 15.000 personnes et la disparition de près de 5.000, selon un bilan daté du 11 août 2011. © whsaito, Flickr, cc by nc nd 2.0

    Le séisme de Tohoku et le tsunami qui a suivi ont entraîné la mort de plus de 15.000 personnes et la disparition de près de 5.000, selon un bilan daté du 11 août 2011. © whsaito, Flickr, cc by nc nd 2.0

    À Fukushima, l'alerte sismique n'est pas encore levée. Le 11 avril 2011, soit exactement un mois après le tremblement de terre qui a provoqué la catastrophe de Fukushima, un nouveau séisme - conséquence directe du premier - secouait la ville de Iwaki et ses environs. Signe que la région n'est toujours pas en sécurité.

    C'est pour cette raison que les chercheurs japonais des universités de Tohoku et Tsinghua recommandent de renforcer la sécurité autour de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi. Les analyses de failles ayant provoqué les séismes du 11 mars puis du 11 avril indiquent en effet que de nouveaux tremblements de terretremblements de terre sont à prévoir et que la ville de Fukushima pourrait en être la cible.

    Subduction sous Fukushima

    Le Japon est situé à la rencontre de quatre plaques lithosphériquesplaques lithosphériques : l'eurasienne, la pacifique, la philippine et celle d'Okhotsk. À l'est de l'archipel, la plaque pacifique plonge sous la plaque Okhotsk. Ce sont les frictionsfrictions de ces deux plaques qui ont provoqué le tremblement de terre de Tohoku (le 11 mars 2011).

    Carte montrant les quatre plaques qui forment le Japon. La plaque pacifique glisse sous celle d'Okhotsk. L'étoile rose montre l'épicentre du séisme du 11 mars 2011, la rouge celui du 11 avril 2011. Le carré rouge indique la ville de Fukushima. © Tong <em>et al.</em> 2012, <em>Solid </em><em>Earth</em>

    Carte montrant les quatre plaques qui forment le Japon. La plaque pacifique glisse sous celle d'Okhotsk. L'étoile rose montre l'épicentre du séisme du 11 mars 2011, la rouge celui du 11 avril 2011. Le carré rouge indique la ville de Fukushima. © Tong et al. 2012, Solid Earth

    Plus de 24.000 enregistrements sismiques (mineurs) ont été recensés depuis le 11 mars autour de la zone de l'épicentre, contre un peu plus de 1.000 au cours des dix années précédentes, comme l'expliquent les auteurs des travaux dans Solid Earth.

    Des séismes à prévoir au niveau de la faille d'Idosawa

    Mais tous ces épisodes représentent également des données pour les scientifiques, qui les étudient grâce à la tomographie sismique, une méthode qui repose sur l'analyse des ondes délivrées par les séismes et qui permet de déceler les anomaliesanomalies structurelles.

    Ainsi, au niveau de la faille d'Idosawa qui se trouve juste sous Fukushima et qui est à l'origine du séisme du 11 avril, une augmentation de température et de pressionpression a entraîné la déshydratationdéshydratation des minérauxminéraux qui composent les plaques. Les fluides formés, moins denses, sont remontés à la surface de la croûtecroûte supérieure, atteignant la faille et réduisant la friction (ou frottement) à certains endroits. À terme, cette réduction peut déclencher de forts séismes.

    Le tremblement de terre du 11 mars, de magnitudemagnitude 9, avait été à l'origine d'une des pires catastrophes nucléaires de tous les temps (deuxième après Tchernobyl). Plus de 15.000 victimes avaient été dénombrées à la suite du tsunami. Pourtant, l'épicentre se trouvait à environ 160 km de la centrale. Que se passerait-il si une nouvelle secousse se produisait juste en dessous ?