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En ce début du XXe siècle, on déborde d'énergieénergie. Alors que des hommes tentent de voler, d'autres explorent les milieux les plus extrêmes et s'aventurent au milieu des glaces, au Canada, en Sibérie et en Antarctique. En avril 1909, Robert Peary et Frederick Cook annoncent - séparément - avoir atteint le pôle Nord.
Quelques années plus tôt, entre 1903 et 1906, le marin norvégien Roald Amundsen réussissait une autre première : le passage du nord-ouest, c'est-à-dire la navigation au travers du grand nord canadien entre l'Atlantique et le Pacifique (un itinéraire que le réchauffement a rendu bien plus facile, même pour les baleines)).
Les milieux polaires attirent toujours les explorateurs. Ici, le Vagabond, un voilier conçu pour la navigation dans les glaces. Mené par Éric Brossier et France Pinczon du Sel, il a effectué plusieurs expéditions en Arctique, y compris plusieurs hivernages. © Éric Brossier - Vagabond
Devant la réussite de la conquête du pôle Nord, Roald Amundsen, qui espérait bien y parvenir lui-même, prépare une dérive au milieu de la banquise arctique sur son navire Fram. Près d'un siècle plus tard, Jean-Louis Etienne effectuera un périple semblable dans la capsule Polar Observer.
Mais il change d'avis au dernier moment et met le cap au sud : il tentera d'arriver le premier sur l'autre pôle de la Terre. Son expédition, bien préparée, jouissant d'une importante expérience de l'Arctique et utilisant des traîneaux à chiens, se déroule bien. En janvier 1911, les hommes s'installent au bord de la mer de RossRoss, côté océan Pacifique, donc, au fond de la baie de Baleines. Après avoir installé plusieurs camps sur le chemin du pôle, qui se trouve sur un plateau à plus de 2.800 mètres d'altitude, l'équipe parvient au point le plus septentrional de la Terre le 14 décembre 1911.
Durant les premières années du XXe siècle, la course aux pôles est acharnée. En 1910, deux expéditions se préparent : la norvégienne, menée par Roald Amundsen, et la britannique, dirigée par Robert Scott. L'aventure est difficile. Il faut déjà parvenir sur le continent antarctique, encerclé par les « 40e rugissants » et les « 50e hurlants » et protégé par la banquise. Reste ensuite à s'enfoncer sur des centaines de kilomètres dans le continent, en tirant des traîneaux et en évoluant sur un sol crevassé et montagneux. Le pôle Sud se trouve sur un plateau à plus de 2.800 mètres d'altitude. © Idé
Scott et ses hommes disparaissent après avoir vaincu le pôle Sud
Une autre expédition est présente également sur place : celle, britannique, menée par Robert Falcon Scott. Leur navire, le TerraTerra NovaNova, a quitté l'Angleterre en juin 1910. Partie également de la côte de la mer de Ross (mais de l'autre côté, sur le cap Evans), le 1er novembre 1911, l'expédition vire à la catastrophe. L'équipe met 33 jours à atteindre le pôle. Les treize hommes sont aidés par des chiens, des poneys et des véhicules à chenilleschenilles. La progression est très difficile et les poneys se fatiguent vite. Les hommes aussi, qui doivent tirer de très lourds traîneaux. Cinq effectueront l'ultime étape vers le pôle... où, le 17 janvier 1912, ils découvriront le drapeau norvégien et la tente laissés par l'expédition d'Amundsen. Durant le retour, deux des hommes, Evans et Oates, meurent l'un après l'autre. Les trois autres, perdus, épuisés, succomberont à leur tour.
La course aux pôles est terminée. L'Homme vole et a fait le tour complet de la planète (à l'exception du « troisième pôle », Chomolungma, alias mont Everestmont Everest, qui verra arriver Edmund Hillary et Tensing Norgay en 1953).