On entend souvent dire que le méthane est un gaz à effet de serre 25 fois plus puissant que le CO2. Pourtant, aucune mesure directe du phénomène n’avait encore pu être réalisée. Aujourd’hui, grâce à des chercheurs américains, c’est enfin chose faite.

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    « Pendant longtemps, des mesures en laboratoire, des théories et des modèles nous ont conduits à soupçonner le méthane d'être à l'origine d'un effet de serre important », explique Dan Feldman, chercheur au Lawrence Berkeley National Laboratory (États-Unis). « Aujourd'hui, nous en apportons une preuve expérimentale. »

    Rappelons que certains gazgaz absorbent une part plus ou moins importante de l'énergieénergie émise par la Terre, retenant ainsi la chaleurchaleur dans l'atmosphère. On parle alors de gaz à effet de serre. Lorsque leur concentration atmosphérique augmente, on s'attend donc à ce que l'effet de serre augmente aussi. Or, dans le cas du méthane, le phénomène n'avait encore jamais été observé hors laboratoire.

    Ce graphique montre l’effet de serre dû au méthane mesuré pendant 10 ans sur un site au nord de l’Oklahoma (États-Unis). Il est à rapprocher du fait connu que les concentrations en méthane dans l’atmosphère ont été stables au début des années 2000 puis ont augmenté. © Berkeley Lab

    Ce graphique montre l’effet de serre dû au méthane mesuré pendant 10 ans sur un site au nord de l’Oklahoma (États-Unis). Il est à rapprocher du fait connu que les concentrations en méthane dans l’atmosphère ont été stables au début des années 2000 puis ont augmenté. © Berkeley Lab

    Mieux comprendre le lien entre gaz à effet de serre et réchauffement climatique

    Grâce à des mesures particulièrement précises et à une expertise de plusieurs dizaines d'années, les chercheurs du Berkeley Lab sont enfin parvenus à mesurer directement comment l'augmentation des concentrations de méthane dans notre atmosphère conduit à un effet de serre croissant.

    Pour cela, ils se sont intéressés aux longueurs d’onde particulières sur lesquelles le méthane est réputé exercer son effet. Pour éviter les erreurs, ils se sont aussi appuyés sur des mesures parallèles portant sur de possibles facteurs confondants tels que la vapeur d’eau. Leurs résultats devraient permettre de comprendre un peu mieux la relation qui lie concentration atmosphérique des différents gaz à effet de serre et réchauffement climatique.