Plus de 100 chercheurs du monde entier ont mené une étude visant à estimer le nombre d’espèces d'arbres sur Terre. Ils ont élaboré la plus grande base de données et estiment l’existence de 73.274 espèces d'arbres dont plusieurs milliers sont encore à découvrir.


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    Une nouvelle étude menée par plus de 100 scientifiques du monde entier a estimé le nombre d'espèces d'arbres sur Terre. Ce travail a permis d'élaborer la plus grande bibliothèque de données forestières à ce jour en combinant les données d'abondances et d'occurrences des arbres, fournies par des plateformes de partage de données qui sont la Global Forest Biodiversity Initiative (GFBI) et Treechange. Des informations sur les espèces d'arbres, leurs tailles et d'autres caractéristiques ont été collectées dans le monde et ont pu ainsi être analysées par les chercheurs.

    La base de données GFBI possède des enregistrements d'environ 38 millions d'arbres de 28.192 espèces. Cette image rassemble des espèces d'arbres les plus fréquemment enregistrées sur chaque continent. © Cazzolla Gatti et al. dans <em>PNAS</em>, 2022
    La base de données GFBI possède des enregistrements d'environ 38 millions d'arbres de 28.192 espèces. Cette image rassemble des espèces d'arbres les plus fréquemment enregistrées sur chaque continent. © Cazzolla Gatti et al. dans PNAS, 2022

    Combien d’espèces d’arbres ?

    Cependant, pour estimer précisément le nombre d'espèces d'arbres sur Terre, il était également important d'estimer le nombre d'espèces qui n'ont pas encore été découvertes, dont la plupart sont probablement rares avec une distribution spatiale limitée et une densité de population faible. Pour ce faire, les scientifiques ont pu travailler sur de nouvelles méthodes statistiques plus avancées, afin d'estimer le nombre d'espèces d'arbres uniques à l'échelle du biome (forêt tropicale, forêt boréaleforêt boréale, savane, désert).

    L'estimation la plus prudente indique un nombre total d'espèces d'arbres de 73.274 dont 9.200 espèces d'arbres encore à découvrir. Parmi toutes les espèces connues, environ la moitié à deux tiers proviennent des forêts tropicales et subtropicales humides qui sont des lieux peu étudiés par les scientifiques, comme les forêts sèches tropicales et subtropicales où il reste encore beaucoup d'espèces d'arbres à découvrir.

    Par ailleurs, les chercheurs estiment qu'environ 40 % des espèces d'arbres non découvertes s'abriteraient en Amérique du Sud, indiqué dans l'article comme le lieu d'une importance majeure pour la diversité mondiale des arbres. En effet, ils ont estimé que ce continent hébergerait le plus d'espèces d'arbres rares, soit environ 8.200, et estiment à 49 % la quantité d'espèces endémiquesendémiques, c'est-à-dire présentes exclusivement dans cette zone géographique.

    Forêt mixte, Val Raccolana, Alpes juliennes italiennes, Italie. © Dario Di Gallo, Service forestier régional du Frioul-Vénétie Julienne
    Forêt mixte, Val Raccolana, Alpes juliennes italiennes, Italie. © Dario Di Gallo, Service forestier régional du Frioul-Vénétie Julienne

    L’importance de la conservation des forêts

    Cette diversité que l'on retrouve exceptionnellement en Amérique du Sud sensibilise encore plus sur la protection et la conservation en priorité des forêts sur ce continent, qui sont particulièrement vulnérables aux perturbations anthropiques comme le réchauffement climatique, la déforestation et les incendies.

    La conservation des forêts est primordiale pour de nombreuses raisons, notamment pour les « services écosystémiques » gratuits qui nous sont indispensables. Par exemple, des services de production tels que la nourriture, l'eau douceeau douce, le boisbois, les fibres, mais également des services de régulation du climatclimat en purifiant l'airair, des maladies, de l'eau en régulant l'érosion et les inondationsinondations, etc. Les arbres participent également à la préservation de la biodiversitébiodiversité, favorisent la formation des sols et le cycle des nutrimentsnutriments.

    En plus de participer aux efforts de conservation des arbres, Roberto Cazzolla Gatti de l'université de Bologne en Italie et auteur principal de l'étude, appuie sur l'intérêt de découvrir de nouvelles espèces d'arbres. En effet, il est nécessaire d'approfondir nos connaissances pour préserver la stabilité et le fonctionnement des écosystèmesécosystèmes.