Une nouvelle année touche à sa fin. Et qu’allons-nous en retenir ? La question se pose. D’autant qu’il serait facile de s’arrêter sur la foule de mauvaises nouvelles qui sont tombées au fil des mois. Pourtant, à y regarder de plus près, le bilan n’est pas si noir. Il y a même quelques bonnes nouvelles pour notre Planète à retenir de 2022 !


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    Incendies dévastateurs, sécheresse et canicules à répétition pour les uns. Inondations meurtrières pour les autres. De prime abord, le bilan de cette année 2022 semble plutôt catastrophique pour notre Planète. C'est sans considérer quelques bonnes nouvelles qui pourraient commencer à nous redonner le sourire.

    Les émissions de gaz à effet de serre en France sont en baisse. © doidam10, Adobe Stock
    Les émissions de gaz à effet de serre en France sont en baisse. © doidam10, Adobe Stock

    Des émissions de gaz à effet de serre en baisse

    Bon, d'accord, la 27e Conférence des parties signataires de la Convention-Cadre de l'Organisation des Nations unies sur les changements climatiques, ou COP27, qui s'est tenue au mois de novembre dernier du côté de Charm el-Cheikh (Égypte) n'a pas tenu ses promesses. Pas de nouveaux engagements pris pour réduire nos émissionsémissions de gaz à effet de serre (GES) et garder ainsi l'espoir de maintenir le réchauffement climatique anthropique sous la barre des 1,5 °C.

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    Rapport annuel du Haut conseil pour le climat : « il est grand temps de rendre notre réponse au changement climatique opérationnelle »

    Mais dans son rapport 2022, le Haut Conseil pour le climat, chargé d'évaluer les politiques publiques en matièrematière de lutte contre le changement climatique, le souligne : « En France, les émissions de GES en 2021 sont de 3,8 % en dessous de leur niveau de 2019. » Et si les bons chiffres restent à confirmer pour les secteurs du transport et de l'agriculture, ils semblent désormais inscrits dans la duréedurée pour le bâtiment, l'industrie et l'énergieénergie. Même s'ils restent loin des objectifs fixés par l'Europe en 2021 : une réduction des émissions de 55 % entre 1990 et 2030. Nous y arriverons en doublant notre rythme annuel actuel.

    Les chiffres pour l'année 2022 ne sont pas encore connus. Mais selon le CitepaCitepa, qui réalise l'inventaire des émissions de gaz à effet de serregaz à effet de serre en France, les six premiers mois de l'année ont été stables par rapport à 2021...

    La sobriété (enfin) sur le devant de la scène

    C'est ce que l'on pourrait appeler, un mal pour un bien. La crise énergétique qui couvait depuis plusieurs mois et qui a éclaté avec l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022. Une situation critique qui a mené nos gouvernants à se poser, très sérieusement, la question de la sobriété.

    Depuis longtemps, les chercheurs le disaient. Si nous voulons sauver notre climat, nous allons devoir diminuer nos consommations d'énergie. En changeant nos modes de vie et en transformant nos sociétés. La géopolitique a aidé à les faire entendre. En Italie et en Allemagne, certains monuments ne sont plus illuminés depuis plusieurs mois. En France, plusieurs villes ont choisi d'éteindre l'éclairage public une partie de la nuit. Un bonus de sobriété est accordé à tous ceux qui s'inscrivent sur une plateforme de covoiturage. Et les commerces fermentferment leurs portesportes lorsque le chauffage - ou la climatisationclimatisation - est allumé.

    Résultat, en France, la consommation de gaz a diminué en octobre 2022 : 19 GWh contre 30 GWh en octobre 2021. Peut-être surtout un effet d'une météométéo plus que clémente. Côté électricité, une tendance semble vouloir s'installer. Une baisse de la consommation de plus de 7 % avait été observée sur le mois d'octobre. Elle pourrait s'établir à 6,5 % pour le mois de novembre 2022, par rapport à la période 2014-2019.

    Les États songent à arrêter le financement des énergies fossiles. © EUDPic, Adobe Stock
    Les États songent à arrêter le financement des énergies fossiles. © EUDPic, Adobe Stock

    Moins d’argent pour les énergies fossiles

    Les énergies fossilesénergies fossiles. Elles sont celles qui nuisent à notre climat. Et des militants le scandaient lors de la COP27 : « Financez les énergies fossiles, c'est financer la mort. »

    La bonne nouvelle en la matière, c'est qu'il y a un an, à l'occasion de la COP26, 24 pays et acteurs publics, parmi lesquels la France, se sont engagés à cesser de financer les projets d'extraction et de production de gaz, de pétrolepétrole et de charboncharbon. Et ce, dès cette année 2022. Dans les faits, les choses ne sont pas aussi claires. La France avait déjà mis fin au financement de l'exploitation du charbon et des hydrocarbures non conventionnelshydrocarbures non conventionnels en 2020. Pour le gaz et le pétrole, ce sera fait dès le 1er janvier 2023. Sauf si les projets concernent des centrales qui pourraient servir à la transition énergétiquetransition énergétique de pays en développement...

    Plusieurs grands investisseurs mondiaux ont également décidé de ne plus investir dans certaines majors des énergies fossiles. Mais en Chine, par exemple, ces six dernières années, les banques ont investi quelque 24 milliards d'euros dans China Energy, l'une des entreprises qui émet le plus de CO2 au monde.

    La fin de la publicité pour les climatosceptiques

    C'est l'une des vraies bonnes nouvelles de l'année. La décision prise par GoogleGoogle et YouTubeYouTube de durcir leur règlement contre les publicités, et même plus largement contre les contenus, qui nient la réalité du changement climatique et de ses causes. Finies donc, les pubs climatosceptiques. Finie aussi, la possibilité de monétiser un contenu qui contredit le consensus scientifique établi sur le sujet.

    La France vise la neutralité carbone à l’horizon 2050. © surasak, Adobe Stock
    La France vise la neutralité carbone à l’horizon 2050. © surasak, Adobe Stock

    La Finlande, neutre en carbone dès 2035

    C'est une stratégie climat-énergie pour le moins ambitieuse que la Finlande a adoptée cet été 2022. Le pays vise ainsi la neutralité carboneneutralité carbone dès 2035. Et même un net négatif d'ici 2040. Comprenez qu'il espère absorber plus de CO2 qu'il n'en émet. Le tout en comptant notamment sur l'électrification, l'éolien - aussi bien terrestre que marin - et la constructionconstruction de petits réacteurs nucléaires (SMR). Mais la feuille de route sera-t-elle tenable alors que les coupes semblent vouloir se multiplier dans les forêts du pays, mettant en danger les principaux puits de carbone de la Finlande ?

    La revanche des éoliennes

    C'est plus un symbole qu'une véritable bonne nouvelle. L'agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) annonçait il y a quelques mois que pour la première fois, le 29 mars 2022, les éolienneséoliennes ont produit, aux États-Unis, plus d'électricité que le charbon et le nucléaire réunis. Il faut dire que le ventvent soufflait fort, ce jour-là. Et certains générateursgénérateurs au charbon ou au nucléaire étaient à l'arrêt. Mais, c'est un pas de plus...

    Le loup est parmi ceux qui retrouvent leur place en Europe. © Dennis, Adobe Stock
    Le loup est parmi ceux qui retrouvent leur place en Europe. © Dennis, Adobe Stock

    De l’espoir pour la biodiversité en Europe

    En 2013, des scientifiques avaient rendu un rapport sur l'évolution des populations de mammifèresmammifères en Europe depuis 1960. Fin 2022, une mise à jour de ces données a de quoi nous rentre optimiste. Les efforts de ces dernières années commencent à porter leurs fruits. Programmes de réintroduction, mesures de protection juridique, restauration des habitats naturels ont permis de faire progresser les effectifs et les aires de répartitionaires de répartition de plusieurs espècesespèces « clés ». Celles qui sont essentielles au bon fonctionnement des écosystèmesécosystèmes comme le loup, la loutre ou le castor. Les zones dans lesquelles ce dernier est actif ont ainsi augmenté de 835 % depuis 1955. Pendant que ses effectifs augmentaient, eux, de 16 000 % !

    Les bons chiffres du nucléaire français

    On ne parle pas ici des chiffres de production du nucléaire français. Ceux qui nous intéressent pour cette année 2022, ce sont ceux de son bilan carbonebilan carbone.

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    Le nucléaire français, c’est moins de 4 gCO2e/kWh !

    Une étude vient en effet de montrer que les centrales françaises ne sont responsables que de l'émission de 4 grammes de CO2 par kilowattheure produit. C'est tellement moins que le charbon et le gaz. Et même moins que le solaire et l'éolien.

    Le prix du solaire s’effondre

    Ces dix dernières années, le coût du solaire photovoltaïque a baissé de près de 85 % et celui de l'éolien d'environ 55 %.

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    L’éolien offshore quatre fois moins cher que le gaz

    Aujourd'hui, les prix de ces deux énergies renouvelablesénergies renouvelables se rapprochent de ceux du nucléaire « historique » - qui est de l'ordre de deux à trois fois moindre que celui du nouveau nucléaire, selon la Cour des comptes. Et d'ores et déjà, dans la plupart des grands pays industrialisés, l'énergie solaire est moins chère que le charbon et le gaz.

    Depuis le milieu des années 2010, le charbon recule dans la production d’électricité allemande. Un recul compensé par une montée en puissance des énergies renouvelables. © esoxx, Adobe Stock
    Depuis le milieu des années 2010, le charbon recule dans la production d’électricité allemande. Un recul compensé par une montée en puissance des énergies renouvelables. © esoxx, Adobe Stock

    L’Allemagne sans charbon dès 2030

    Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie en tout début de cette année 2022, l'Allemagne marchait sur des œufs. Décidée à sortir du nucléaire au plus vite, elle avait d'abord envisagé de rouvrir quelques centrales à charbon pour réduire sa dépendance aux importations énergétiques russes. Si la décision a bien été prise de prolonger l'activité de certaines centrales à charbon jusqu'au printemps 2024, le gouvernement a annoncé que le pays sortirait du charbon en 2030. Soit huit ans plus tôt que ce qui avait d'abord été décidé. Cela devrait permettre d'économiser 280 millions de tonnes de CO2.

    En attendant, les trois dernières centrales nucléairescentrales nucléaires encore en fonctionnement dans le pays vont continuer à tourner, au moins jusqu'au printemps. De quoi éviter, là aussi, un recours massif à un charbon extrêmement émetteur.