Fin juillet, le ministre de la Transition écologique et solidaire a présenté une ordonnance modifiant les dispositions du code minier. Objectif : simplifier le cadre juridique dans lequel s’inscrit la géothermie. À Cachan (Val-de-Marne), on n’a pas attendu ce geste du gouvernement pour déployer une installation innovante.


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    Une nouvelle programmation pluriannuelle de l'énergieénergie (PPE) qui doit être adoptée en fin d'année. Elle pose les fondements de notre avenir énergétique. Et sa préparation a été l'occasion pour les pouvoirs publics de partager l'objectif ambitieux de tripler la production de chaleur issue de gîtes géothermiques. C'est dans ce cadre que le ministre de la Transition écologique et solidaire a présenté, fin juillet, une ordonnance modifiant les dispositions du code minier en la matièrematière.

    Rappelons que la géothermie entre dans la catégorie des énergies renouvelables. L'idée : capter la chaleurchaleur du sous-sol. Cette chaleur vient du noyau de la Terrenoyau de la Terre, et peut, selon sa profondeur, alimenter un réseau de chaleur, voire permettre de produire de l'électricité.

    En France, la géothermie est la deuxième énergie renouvelable la plus utilisée pour produire de la chaleur après la biomasse. Malgré un potentiel manifestement très important, notre pays, pourtant, n'apparaît pas au top 10 du classement européen des pays qui utilisent la géothermie. L'Île-de-France fait cependant exception. À ce jour, quelque 150.000 logements y seraient déjà raccordés à un réseau de chaleur géothermique.

    À Cachan, plus de 7.000 équivalents logements (équipements publics tels que groupes scolaires, piscine ou gymnase, immeubles collectifs d’habitation et entreprises) sont alimentés en chaleur verte grâce à la  géothermie. © EDF

    Une première mondiale

    La Ville de Cachan, en région parisienne, a fait figure de pionnière, au début des années 1980, lorsqu'elle a opté pour la géothermie pour la production d'eau chaude sanitaire et le chauffage. En 2018, Dalkia, filiale du Groupe EDF, a mené dans la ville, une opération de renouvellement de ce réseau de chaleur vieillissant. Objectif : éviter, chaque année, le rejet de 12.000 tonnes de CO2 dans l’atmosphère tout en permettant aux habitants de maîtriser leur facture énergétique.

    Les deux nouveaux puits de Cachan, une première mondiale

    Deux nouveaux puits ont été creusés. Des puits présentant une architecture unique à ce jour dans le domaine de la géothermie. Les spécialistes parlent de forage sub-horizontal, une ingénierie déjà utilisée par l'industrie pétrolière. En déviant ainsi les puits avec un angle de presque 90° -- au lieu des 40° traditionnels --, il devient possible de capter, grâce à un draindrain long de 1.000 mètres pour chaque puits, les différentes couches productrices du Dogger, l'aquifère du Bassin parisien. Comprenez, cette couche de roche perméable et poreuse qui accueille une nappe phréatique.

    Une installation innovante qui permet à la Ville d'augmenter sensiblement sa production de chaleur : un minimum de 450 m3/h d'eau chaude par puits avec ces deux nouveaux forages à 1.600 mètres de profondeur contre 300 m3/h avec les quatre anciens puits. Le tout pour une puissance totale atteignant 15,1 MW.

    Sujet réalisé en partenariat avec les équipes d'EDF.