Vous en avez assez des discours anxiogènes et culpabilisants sur la responsabilité environnementale ? Peut-être alors serez-vous séduits par le projet de Marine Piton. Cette jeune étudiante d’e-artsup propose ses services par le biais d’une agence événementielle baptisée Overgreen. Son objectif : obtenir par la gamification, l’adhésion du public aux énergies responsables.


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    À Paris (France), e-artsup se décrit comme « l'école de la passion créative ». Une phrase forte qui correspond parfaitement à Marine Piton. Elle est étudiante en 5e année. Plus précisément en master de direction artistique, design digitaldigital & communication. Et elle a saisi l'occasion d'un défi lancé par son école de mener un projet de A à Z pour développer une campagne de communication innovante en lien avec sa passion : l'écologie.

    « En 2018, 16 % des Français étaient équipés en sources d'énergies vertes. C'est peu. Pourtant, les énergies propres ont un impact important sur la diminution de la pollution. Et elles représentent un réel potentiel d'économie pour les foyers », constate Marine avant d'avancer une explication à cet écart entre bénéfice et adhésion du public. « En France, nous sommes abreuvés d'informations. Souvent, d'informations anxiogènes et culpabilisantes. Avec l'idée que si l'on ne passe pas au vert, ce sera la fin du monde. »

    Passer le message de manière plus sympa, plus ludique

    Du point de vue de la jeune étudiante qui a « gardé son âme d'enfant », le public pourrait se montrer bien plus réceptif au message si la problématique lui était exposée de manière « plus sympa, plus ludique ». Et c'est ainsi que lui est venue l'idée de créer Overgreen -- de l'anglais signifiant verdoyant --, une agence événementielle visant à valoriser les énergies responsables.

    Son idée : proposer à des festivals la possibilité de présenter différentes innovations en matière d’énergies responsables par le biais d'activités « plutôt drôles ». Sa manière d'attirer l'attention du public et d'obtenir son adhésion.

    « J'ai passé plusieurs mois à concevoir ce stand dans le sous-sol de mes grands-parents. Il s'agit là d'un projet familial, il m'a bien évidemment fallu l'aide de plusieurs têtes pensantes pour concevoir ce prototype de vélo, faire de la recherche & développement des circuits électroniques nécessaires à la réussite de l'expérience », explique l'étudiante.

    Le vélo lumière, activité proposée au public lors des Grands Projets 2020 à e-artsup. Le but de l’activité, pédaler sur le vélo, relié à 5 lumières pour les allumer une à une et produire plusieurs centaines de watts. © Marine Piton, Overgreen
    Le vélo lumière, activité proposée au public lors des Grands Projets 2020 à e-artsup. Le but de l’activité, pédaler sur le vélo, relié à 5 lumières pour les allumer une à une et produire plusieurs centaines de watts. © Marine Piton, Overgreen

    Remporter l’adhésion du public

    Marine s'est notamment intéressée au cas du Hellfest, un festival de « musiques extrêmes » organisé chaque année en Loire-Atlantique (France). « Il rassemble une population très diverse, tant en âge qu'en origine sociale », précise l'étudiante pour expliquer son choix. Et pour ce public-là, elle propose par exemple l'installation de dalles piézoélectriquespiézoélectriques -- qui produisent de l'électricité lorsque l'on marche dessus -- reliées à un photomaton. Ou encore un vélo d’appartement qui, grâce à une dynamo, convertit les efforts physiquesphysiques en électricité. De quoi alimenter une enceinte pendant qu'un second volontaire joue de la guitare.

    Lors des Grands Projets 2020 organisés par e-artsup -- des sortes de journées portesportes ouvertes permettant aux étudiants de mettre en avant leurs projets de fin d'études --, l'installation du vélo de Marine a remporté un vif succès. D'abord, auprès du jury professionnel qui lui a attribué le prix Responsabilité éco-sociale et le prix Major Grands Projets. Ensuite, auprès des visiteurs, avec des volontaires surpris de découvrir que, en quelques minutes seulement, ils parvenaient à pédaler suffisamment pour produire l'électricité nécessaire à alimenter un téléviseur pendant deux heures. « Si l'on pouvait installer un tel système chez soi, relié à une batterie, on pourrait faire des merveilles d'économies. Surtout en cette période de confinement. Ce serait l'occasion de faire un peu de sport tout en préservant la planète », commente la jeune étudiante.

    Dès la fin de son cursus, début septembre, elle espère relancer son projet. Partir à la recherche de partenariats et de fonds afin de développer un véritable prototype de vélo au design attrayant. Et puis, pourquoi pas, commencer à servir dans les prochains festivals du calendrier national.

    Article réalisé en partenariat avec les écoles du groupe IONIS et e-artsup.