En matière de ressources en eau, certaines régions du monde sont fortement dépendantes de la fonte des neiges. Or, avec le changement climatique anthropique, le ruissellement va devenir bien moins prévisible. Rendant plus difficile encore la gestion des ressources en eau douce.


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    MétéoMétéo France vient de l'annoncer. Juillet 2022 sera « très probablement » le mois de juillet le plus sec depuis 1959. Cela semble vouloir n'être qu'un début. Les simulations mettent en effet en évidence une augmentation continue des sécheresses du sol tout au long du XXIe siècle sous l'effet du réchauffement climatique. Du moins, concernant notre pays. Car ailleurs, les prévisions ne sont pas nécessairement les mêmes.

    Des chercheurs du Centre national de recherche sur l’atmosphère (NCAR/Ucar, États-Unis) montrent, par exemple, que dans les régions de l'hémisphère Nord dominées par la neige, c'est le manque de prévisibilité de la ressource en eau, qui devrait dominer. Même dans les régions qui continueront de recevoir à peu près la même quantité de précipitations, le débitdébit des cours d'eau deviendra plus variable et imprévisible.

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    La fonte des glaces épuiserait les ressources en eau potable

    « Dans ces régions, les systèmes de gestion de l'eau sont basés sur la prévisibilité de l'accumulation de neige et du ruissellement. Or une grande partie de cette prévisibilité pourrait disparaître avec le changement climatique », remarque Will Wieder, chercheur, dans un communiqué du NCAR/Ucar. Dans le cas où nos émissionsémissions de gaz à effet de serre devaient se poursuivre au rythme actuel.

    Les modèles développés par les chercheurs du Centre national de recherche sur l’atmosphère (NCAR/Ucar, États-Unis) prévoient — dans un scénario d’émissions fortes de gaz à effet de serre — environ 45 jours sans neige de plus par an dans l’hémisphère Nord d’ici 2100. © magdal3na, Adobe Stock
    Les modèles développés par les chercheurs du Centre national de recherche sur l’atmosphère (NCAR/Ucar, États-Unis) prévoient — dans un scénario d’émissions fortes de gaz à effet de serre — environ 45 jours sans neige de plus par an dans l’hémisphère Nord d’ici 2100. © magdal3na, Adobe Stock

    Moins de neige rend le système imprévisible

    Depuis longtemps déjà, les chercheurs soulignent que le manteaumanteau neigeux a tendance à s'amincir et à fondre plus tôt sous l'effet du réchauffement climatique parce que les précipitations tombent davantage sous forme de pluie que de neige. La fontefonte se produit en hiverhiver. De manière plus aléatoire. Le ruissellement devient imprévisible et, dans son sillage, le débit des cours d'eau.

    Seront essentiellement impactées, des régions comme celle des montagnes Rocheuses -- où la quantité d'eau contenue dans le manteau neigeux pourrait diminuer de 80 % --, de l'ArctiqueArctique canadien, de l'est de l'Amérique du Nord et de l'Europe de l'Est. La gestion des ressources en eau douce pourrait s'en voir largement compliquée. Tant pour la société que pour les écosystèmesécosystèmes. « Nos efforts pour améliorer nos modèles prédictifs sont anéantis par la disparition rapide de notre meilleur allié, la neige, explique Flavio Lehner, professeur à l'université Cornell (États-Unis). C'est peut-être une course que nous sommes en train de perdre, mais nous essayons de reprendre l'avantage en étudiant mieux ces sujets ».

    Une manière une fois encore de souligner à quel point les ressources en eau sont précieuses et devraient être préservées. En gardant à l'esprit que les impacts les plus graves sur le manteau neigeux, le ruissellement et les écosystèmes peuvent encore être évités si notre société réussit finalement à réduire ses émissions de gaz à effet de serre.