Le port de Marseille Fos est le premier port de France. Et dans un monde en pleine mutation, il se doit d’évoluer. Pour doper cette évolution, c’est la stratégie de l’innovation ouverte qui a été retenue. Une stratégie qui devrait permettre à EDF de proposer une solution durable de raccordement des navires à quai.


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    Inventer un port plus fluide, plus vert, plus vertueux et plus innovant. C'est l'objectif du projet Smart port développé par le Grand port maritime de Marseille (GPMM), Aix-Marseille université et la Chambre de commerce et d'industrie Marseille-Provence. Son originalité : s'appuyer sur une démarche d'innovation ouverte, un challenge annuel - baptisé le Smart port challenge - mettant en relation grands groupes et start-upstart-up dans la volonté partagée de trouver de véritables solutions techniques aux problèmes posés.

    Et EDF compte parmi les grands groupes impliqués dans le projet. Son premier défi : s'appuyer sur un système de pilotage énergétique couplant production d'énergie renouvelable et stockage d'électricité par batterie pour assurer le raccordement des navires à quai au réseau électriqueréseau électrique afin de minimiser leur dépendance aux combustiblescombustibles fossiles.

    Au-delà des incantations, des solutions opérationnelles

    Car dans le contexte du réchauffement climatique et compte tenu de règlementations de plus en plus contraignantes, les zones portuaires se doivent aujourd'hui de réduire drastiquement leurs émissions de gaz à effet de serre et d'autres polluants. Le directeur du développement territorial d'EDF, Pascal Peres, se réjouit que l'approche repose sur des solutions opérationnelles pour imaginer, concevoir et mettre en œuvre des technologies ou des services à valeur ajoutée pour les usagers du port.

     

    Du côté du Grand port maritime de Marseille (GPMM), EDF propose de s'appuyer sur les énergies renouvelables et le stockage pour raccorder des navires au réseau électrique. © EDF

    Maximiser la part d’électricité autoconsommée

    En tout début d'année, c'est le bureau d'étude Capsim qui a été choisi par EDF pour relever le défi. Le terrain d'expérimentation : les bassins Est du GPMM. Là, les quais sont déjà équipés d'un certain nombre de branchements électriques et il est envisagé un programme de déploiement de ces installations. Des hangars, des entrepôts et des parkings peuvent faire l'objet d'installations photovoltaïques pouvant atteindre plusieurs mégawatts-crête. La production associée pourrait être directement injectée sur la boucle électrique 20 kV du GPMM.

    La réelle difficulté, c'est que les puissances soutirées lors du raccordement d'un navire à quai ne sont que difficilement prédictibles. Elles dépendent en effet de la taille et de la typologie du navire raccordé. « La puissance nécessaire à alimenter un ferry est de l'ordre de 2,5 MW. Pour un bateau de croisière, on parle plus de 12 MW », précise Pascal Peres. La solution développée devra donc permettre de répondre à ces appels de charge, tout en assurant la sécurité et la qualité de l'approvisionnement. Il sera sans doute nécessaire de réviser l'architecture du système et d'améliorer sa conduite pour optimiser l'équilibre offre/demande. Avec l'appui de batteries électriques. De quoi répondre aux appels de charge, assurer la continuité et la qualité du service et maximiser la part d'énergie renouvelable autoconsommée.

    En fin de compte, plusieurs modèles associant production renouvelable et stockage, mais aussi couplages entre usages seront imaginés. Chaque modèle devra permettre d'assurer la continuité, la qualité et la sécurité du service de raccordement, et ce en toutes circonstances. Une attention particulière sera portée sur l'intégration du stockage et sur l'optimisation économique du système global.  

    Sujet réalisé en partenariat avec EDF