Trois start-ups françaises viennent de se faire remarquer avec des projets originaux et engagés, sur l’écomobilité, l’assistance à des populations en difficulté ou l’amélioration de la qualité de l’air intérieur. Futura les a rencontrées…

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    Il se passe quelque chose à Paris. Trois jeunes pousses ont incubé six mois chez Willa (anciennement Paris Première) et s'apprêtent à « pitcher » lors d'un Demo Day. Les trois start-upstart-up, fondées par des femmes, ont été repérées parmi les candidats des Prix EDF Pulse 2017. En phase de levées de fond, elles ont pu suivre le programme EDF Pulse #WOchange pour les préparer au mieux à cette étape cruciale dans la vie d'une start-up. 

    Originaux, leurs projets nous ont intéressés puisqu'on y parle d'énergies renouvelables, de développement durable, d'humanitaire, de qualité de l'airair et d'écomobilité. Nous avons rencontré les fondatrices.

    Zéphyr Solar, un ballon pour amener l’énergie là où on en manque

    Un kit photovoltaïque léger et très mobile pour apporter de l'énergie et des services de communication à des populations qui n'ont pas accès à un réseau électriqueréseau électrique, par exemple les campements humanitaires : voilà l'idée de départ de Julie Dautel et de Cédric Tomissi, en 2014. Pour que l'emprise au sol soit minimale, une bonne solution est le ballon d'héliumhélium. Quelques années plus tard, leur entreprise, Zéphyr Solar, en est au prototype de démonstration et l'équipe compte désormais cinq personnes. « Nous sommes partis des besoins : combien d'énergie ? pour quoi faire ? » raconte Julie Dautel. Leur ballon, installable en une heure, porteporte des panneaux pliables, choisis pour leur bon rendement, avec une batterie, et fournit de 100 à 500 wattswatts. « En fait, ce principe avait déjà été envisagé il y a une trentaine d'années mais aucun produit concret n'a jamais vu le jour, encore moins sous forme d'un kit. »

    L'appareil pouvant aussi porter une caméra, les utilisations sont variées. « Nous avons identifié plusieurs marchés : les ONG (pour des besoins humanitaires, comme la connexion et l'alimentation de pompes à eaupompes à eau), la surveillance de sites industriels, la gestion des forêts (pour la détection des incendies ou la lutte contre le braconnage), ou encore l'évènementiel (pour les festivals par exemple). »

    Selon la cofondatrice, l'objectif est désormais de dimensionner des formats de kits de ballons solaires couvrant bien toutes ces applicationsapplications avec une standardisation suffisante des composants pour la fabrication en petites séries.

    Des ballons captifs (en vue d'artiste), recouverts de panneaux photovoltaïques pliables et légers, fournissent un courant électrique alimentant des servitudes au sol et peuvent assurer des accès au réseau Internet. © Zéphyr Solar

    Des ballons captifs (en vue d'artiste), recouverts de panneaux photovoltaïques pliables et légers, fournissent un courant électrique alimentant des servitudes au sol et peuvent assurer des accès au réseau Internet. © Zéphyr Solar

    Cozy Air, la qualité de l’air intérieur surveillée en temps réel

    Tous deux ingénieurs chimistes, Lamia Mialet et Charles Cornille ont mis au point un service original de surveillance en temps réel de la qualité de l'air dans les entreprises, les crèches, les écoles ou les collectivités locales. « L'air intérieur est cinq à dix fois plus pollué qu'à l'extérieur » rappelle Lamia Mialet. La face visible de l'offre de Cozy Air est un appareil connecté, transmettant ses données par GPRSGPRS ou Wi-FiWi-Fi, et effectuant ses mesures toutes les cinq minutes. « Nous détectons quatre polluants - CO, COV, particules fines (PM 1, PM 2,5 et PM 10) et NONO2 - et trois paramètres de confort (température, humidité et CO2). Chacune de ces mesures est faite avec un capteurcapteur spécifique, pour une meilleure précision. » Les données sont envoyées sur un serveurserveur en ligne, que le client peut consulter, visualisant un tableau de bord.

    Ce détecteur seul serait de peu d'intérêt, une fois constatées les valeurs mesurées. Cozy Air vend surtout le service d'analyse qui permettra ensuite de faire des préconisations. Il faut au minimum trois mois pour proposer une expertise cohérente. Il faudra aussi suivre l'activité, qui varie avec les jours de la semaine et les mois de l'année. « Jusqu'en 2015, la loi nous interdisait de donner des conseils sur des prestations réglementaires. Aujourd'hui, nous pouvons. Par exemple pour conseiller à une école de ne pas faire le ménage des classes le matin, ce qui expose les enfants aux émanations. Nous pouvons préconiser des changements sur les produits d'entretien, les matériaux, les utilisations des locaux, etc. » Cozy Air peut aussi travailler en amont, avec des professionnels du bâtiment, au moment de la constructionconstruction. « Depuis quelques années, il y a une forte évolution de la prise de conscience de l'importance d'une bonne qualité d'air intérieur. »

    Citeazy, la mobilité partagée au sein de l’entreprise

    Depuis fin 2017, la start-up Citeazy propose un service original de mobilité pour les entreprises. En partageant une même application, les employés peuvent exploiter tous les types de transports proposés par leur société, vélo-partage, covoiturage ou encore, tout simplement, partager leurs trajets à pied, en vélo ou en transport en commun. L'idée aussi d'inciter à créer une communauté au sein de l'entreprise en permettant de s'alerter en temps réel. Chacun, sur son smartphone, peut prévenir tous les autres d'un problème qui vient de survenir sur la route ou le réseau ferré.

    « C'est un gain de temps pour les personnes et aussi des moments de convivialité, explique Alma Guirao, la fondatrice de Citeazy. C'est aussi du lien au sein de l'entreprise et un moyen pour elle de mieux répondre à la loi sur la Transition énergétiqueTransition énergétique, pour les PDE et PDM [Plan de déplacements en entreprise et Plan de mobilité, NDLRNDLR]. » La start-up cible les entreprises d'une certaine taille, « avec un minimum de cent collaborateurs par site ».

    Le service ne s'arrête pas à cette application car « les besoins dépendent fortement de la localisation ». Urbanisation plus ou moins étendue, efficacité des transports en commun, fonctionnement de l'entreprise elle-même, changements saisonniers : tout est à prendre en compte. C'est donc d'abord un service de conseil qu'il faut offrir. « C'est la compétence que nous avons développée en interne, avec d'autres start-ups notamment. »