En matière de climat, la valeur des modèles est inestimable. Ceux-ci permettent de prédire aussi bien le rythme que les conséquences du réchauffement climatique. Encore faut-il que leurs bases soient solides. Or des chercheurs concluent aujourd’hui que la quantité de poussières grossières présente dans notre atmosphère est quatre fois plus importante qu’on le pensait.


au sommaire


    Elle interagit avec les nuages, les océans ou encore le rayonnement solaire. Elle joue sur les systèmes vivants, sur les conditions météorologiques et même sur le réchauffement climatique. Elle, c'est la poussière, un élément clé du système Terre. Or des chercheurs de l'université de Californie à Los Angeles (Ucla) rapportent aujourd'hui que notre atmosphère contient plus de poussières que les modèles le pensaient. Quatre fois plus !

    Précisons qu'il est ici question de poussières grossières -- d'un diamètre supérieur à cinq micromètresmicromètres. De celles qui, comme les gaz à effet de serre, ont tendance à réchauffer l'atmosphère. Car il existe aussi des poussières fines qui elles, dispersent la lumièrelumière et ce faisant, refroidissent plutôt notre atmosphère. Mais les poussières grossières absorbent à la fois le rayonnement entrant, venant du SoleilSoleil, et celui sortant, venant de la surface de notre Terre. De quoi impacter la stabilité et les circulations atmosphériques.

    Compte tenu de la quantité de poussières grossières présente dans notre atmosphère, les chercheurs de l’université de Californie à Los Angeles (Ucla) estiment que l’effet global des poussières sur notre climat doit être réévalué. Sur le schéma de gauche, les chiffres des chercheurs de l’Ucla en rouge (effet radiatif des poussières) et ceux donnés par deux modèles différents en bleu et gris, pour les poussières grossières (<em>coarse dust</em>), pour les poussières fines (<em>fine dust</em>) et globalement (<em>all dust</em>). Sur le schéma de droite, l’effet radiatif sur les grandes longueurs d’onde (<em>LW</em>), sur les longueurs d’onde plus courtes (<em>SW</em>) et plus globalement (<em>NET</em>). © Adeyemi Adebiyi et Jasper Kok, Université de Californie
    Compte tenu de la quantité de poussières grossières présente dans notre atmosphère, les chercheurs de l’université de Californie à Los Angeles (Ucla) estiment que l’effet global des poussières sur notre climat doit être réévalué. Sur le schéma de gauche, les chiffres des chercheurs de l’Ucla en rouge (effet radiatif des poussières) et ceux donnés par deux modèles différents en bleu et gris, pour les poussières grossières (coarse dust), pour les poussières fines (fine dust) et globalement (all dust). Sur le schéma de droite, l’effet radiatif sur les grandes longueurs d’onde (LW), sur les longueurs d’onde plus courtes (SW) et plus globalement (NET). © Adeyemi Adebiyi et Jasper Kok, Université de Californie

    Des poussières plus persistantes

    Les chercheurs de l'université de Californie ont étudié des dizaines d'observations aériennes et les ont comparées à une demi-douzaine des modèles atmosphériques les plus utilisés dans le monde. « Nous avons noté une différence drastique », explique Jasper Kok, spécialiste des sciences atmosphériques et océaniques dans un communiqué de l’Ucla. Alors que les modèles ne représentent que quatre millions de tonnes de poussières grossières dans l'atmosphère de notre Terre, les chercheurs en ont découverts... 17 millions !

    Autre constat : la poussière grossière reste dans l'atmosphère plus longtemps que les modèles le prédisent. L'airair et la poussière se mélangent en effet de manière à emporter la poussière en altitude. Et contrer la gravitégravité. De quoi pousser les particules plus loin de leurs sources que ce qu'indiquent les théories actuelles.