Une fusée Taurus XL s'est élancée ce matin avec Glory, un satellite d'observation des aérosols. Mais un grave incident technique a empêché sa mise en orbite. Vraiment dommage pour la climatologie car la mission de Glory était importante.
Vendredi à 10 h 09 TU (11 h 09 en heure française), la fusée Taurus XL a décollé convenablement de la base de Vandenberg, en Californie, après deux reports successifs. Mais au moment de l'ouverture de la coiffe, qui devait libérer le satellite Glory, un carénage ne s'est pas détaché. L'engin, ralenti, n'a pu atteindre son orbite et a été perdu.
La perte est lourde car Glory, destiné à rejoindre la constellation A-Train d'observation de l'atmosphère, devait étudier comment le Soleil et les aérosols affectent le climat terrestre. On sait qu'ils absorbent les rayons solaires mais peuvent aussi les réfléchir. Ils modifient aussi les nuages et les précipitations. Mais en raison de la faible durée de vie de ces aérosols dans l'atmosphère, il est très difficile de mesurer leur concentration.
Une variable climatique essentielle
En effet, l'influence des aérosols dans l'équilibre thermique de notre planète est une des grandes incertitudes qui préoccupe le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), dans les projections qu'il tente de faire sur le changement climatique. Les aérosols sont une des quarante-cinq variables climatiques essentielles (ECV) que les scientifiques ont identifiés comme les clés d'une surveillance efficace du changement climatique. Trente cinq d'entres elles sont mesurées depuis l'espace.